dimanche 31 janvier 2010

Soigner les Haïtiens oui, mais qui va payer?



A peine l’émotion retombée, la question du coût a vite surgi. Le gouverneur de Floride, le républicain Charlie Crist a eu le malheur d’écrire mercredi dernier au gouvernement fédéral pour demander qui allait payer pour les centaines de blessés haïtiens évacués et hospitalisés dans son Etat ces dernières semaines. L’effet a été immédiat: les vols militaires d’évacuation des blessés haïtiens vers la Floride ou d’autres Etats américains ont été stoppés, rapporte samedi le New York Times. Avant l’arrêt de ces vols, plus de 500 victimes du tremblement de terre haïtien avaient été évacués et sont actuellement soignés dans les hôpitaux de Floride. Un nombre indéterminé de vols était encore prévu. Dans sa lettre au secrétaire d’Etat à la Santé, Kathleen Sebelius, le gouverneur de Floride s’inquiétait: “Récemment nous avons eu vent de plans d’évacuation de 30 à 50 patients en état critique par jour, pour une période indéfinie. La Floride n’a pas les capacités pour supporter une telle opération”.

Comme il est d’usage entre administrations, le secrétariat à la Santé à renvoyé la faute sur l’armée, qui seule a pris la décision de suspendre les vols d’évacuation, selon un porte-parole à Washington. Les militaires ont confirmé l’arrêt des vols et rejeté la responsabilité sur les civils… “D’après ce que j’ai compris, certains Etats ne veulent pas accepter les évacuations pour assurer le suivi des malades, explique ici le capitaine Kevin Aandahl, un porte-parole de l’armée. Nous ne pouvons pas faire voler la moindre personne s’il n’y a pas d’hôpital prêt à l’accueillir à l’autre bout”.

Cette dispute n’est pas vraiment une surprise, les Etats-Unis déjà bien en mal de soigner leurs propres malades ne pouvant certainement pas accueillir tous les blessés du continent. Mais l’aveu de ses limites est parfois désagréable… surtout après que Barack Obama a envoyé des moyens considérables en Haïti et promis d’en faire une opération modèle du “leadership” américain.

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