mercredi 31 mars 2010

L’HUMANITAIRE, QUEL HUMANITAIRE ?


Nous avons toutes et tous l’intelligence nécessaire nous habilitant à cerner les fondamentaux, les notions basiques. Souvent, fortement ancrés et enfermés dans l’affichage positiviste des uns et des autres, nous nous oublions tellement que nous devenons des irrationnels, des émotifs, des fanatiques, des adeptes, des intolérants etc.

Nos responsabilités en tant que citoyens sont immenses. C’est pourquoi nous devons cesser d’être des naïfs, des dupes. Soyons sérieux en ce qui a trait aux réels problèmes d'Haïti. Sachez que des conférences comme celles du Canada, de la France, de Saint Domingue, de Miami, de Washington, à l’OEA, de New York, à l’ONU et tant d'autres, ne résoudront guère nos problèmes.

Quand on aura compris individuellement et collectivement que le développement est une affaire nationale, c'est à ce moment là que les choses changeront en Haïti. Des conférences dans des grandes capitales mondiales, des prises de photos d’occasion, d’opportunité avec des officiels, tout ça n’est que du panneau-façade qui ne fera que satisfaire l’ego personnel, «le moi» et graisser les machines des industries de la pauvreté. Et le peuple...les peuples qui les représentent dans ces décors féériques?

Il nous faut comme peuple une prise de conscience individuelle, mentale puis nationale à fin de faire face à nos multiples malheurs. Bien qu’il devienne après le séisme, certes, nécessaire de compter sur l’assistance technique honnête des pays amis, il est navrant et irréaliste de croire que l'international, l'étranger va le faire à notre place.

Quand les bailleurs de fonds (différents pays) se réunissent, au cours de leurs travaux par l’intermédiaire des représentants de chaque état présent, ils manifestent une intention de contribuer. Comptabilisés, les montants promis sont publiés, et font parfois l’objet de vifs débats dans les parlements des pays dits donateurs. Généralement, les fonds engagés ne sont jamais déboursés. Quand c’est le cas, les contraintes qui y sont liées mettent en péril les fondements vitaux de fonctionnement du ou des récipiendaires. Les relations interétatiques sont compliquées et ne se fondent pas sur l’humanitaire. Dès lors, il nous incombe toutes et tous de bien comprendre!

Des élections, oui il en faut. Mais ça ne doit pas être un ôte-toi pour que je m’y mette et non plus, une entente entre copains. Il faut désormais élire des leaders responsables capables de penser au développement intégral du pays, capables de maintenir un environnement sociopolitique stable, capables de susciter confiance pour l'émergence d'un entreprenariat local, capables d’instaurer des bases juridiques solides pour des investissements responsables, capables de faire une vraie réforme agraire -- non pas l’expropriation des terres, le vol, capables d’investir dans l’humain, dans des axes de développement durables… Enfin, il faut un partenariat public/privé pour faire d’Haïti un grand chantier de grands travaux d'infrastructure et, d’espoir.

Face à cette tragédie humaine déchirant les cœurs, nous sommes en train d’assister, impuissants, malgré nous, à des spectacles rocambolesques où des fanfares, des chars allégoriques défilent comme dans des romans-feuilletons. C’est triste de devoir prédire que cette tapisserie n'aura aucun impact sur le problème des enfants, des femmes, des vieillards, des chômeurs, des sans logis, des déplacés, des amputés, des affamés, des orphelins... Rien, absolument rien. Tout restera inchangé! On ne fait que donner des coups d’épée dans l’eau! Les mêmes causes produisent les mêmes effets! Hélas, la pauvreté, les désastres naturels, la guerre, les ONG deviennent des industries qui institutionnalisent et la misère et le sous-développement! Dans cette ambigüité, cette mise sous tutelle, il faut seulement espérer que la communauté internationale saura comment rectifier le tir.

Rony GUITEAU

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