lundi 30 août 2010

La reconstruction et les élections

Il y a la reconstruction et il y a les élections présidentielles et parlementaires de novembre 2010. On ne sait plus ce qui est le plus important pour les dirigeants à la tête du pays en ces temps de fièvre électorale.  Tous les scénarios sont possibles pour les prochains mois en Haïti. Certains pensent  qu’il n’y aura pas d’élections et posent d’autres hypothèses qu’on ne veut même pas imaginer.  Une crise politique se profile à l’horizon sur fond de situation post-séisme. Une énergie négative risque de s’étendre et aggraver les tensions. 

Pendant ce temps, la communauté internationale navigue à vue. Il est intéressant de suivre la mécanique internationale à l’œuvre sur un terrain qu’elle gère dans un ballet serré et précis. On fait comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, les fonds pour le financement des élections sont déjà débloqués, des observateurs internationaux sont déjà sur le terrain, la MINUSTAH se fait la garante de la sécurité. On veut bien encore une fois financer le chaos. Alors que le Conseil électoral provisoire (CEP), les candidats et les partis de l’opposition s’entredéchirent plus ou moins démocratiquement. La polémique fait rage, le CEP (qui devait être Définitif depuis des lustres) est décrié par l’opposition et une bonne partie de l’opinion publique. On l’accuse de recevoir des ordres du gouvernement, on réclame de nouvelles têtes, la confiance entre l’institution électorale et le peuple est boiteuse. Dans les pays dits démocratiques, devant la criée publique, des enquêtes sont ouvertes, des résultats annoncés au peuple qui attend d’être informé.  Mais du moment qu’il n’y ait pas de conflits ouverts, du moment que le statu quo perdure, il y a d’autres chats à fouetter dans le monde. Le problème est Haïtien. Et la reconstruction ? On la maintient au niveau minimal, en attendant de voir de quoi les Haïtiens accoucheront dans les mois qui viennent.

En attendant, la bonne volonté et l’amour ne sont pas des lettres tout à fait mortes dans ce pays. Il y a de l’entraide, il y a du dévouement, il y a des petits miracles au quotidien.

Aucun commentaire: