"Haïti a célébré le 1er janvier les 207 ans de son indépendance. Le président René Préval a participé comme il se doit aux cérémonies de la fête nationale, dans la ville de Gonaïves. Mais en pleine crise politique, avec le choléra qui sévit dans tous les départements, l'affluence n'a pas été au rendez-vous, preuve aussi de la grande impopularité du président en fin de mandat.
Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Sur la place d’armes des Gonaïves, ils sont quelques dizaines dans la foule à crier leur colère contre le président. Ils se sont confrontés et bousculés avec les quelques partisans du pouvoir présents à leur côté, mais sans violence. A la tribune, René Préval a prononcé un discours très bref appelant à l’union nationale.
« Nous avons besoin de faire appel à l'esprit de nos ancêtres, pour faire de notre devise 'L'union fait la force' une vérité. Nous sommes au carrefour de tous les dangers aujourd'hui. En plus de la calamité de la nature, nous sommes dans une crise politique. La reconstruction du pays, la bataille contre le choléra, la bataille pour l'éducation, la bataille pour la justice demandent une stabilité dans la vie politique du pays. Pour résoudre ce problème qui se pose à nous, il y a la Constitution et la loi électorale comme boussole », a annoncé René Préval.
Sous les timides applaudissements, René Préval a quitté la pace d’armes des Gonaïves, sous haute sécurité, en plus de la police nationale. Les casques bleus étaient postés dans les rues et sur les toits du quartier.
Les Haïtiens qui ont assisté au discours présidentiel sont repartis calmement mais avec le sentiment que le chef de l’Etat n’avait pas de solution pour relever le pays.
Le pays est en crise politique depuis les élections contestées du 28 novembre dernier. La proclamation de résultats préliminaires des scrutins présidentiel et législatif début décembre a provoqué de violentes manifestations, dénonçant des fraudes en faveur du candidat à la présidence Jude Célestin, soutenu par René Préval.
Les résultats font actuellement l'objet d'une évaluation par des experts de l'OEA, l'Organisation des Etats américains. Le président Préval dont le mandat arrive à terme le 7 février, a laissé entendre qu'il pourrait rester au pouvoir jusqu'au 14 mai pour permettre de compléter le processus électoral.
– Envoyé à l'aide de la barre d'outils Google"
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