mardi 19 avril 2011

Haïti : Appel au non renouvellement du mandat de la CIRH

Des organisations réclament le retrait de la loi votée le 15 avril 2010 par le Parlement haïtien octroyant à la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti le pouvoir de « mettre en œuvre le Plan de Développement pour Haïti » suite au séisme du 12 janvier 2010.
Plusieurs organisations comme le GARR, la PAPDA et la POHDH ont signé une note dans laquelle ils appellent à restituer à l’État un ensemble de fonctions essentielles sans lesquelles les droits fondamentaux de la population, comme le droit à l’alimentation, à l’éducation, à la santé, à un logement digne, ne seront jamais garantis.
Cette note s’adresse aux parlementaires et à ceux et celles qui composeront l’Exécutif à quelques jours du démarrage d’une nouvelle législature (la 49ème) et de l’installation d’un nouveau chef d’État en Haïti.
Ces organisations réclament plus spécifiquement le retrait de la loi votée le 15 avril 2010 par le Parlement haïtien octroyant à une organisation parallèle à l’Etat, en l’occurrence la CIRH (Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti), le pouvoir de « mettre en œuvre le Plan de Développement pour Haïti en réponse aux conséquences du séisme qui a dévasté le pays  le 12 janvier 2010 ».

Des informations et réflexions produites ici et là portent à croire qu’un prolongement du mandat de la CIRH est en train d’être planifié, révèle la note. Comment accepter le renouvellement d’une Institution illégale et qui de surcroit a totalement échoué ? Quel sera le bien fondé de cette démarche consistant pour le prochain premier ministre du futur gouvernement à présenter sa politique générale par-devant les deux chambres ? se questionnent les signataires de la note qui en concluent que « tout cet exercice n’aura  aucun  sens car la CIRH a déjà son propre plan stratégique ».

Depuis l’instauration de cette Commission se dégage la nette impression que l’État haïtien, déjà fortement affaibli par des décennies de politique ultralibérale, n’existe plus, font remarquer ces organisations.
Par ailleurs, malgré la présence en son sein de 12 « représentants » de la société haïtienne, la CIRH n’a construit aucune légitimité compte tenu du processus de désignation de ces personnes et l’absence de liens organiques aves les secteurs qu’elles prétendent représenter. D’ailleurs ces représentants ont formellement confessé en décembre 2010 leur marginalisation des processus de prise de décision, relèvent les organisations signataires.
Le GARR, la PAPDA et la POHDH exhortent donc les parlementaires haïtiens à ne pas rentrer dans ce jeu consistant à reconduire cette structure inconstitutionnelle qu’est la CIRH. « Nous les encourageons de préférence  à mettre tout en œuvre pour aider le pays à se diriger dans des voies le conduisant à la récupération de sa souveraineté dans toutes ses dimensions », termine la note.

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