lundi 23 mai 2011

Haïti-Logement post-séisme : Destruction de tentes occupées par des personnes déplacées à Delmas

 Des autorités municipales de Delmas (au nord-est de la capitale), accompagnées d’agents de la police nationale d’Haïti (Pnh), ont procédé, le lundi 23 mai 2011, à la destruction de plusieurs tentes de personnes déplacées, qui occupaient, depuis le 12 janvier 2010, une des places publiques sises à l’angle du carrefour de Delmas et de la route de l’aéroport international, a constaté l’agence en ligne AlterPresse.


« Au carrefour de l’aéroport, des tirs d’armes retentissent de temps à autre, on vole des téléphones cellulaires (…). Il y a des gangs dans le carrefour. (…) On ne saurait donner aux gens, en cadeau, une place publique pour y établir des tentes favorables aux activités de gangs », affirme le maire de Delmas, Wilson Jeudy.
Cette opération de démolition a eu lieu au milieu de cris, vacarmes et larmes de détresse d’enfants, de jeunes filles, de jeunes garçons et de grandes personnes, se demandant quoi faire, 16 mois après avoir été contraints de se déplacer vers cet espace.

« Un travail en deux étapes a été fait : la première étape consiste en l’élimination de toutes les tentes vides, celles soupçonnées de servir de repaires à des gangs ; la deuxième sera de rentrer en pourparlers aujourd’hui avec les personnes résidant dans d’autres tentes pour voir par quels moyens la mairie peut parvenir à les déplacer », martèle Jeudy.

Plusieurs personnes déplacées, occupant les tentes détruites, ont été surpris par l’opération qui a fait disparaître beaucoup de leurs biens.

La population du camp, démoli sur l’une des places publiques à l’angle de la route de l’aéroport international et de la route de Delmas, fustige les autorités policières qu’elle accuse de faire preuve de laxisme en relâchant les délinquants et voleurs pris en flagrant délit.

Soulignant avoir vécu péniblement les réalités d’existence, dans lesquelles elles se trouvaient avant la démolition de leurs tentes, ces personnes déplacées demandent justice tout en réclamant leur relocalisation dans des logements décents pour leurs familles.

L’aire, comprise entre le carrefour de la route de l’aéroport international et de celle de Delmas, constitue une voie très fréquentée, empruntée par différents transports publics et où le climat sécuritaire est très souvent préoccupant, rapportent des riverains et passants interrogés par AlterPresse.

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