jeudi 26 mai 2011

Le futur premier ministre haïtien veut éliminer la commission de reconstruction


PORT-AU-PRINCE, Haïti — L'homme d'affaires choisi pour devenir le prochain premier ministre d'Haïti a déclaré mercredi vouloir se débarrasser de la commission de reconstruction co-dirigée par l'ancien président américain Bill Clinton, et qui a fait l'objet de critiques pour ses lents progrès.
Daniel-Gérard Rouzier affirme que la commission, constituée de 27 membres, est «dysfonctionnelle», et qu'il la remplacerait par une nouvelle agence gouvernementale.
Lors d'une entrevue accordée à l'Associated Press, M. Rouzier a expliqué que la commission, telle qu'elle est aujourd'hui, cesserait tout simplement d'exister. Il ne serait cependant pas question de punir les gens ayant trouvé le concept de l'agence, mais qu'il était parfois nécessaire de réparer ce qui ne fonctionnait pas.
M. Rouzier, qui attend la confirmation de sa nomination par le Sénat haïtien, n'a pas offert de plus amples détails sur sa proposition d'une nouvelle agence de reconstruction.
Il a cependant fait savoir qu'elle répondrait davantage aux besoins du peuple haïtien et demeurerait imputable envers les donateurs internationaux.
L'homme dit espérer que M. Clinton, un envoyé spécial des Nations unies en Haïti qui a effectué plusieurs voyages dans le pays pour présider les réunions de la commission, demeurera actif dans la reconstruction après le séisme de janvier 2010 qui, selon le gouvernement, aurait tué plus de 300 000 personnes et transformé la majeure partie de la capitale en ruines.
«Lorsque vous pouvez compter sur une personnalité de la trempe de M. Clinton, un homme doté d'une grande vision, nous devons le consulter autant que possible, afin de s'assurer que nous employons la bonne stratégie», a fait remarquer M. Rouzier.
Un porte-parole de M. Clinton et les responsables de la Commission haïtienne de reconstruction par intérim n'ont pas immédiatement répondu à des demandes de commentaires.
La commission a été mise sur pied après le tremblement de terre de janvier 2010 car les donateurs internationaux voulaient des assurances que la reconstruction se ferait dans l'ordre, et dénuée de la corruption qui paralyse Haïti depuis longtemps. Elle englobe des représentants du gouvernement américain, de la France, du Japon et d'autres membres de la communauté internationale qui ont le plus contribué à la reconstruction de la «Perle des Antilles».
M. Clinton a co-présidé la commission aux côtés de Jean-Max Bellerive, le premier ministre haïtien sortant, supervisant des réunions visant à discuter les détails de propositions en faveur du déblaiement des gravats, de la construction de logements, ainsi que tenter de créer des emplois dans un pays aux prises avec de graves problèmes même avant le séisme.
La commission a approuvé 86 projets qui nécessiteraient des fonds de 3,2 milliards $ US, mais Haïti n'a pas encore l'intégralité de cette somme et plusieurs personnes se sont plaintes de l'absence apparente de progrès.
Un récent rapport du Bureau américain d'imputabilité a critiqué la commission pour des délais dans l'embauche de personnel, un manque de transparence et pour ne pas avoir atteint les objectifs de reconstruction.
Le mandat de la commission doit prendre fin en octobre, mais pourrait être renouvelé par le gouvernement haïtien.
AP

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