jeudi 5 mai 2011

Rétrospective : La mort du héros du libéralisme ou la fin d’un héraut de l’inhumain !

« La responsabilité sociale de l’entreprise est d’accroître son bénéfice »

Milton Friedman

Il  y a  des hommes qui naissent et meurent sans que l’on retienne  ou si peu les œuvres et la portée de leur pensée ou de leurs actes, alors qu’en fait,  ils conditionnent nos vies et celles des nations.  Milton Friedman (prix Nobel d’économie) est l’un de ces hommes dont la pensée façonna le devenir du monde et le devenir de milliards d’individus sur cette planète.
Milton Friedman  né le  31 juillet 1912 au sein  d’une famille juive  ayant immigré d’Ukraine,  est le quatrième fils de Sarah Ethel Landau et Jeno Saul Friedman. Il fit d’abord des études de mathématiques, puis d’économie à l’université de Rutgers, ensuite à l’université de Chicago et  en 1946 il obtint un doctorat en économie à l’université de Columbia à New York et de 1937 à 1981, travailla comme chercheur  au National Bureau of Economic Research (Il fait partie des économistes dits de l’école de Chicago, où il a  professé de 1946 à 1976).
Certains  économistes estiment que Milton Friedman consacra toute sa vie  à « contrecarrer les idées de Keynes, pour qui l’économie de marché est intrinsèquement instable et requiert  une régulation externe par l’Etat. Friedman quant à lui, avançait l’idée que ce sont les interventions de l’Etat qui déstabilisent l’économie de marché. »
Il était totalement défavorable à tout interventionnisme  et pense que la crise de 1929  « est due  à une erreur de politique économique, et qu’au lieu de laisser faire, les dirigeants de l’époque  sont intervenus en asséchant l’économie américaine, ce qui renforça les tendances déflationnistes en contractant excessivement la masse monétaire. »
Ensuite, Milton Friedman posa la théorie du revenu permanent, selon laquelle la consommation dépend de l’anticipation que les ménages font de leurs revenus tout au long de leur vie, ce qui influe que les incitations, les stimulations publiques de nature ponctuelle sont inefficaces et ne peuvent stabiliser  l’activité économique.
Puis, « plaida que l’inflation est impuissante à relancer durablement l’économie, voire  est un accélérateur du processus inflationniste ». Toutes ces idées seront mises en œuvre en 1979 lorsque Paul Volcker devient le patron de la Réserve Fédérale, il restreignit l’offre monétaire afin de casser l’inflation et « créa » ce qui que l’on appellera le reaganisme et  le thatchérisme qui ne sont que les applications économiques de la pensée de Milton Friedman.
Par ailleurs,  il est l’instigateur de la politique ultralibérale mis en œuvre par Pinochet au Chili. Aujourd’hui, ses idées conditionnent l’économie mondiale, une économie de marché ou l’Etat n’intervint plus, laissant au marché  la régulation  de l’activité économique. Ce qui a pour effet d’enrichir un peu plus le millier de milliardaires que compte la planète et d’accroître une pauvreté, la précarité pour le plus grand nombre.
Désormais, force est aux banquiers et à la monnaie. Milton Friedman est mort  à 94 ans le 16 novembre 2006.
Tony Mardaye

dec 2007


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