mercredi 18 mai 2011

Strauss-Kahn, vedette malgré lui de la presse américaine


"Des scandales sexuels, c'est bon pour moi, ça fait vendre de la copie!": Azad, vendeur de journaux, se frotte les mains avec l'affaire Strauss-Kahn, inconnu encore la semaine dernière du grand public new-yorkais mais qui défraie aujourd'hui la chronique.
              
Des passants en costume défilent à un rythme effréné devant les kiosques à journaux de Manhattan, le regard attiré par le visage du patron du FMI qui s'étale en une des journaux.
                
Le tabloïd New York Post a fait d'une pierre deux coups mercredi avec une page frontispice en diptyque: côté droit +Hasta la Vista Baby+ (réplique culte du film "Terminator 2", ndlr), les révélations d'Arnold Schwarzenegger sur son enfant caché, côté gauche, Dominique Strauss-Kahn écroué.
                  
Deux histoires bien différentes: l'une de l'ex-gouverneur de Californie qui reconnaît avoir eu un enfant avec une employée de maison, l'autre, celle du chef du Fonds monétaire international (FMI) et figure présidentiable du parti  socialiste français incarcéré pour tentative de viol.
                  
Les grandes chaînes de télévision américaine diffusaient en boucle les images des deux hommes aux destins réunis dans les médias. Deux histoires, et une seule trame: la relation entre les hommes de pouvoir et le sexe.
                  
"Un scandale sexuel est un scandale sexuel que ce soit Bill Clinton ou quelqu'un d'autre, cela intéresse les gens", note Nick Valcin, 30 ans, du Connecticut (est), qui lit un journal à un jet de pierre de "Grand central", la gare de Manhattan, épiloguant sur le cas de Dominique Strauss-Kahn.
                  
"Cette histoire touche les gens car la victime de l'agression (présumée, ndlr) est quelqu'un de vulnérable... Je ne dis pas que tout le monde croit ce qu'il s'est dit. Moi-même, je ne pense pas que tout soit vrai, mais si c'est vrai, c'est vraiment triste", dit-il.
                  
Si cette affaire intéresse au plus au point la presse européenne et en premier lieu française, elle défraye aussi la chronique aux Etats-Unis et dans le reste du monde.
                  
"A l'échelle mondiale, c'est le sujet numéro un depuis le début de la semaine, encore ce matin", explique à l'AFP Jean-François Dumas, président de la firme canadienne Influence Communication qui mesure l'importance des nouvelles dans les médias à travers le globe.
                  
Si les médias français hésitent à diffuser des images de DSK menotté, la loi française à cet égard exige de préserver la dignité d'un suspect, les médias américains, eux, s'en donnent à cœur joie.
                  
Et sur la version américaine du site de micro-blogging Twitter, DSK est l'un des sujets les plus cités, ajoute-t-il. "Ce matin aux Etats-Unis, le sujet a glissé un peu. Il y a plus de place à l'histoire d'Arnold Schwarzenegger qui est un personnage important de la culture populaire américaine", souligne M. Dumas, en référence à la star d'Hollywood qui a attribué son divorce à un enfant caché qu'il a eu avec une employée de maison.
                  
Des personnalités politiques américaines ne font pas exception et n'hésitent pas à commenter l'affaire. "Je pense que c'est humiliant, mais si vous ne voulez pas parader avec des menottes, il ne faut pas commettre de crime", a dit mardi le maire de New York, Michael Bloomberg, cité par les médias locaux.
               
Guillaume LAVALLEE

Aucun commentaire: