vendredi 16 septembre 2011

Connivence ? DSK s'invite chez son amie Claire Chazal pour faire l'apologie de l'impunité



Strauss Kahn définitivement hors de cause dans le volet pénal de l’affaire Nafissatou Diallo ? Rien moins que sûr. Si celui dont le parti socialiste et Anne Sinclair, à coups de millions injectés dans les circuits de communication, ont fait un «brillant expert», a réussi à échapper à la justice pénale américaine, c’est bien la justice française qui pourrait être amenée à reprendre le dossier.
L’article 113-6 du code pénal français prévoit en effet que les crimes commis par un Français à l’étranger peuvent être jugés par la justice française. Cet article serait inapplicable si la justice américaine, par une décision devenue définitive, avait reconnu l’accusé français non coupable. Tel n’est pas le cas. Si le juge Obus a mis un terme aux poursuites pénales, c’est au seul motif que la crédibilité de la plaignante était à ses yeux insuffisante pour garantir une condamnation à l’unanimité des jurés, comme l’exige la procédure pénale américaine.
Cette décision ouvre bel et bien la voie à l’engagement de poursuites en France sur le fondement de l’article 113-6 du code pénal. Ainsi Nafissatou Diallo est-elle parfaitement fondée à déposer plainte auprès du procureur de la République (qui ne peut, dans le cas d’espèce, engager seul les poursuites) et rien ne permet de penser, au vu des éléments réunis par l’accusation – notamment un dossier médical accablant pour DSK – que l’affaire serait cette fois enterrée. Dès lors, on peut raisonnablement penser que les avocats de Nafissatou Diallo, indépendamment du procès civil par eux engagé devant le tribunal du Bronx, réunissent en ce moment un maximum de pièces et de témoignages pour s’engager dans la voie pénale ouverte par l’article 113-6. En clair, à tout moment, une nouvelle plainte pour viol, susceptible de renvoyer DSK devant la cour d’Assises, peut être déposée.
Dans ces conditions, quand on sait que Strauss-Kahn est par ailleurs poursuivi pour viol par Tristane Banon et que, même si, dans cette seconde affaire, le procureur décidait de classer sans suite – ce qui n’est nullement certain - Tristane Banon pourrait néanmoins engager sur le champ les poursuites par une plainte avec constitution de partie civile qui aboutirait mécaniquement à une instruction dont le résultat ne serait pas connu avant plusieurs mois, il est certainement malvenu – et en tout état de cause prématuré - de dire que l’ancien directeur général du FMI est « blanchi », comme le font néanmoins certains journalistes répétant en boucle les formules qui leur sont soufflées par les communicants d’un homme accusé de viol.
On peut aller plus loin. Est-il acceptable qu’un individu mis en cause dans deux procédures criminelles – et qui, dans les deux affaires, n’est nullement lavé de tout soupçon par un jugement définitif - soit invité en direct et, de surcroît, par une journaliste dont il est notoirement l’ami, pour faire l’apologie de l’impunité scandaleuse dont il bénéficie ?
Le 17 mai, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) avait appelé les chaînes de télévision "à la plus grande retenue dans la diffusion d'images relatives à des personnes mises en cause dans une procédure pénale". Va-t-il de même appeler aujourd’hui les chaînes, pour faire bonne mesure, à la plus grande retenue dans la glorification à l’antenne de personne toujours mises en cause dans une procédure pénale ? J’invite le conseil supérieur de l’audiovisuel à émettre un avis sur ce point préalablement à l’émission décidée par un Strauss-Kahn qui, grâce à la fortune dont dispose sa femme, s’invite où il veut quand il veut pour dire ce qu’il veut. Si le CSA ne le faisait pas, que resterait-il de crédibilité à un organisme qui pourrait être taxé, si DSK était finalement condamné, même au civil, de complaisance honteuse à l’égard des violeurs ?
Claude Ribbe

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