jeudi 17 novembre 2011

L'économie de la polarisation


Les Américains sont-ils devenus irrationnels? La politique n'a jamais été aussi polarisée depuis les années trente dans un empan qui va du mouvement Tea Party à l'occupation de Wall Street. Pour quelle raison la droite objecte-t-elle avec une telle véhémence aux dépenses gouvernementales? Pourquoi la gauche attaque-t-elle le capital privé d'une passion égale? La raison ne réside pas dans la psyché américaine mais bien dans les statistiques. L' Amérique est engagée dans une guerre de classe mais pas de celle qu'on peut lire dans la grande presse. L'indigent véritable, un jeune homme afro-américain, par exemple, qui sont actuellement, pour la plupart sans emploi, ont peu de choses à voir avec cette guerre, Les grandes corporations commerciales et industrielles ne sont aussi que des spectateurs, elles feront la paix avec leur vainqueur. Il s'agit d'une guerre de survie entre la classe moyenne productive d'une part et les tributaires de l'état de l'autre. Le système Palin et son aversion pour les dépenses gouvernementales est la pure expression rationnelle de l'intérêt personnel comme nous le savons de l'histoire américaine. Comme tout ce qui est neuf, cela attire plus que son lot, un public hétérodoxe ou fantaisiste. C'est un mouvement de la classe moyenne, plus vieille, plus riche et mieux éduquée que l'ensemble, mais ce n'est pas le parti du très riche, qui est toujours absent de l'activisme politique. Ils savent, par expérience, que les taxations détruisent la classe moyenne américaine, Ils approchent, et la masse de leur richesse s'incarne dans la maison de famille, comme la grande majorité des Américains. Le poids de la perception des taxes s'est déplacé drastiquement du gouvernement central vers les états et les localités. Les taxes de propriété porte une part sans cesse croissante de l'ensemble. C'est ce qui tue le marché de la propriété résidentielle. Le revenu des taxes fédérales reste 10% en dessous de son pic avant la crise, mais les taxes des états et les taxes locales ne cessent d'augmenter, en partie parce que les déficits budgétaires sont interdits, contrairement au gouvernement fédéral et ils doivent ajouter des taxes pour couvrir leurs dépenses même quand ils réduisent les dépenses. Les emplois locaux et régionaux ont fondu d'un demi-million depuis 1998 et çà continue. Une partie importante des dépenses locale est liée aux programmes gouvernementaux, spécialement dans la santé publique. Les états reçoivent leur dotation en bloc du gouvernement fédéral et prennent, en retour, la responsabilité de financer la santé publique et d'autres programmes. Les mandats sans financement pousse encore un peu plus loin les difficultés fiscales des états. Comme les revenus et les ventes régressent, il ne reste plus à compter que sur les taxes de propriété. Les perceptions de taxes de propriété continue d'augmenter alors que la valeurs des maisons s'est effondrée. L'appréciation des valeurs immobilières restaient en dessous de leurs valeurs réelles pendant les années fastes, mais ne sont tout de même pas tombée au point de réfléchir un déclin de 40% du prix des maisons. Les taxes de propriété sont devenues tellement importantes qu'un acheteur paye actuellement autant en taxes publiques qu'en intérêts de l'emprunt. Ce n'est pas une petite nouveauté et l'événement est étonnant, dans le passé la charge de l'emprunt valait couramment de deux à trois fois la facture des taxes de propriété. Interprété autrement, les cout combinée de l'intérêt de l'emprunt et des taxes de propriété s'élève à autour d'un trillion de dollars par an maintenant, chiffre a peu près semblable à celui du sommet de la bulle immobilière. L'augmentation des taux de taxation on presque tout a fait ratiboiser l'impact des faibles taux d'intérêt et les prix plus bas des maisons individuelles. Les données sur les taxes de propriété comprends aussi bien les taxes résidentielles que commerciales mais plus des deux tiers des revenus fiscaux de la propriété viennent des foyers. Raison pour laquelle la classe moyenne compare sa révolte à celle des révolutionnaires américains qui jetèrent le thé de la Compagnie des Indes dans l'eau du port de Boston. La modeste richesse contenue dans les titres de propriété et la perspective de la retraite sont en situation de risque. Les activistes de La Tea Party sont des nouveaux venus en politique; Beaucoup ont vécu leur vie sans heurts avant que la crise ne s'installe sur leur paillasson. Beaucoup des causes différents peuvent mobiliser cette partie du spectre politique, mais les taxes les firent sortir de chez eux. A l'opposé, nous avons ceux qui dépendent de l'état. Tous ne sont pas pauvres. On montre que le gouvernement paie de très hauts salaires pour les travailleurs de la construction des projets fondés sur les crédits de relance que ceux qui prévalent sur le marché de l'emploi. La loi a édicté un salaire minimum inspiré par les syndicats et l'administration Obama paient de 30 à 60% plus que le prix du marché, en guise faveur à ses alliés syndicaux. La houle des budgets a créé un nouveau genre de pseudo classe moyenne, celle des ouvriers qui gagnent plus 100.000$ par an avec quelques heures supplémentaires. La générosité des pension d'état est devenue un scandale. En Californie, Plus de 6.000 retraités de la fonction publique reçoivent une pension supérieure à 100.000$ par an, la moitié sont des policiers, des pompiers et des gardiens de prison. Il a été calculé que les obligations légales de la nation en matière de pensions se montent à 2,8 trillions de dollars, au taux actuel du revenu sur investissement. Les syndicats de la fonction publique ont chevauché la bulle immobilière avec les propriétaires de maisons et les gouvernement locaux leur ont offert des concessions intenables sous formes de salaires, de pensions et de soins de santé. Leur pouvoir politique amalgamé à celui du pouvoir d'achat des états et des localités. Aujourd'hui, les syndicats de la fonction publique sont la colonne vertébrale du parti démocrate, ils en dirigent la propagande, équipent les bureaux de vote en personnel,en matériel et, le jour du vote, ils amènent les âmes voter à la ficelle. La perspective du défaut de solvabilité des états fédérés s'est élargie du fait du cout de l'argent. L'Europe a la Grèce, l'Irlande et le Portugal, Les États-Unis a 11 états dont le déficit dépasse les 16% du budget total. Les titres détenus par les états américains et les villes, n'ont jamais, dans l'histoire, jusqu'ici porter un tel risque, leur revenu n'est pas taxé par le gouvernement américain, ainsi le revenu taxé et indexé est de 28% inférieure à celui de valeurs trésuraires comparables. Après ajustement fiscal, le titre municipal à 20 ans payait tout juste 0,35% au dessus du bon du trésor, aujourd'hui, il en paie 2,3 de plus. A l'apex de la crise de la dette, début 2009, la distribution taxatoire ajoutée tournait autour des 4%. Les états américains doivent réduire leur déficit ou le marché refusera de les financer. Les gouvernements locaux et fédérés, tout en ayant épuisé leur base taxatoire ajoutée à l'augmentation continue des taxes de propriété malgré l'effondrement des prix de l'immobilier a gardé son marché plus déprimé que les conditions économiques ne l'indiquent. Plus de contributions portera moins de revenus, En fait, le gouvernement aurait à procéder à la taxation du capital privé en l'expropriant de facto ou de jure, Par exemple, en nationalisant les banques pour leur ordonner de prêter à des projets favorisés politiquement, comme c'était la mode dans les républiques bananières d'Amérique du sud. L'alternative est de renégocier les pensions et les assurances de santé déjà promises au secteur publiques. Dans les deux cas, les familles qui se voyaient en classe moyenne confortable et pensaient à une retraite confortable et sure, se retrouvent sur le bord du précipice. Pendant les années bulle de 1997 à 2007, quand l'Amérique importait six trillions de dollars, la conduite était facile. A l'époque, quand le monde entier débarquait en Amérique avec ses économies, des gens aux talents médiocres et aux habitudes de travail routinières, pouvaient s'offrir de grandes maisons, des vacances chères, et, (aux dépends du contribuable) des pensions généreuses. Les américains espéraient-ils vivre bien indéfiniment sur la largesse des investisseurs étrangers, c'est une question à poser à un psychiatre pas à un économiste. Cette classe moyenne exaspérée par la crise s'est transformée en mouvement politique, nommément, la Tea Party. Ce qui a effacé l'image des syndicats de la fonction publique en tant que défenseurs des causes progressistes tout en exposant les classes moyennes à une «aristocratie du travail» (incise marxienne) qui parasite le revenu publique. Les prémisses inhérents favorisent les républicains et pour beaucoup de démocrates, la dette est le petit nom de la rage taxatoire. C'est devenu le bouton rouge de nombreux démocrates. Cette élection se déroulera de façon plus mauvaise et désespérée, qu'aucune au cours du siècle passé. C'est un combat existentiel, une guerre de survie pour la classe moyenne américaine. Si les syndicats de le fonction publique viennent pour se battre, le parti démocrate de Barack Obama cessera d'exister sous sa forme présente.


(*) un trillion est égal à 10 exposant 12, 1 et 13 zéros, voilà déjà une bonne base de délire comptable

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