jeudi 1 décembre 2011

UN DROIT DE VOTE POUR LES ETRANGERS, OU LE RACISME “NON DIT” DE LA GAUCHE FRANCAISE


Ah, ils sont bien là, à leur affaire, ces chers humanistes toujours la main sur le cœur, de la gauche française, et ils sont prêt à en découdre avec ceux de la droite, pour pouvoir faire triompher cette idée généreuse selon eux, et si gratifiante pour eux-mêmes en ce qu’elle tend à les confirmer comme étant gens de progrès, d’un droit de vote pour les “étrangers” !

Nous en sommes tristement encore là, après tant d’années d’un racisme si banalisé, que tous ces gens, bien souvent de bonne foi, ne prennent même pas conscience de tout ce qu’il peut y avoir de racisme basique, dans ce concept ahurissant d’un droit de vote pour les étrangers, lequel ne consiste tout simplement qu’à dire :

“d’accord pour qu’ils votent, mais surtout, qu’ils demeurent des étrangers”

Car, ce qu’il y a d’incroyable dans cette affaire, c’est que noyés qu’ils sont dans cette ambiance où, depuis des années, il ne peut se passer une seule élection dans ce pays, sans que d’une façon totalement obsédé et malsaine, on n’en vienne à soulever la question de la race, qu’on se paye alors d’aborder en la masquant commodément derrière celle de l’immigration, tous ces gens ne se sont même par rendu compte, du long glissement sémantique insidieux qui s’est produit dans leur cervelle. En celle-ci en effet, la notion de ce qui leur est “étranger”,  s’est lentement trouvée substituée par une représentation de la “race différente”, faisant de ce caractère racial, un caractère définitif “d’étrangeté”.

La toute première critique, c’est qu’un droit de vote pour les étrangers qui comme tel, serait limité aux consultations de portée locale, établirait de fait deux catégories différentes dans la citoyenneté, ce qui constitue une totale aberration. Et ce n’est pas sur un simple plan juridique que se situe ce problème, mais sur ce qui concerne “l’essence” même de la “cité”.

Rappelons en effet que les individus tout comme leur société, sont des “personnes”, physiques pour les uns, morale pour l’autre, et qui en cela nécessitent afin de leur exercice, d’être “déterminés”. Cette détermination concernant les individus se trouve établie, de ce qu’ils “sont”, leur “état”, à ce qu’ils “font”, leur “fonction”, et ceci, étant bien entendu qu’ils ne peuvent exercer qu’à partir de ce qu’ils sont, et que réciproquement, ils ne peuvent “être” et demeurer, qu’à condition “d’exercer”. Notons à cette occasion que, par delà le manque de ressource, et combien même l’individu serait-il secouru, un manque de fonction, constitue par le manque de détermination qu’il implique, une atteinte directe à “l’être” même de l’individu.

Selon cette détermination, l’individu était donc établi dans les temps anciens, parmi les siens, donc dans son “état”, en tant que “socius”, et dans son “projet”, selon ce qu’il faisait, en tant que “civis”.

Ceci signifie que les individus afin d’être bien sûr pareillement déterminés, étaient solidarisés dans leur état, par la “société”, et dans leur projet, par la “cité”. Dans cette compréhension des choses, et selon le rapport sémantique établi entre “civis” et “civitas”, où il est clair que le “civis” précède la “civitas”, autrement dit, que le citoyen précède la cité, on  était “citoyen”, non pas en tant que résident d’une “cité” qui aurait déjà été établie, mais tout au contraire, afin de la “cité”, celle-ci constituant le “projet commun” par lequel tous ceux qui y participaient, c’est à dire les “citoyens”, se trouvaient solidarisés en leur exercice.

Les révolutionnaires de 1789, se sont ainsi donnés le titre de “citoyens”, parce qu’ils participaient tous à bâtir la république, leur nouvelle cité.

Notons également ici, que ce n’est qu’à condition d’un projet commun de celle-ci, qu’il peut y avoir du “civisme” dans une société, et c’est bien la raison pour laquelle, il y a tant de défaillance chez les laissés pour compte des quartiers, car c’est par le projet commun, et les règles qu’alors il impose, que se trouve établie la capacité des individus à “s’obliger” selon lui, et à “s’interdire” selon lui. Il n’y a donc aucune possibilité que s’établisse du “civisme” en ces quartiers, sans travail, même en mettant un policier derrière chacun.

En admettant simplement maintenant, qu’en aucune façon il ne peut y avoir deux projets communs différents, qui dès lors, n’auraient rien de commun, il faut constater qu’il ne peut en aucune circonstance y avoir positivement, deux catégories différentes de citoyenneté, et que cela consisterait à établir une inégalité de droit de vote, précisément en cet endroit où l’égalité est fondamentalement la  plus nécessaire. Que pourrait bien signifier cette idée, l’égalité, si tous les citoyens ne bénéficiaient pas des mêmes droits ?

Tout cela n’a aucun sens, il est temps d’arrêter cette sottise !

Tout ceci étant, il tombe maintenant sous le sens, que l’intérêt de la cité, réside dans la pleine participation des membres de la société à son fait, ce qui suppose la pleine participation de tous ceux-là, à la décision commune. Et ceci, étant par ailleurs bien entendu, qu’on ne voit pas quelle pourrait bien être la cohérence “démocratique” d’une décision collective, qui serait réservée à une classe de privilégiés.

Il est donc clair que le seul critère valable pour établir le droit à la “décision”, c’est le fait de participer à la réalisation de la cité, et rien d’autre, de sorte que seuls ceux qui ne se trouvent que de passage dans la société, touristes, étudiants ou professionnels en déplacement, doivent en être écartés, et ce distinguo ne peut être établi qu’en fonction de “l’état” constaté de l’individu, celui que nous disons justement “civil”, c’est à dire l’état à partir duquel il se trouve fondé à pleinement participer à la cité, parce que le constat est alors fait qu’il demeure durablement dans cette société, soit parce qu’il y est né, soit parce qu’il s’y est installé depuis longtemps, et qu’il s’y trouve parfaitement “associé” avec les autres membres de cette société.

Or, ce constat de “l’état civil” de l’individu, n’est évidemment rien d’autre que ce que nous nommons la “nationalité”, laquelle est la qualité des “natifs” d’une société établie en un “lieu”, et dont l’ensemble des natifs constituent par définition même, la “nation” de ce lieu, et également la qualité des “naturalisés”, c’est à dire de ceux venus d’ailleurs, mais ayant acquis par la durée, par leur fréquentation, et par leur “entretien” avec les natifs du lieu, les qualités communes à ceux-ci, donc ayant acquis en quelque sorte la “nature” de ceux-ci.

Il apparait de tout cela, qu’en toute logique et en toute rigueur, le droit de vote ne peut être rattaché “qu’à la nationalité”, puisque c’est selon elle, et selon elle seulement, que se trouve établi le plein droit d’un individu quelconque, de participer à la cité, et de jouir par cela, de la pleine citoyenneté.

Il est temps d’en finir avec toutes ces sottises de politiciens ignorants, qui ne savent pas quoi inventer pour séduire leur clientèle, et constater que le concept d’un droit de vote des étrangers, n’est qu’une absurdité grotesque, et qu’il convient dans ce pays, de procéder à une vaste campagne de naturalisation, étant bien entendu que ceux qui ne veulent pas se retrouver solidarisés avec tous les autres, sous la bannière nationale française, avec tout ce que cela nécessite comme engagement et comme loyauté envers cette nation, n’ont qu’à aller se faire voir ailleurs...

En réalité, il n’y a rien de transcendant dans toute cette affaire, qui pourrait très facilement être traitée. Mais toute la difficulté ici, comme dans bien d’autres problèmes qui affectent la société française, vient de cette sale habitude qui a été prise depuis déjà plusieurs décennies, et qui consiste à “racialiser” tous les problèmes qui se posent à ce pays, ce qui ne permet plus dès lors, de leur trouver quelque solution que ce soit, puisque nul n’est encore parvenu à changer de race.

Soyons clairs, lorsque ces gens de la gauche se proposent d’accorder le droit de vote à ceux qu’ils considèrent encore comme étant des étrangers, c’est parce qu’ils sont tout d’abord conscient qu’en toute logique, il faut faire participer à la décision collective, tous ceux qui sont concernés par cette décision. Mais, c’est surtout parce qu’ils constatent que ceux pour lesquels ils veulent obtenir ce droit de vote, sont établis dans le pays depuis longtemps, qu’ils y ont noué des relations sociales, professionnelles, amicales, et même familiales, avec les natifs, qu’ils ont adopté l’essentiel des us et coutumes du pays, à commencer par la langue, qu’ils participent activement à la vie de la cité, qu’ils y sont parfaitement intégrés, qu’ils sont donc citoyens sans le titre, et qu’en tout état de cause, ils ne leur sont plus en rien “étrangers”.

Or au lieu que ces responsables politiques de gauche, constatent le plus simplement du monde que tous ces gens pour lesquels ils revendiquent le droit de vote, ne leur sont plus en rien “étrangers”, et qu’il n’y a donc pas lieu de réclamer un droit de vote pour des étrangers qu’ils ne sont plus, ces leaders, aussi de gauche se prétendent-ils, continuent à avoir dans le regard, que ces autres sont des étrangers, tout simplement parce qu’ils sont d’une autre race, et c’est bien en ce sens que nous sommes ici dans un problème racial, qu’on veut dissimuler. Car, ce caractère de race est bel et bien devenu désormais un caractère d’étrangeté définitif, tel que même si les concernés devaient passer leur vie entière dans ce pays, ils resteraient encore vécus par la plupart des gens, comme étant des étrangers...


Ainsi, ce concept de droit de vote des étrangers, cache-t-il mal le racisme honteux, qui cependant le sous-tend...

  Richard Pulvar

Paris, le 30 novembre 2011
         

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