lundi 2 janvier 2012

RESOLUTION POUR 2012


Il n’y a qu’une bonne résolution à prendre pour cette année 2012 :

En finir avec toutes les dispositions, toutes les institutions, toutes les législations, qui ont permis à certains, par les promesses abjectes de répression, de ségrégation, et d’expulsion, de satisfaire une triste clientèle leur ayant permis d’accéder aux plus hautes fonctions, pour un exercice sans retenue du pouvoir. En finir avec toutes les machinations, les compromissions, les malversations et les contrefaçons, qui furent les leurs, les intimidations, les imprécations, les subordinations, qui leur ont permis de soumettre par la pire des trahisons, la nation toute entière, aux intérêts financiers de puissances étrangères. En finir avec les condamnations, qui leur ont permis de museler toute opposition. En finir avec toute la désinformation justifiant les expéditions, les agressions, les démolitions, et les exécutions, par lesquelles ils ont porté le malheur au-delà de nos frontières, pour satisfaire leur poche, et encore, des intérêts étrangers. En finir avec toute l’humiliation qui fut la nôtre dans une telle condition, et en finir surtout avec tous ceux qui furent les fauteurs de ce malheur intégral, et qui ont totalement maculée, l’âme même de notre république, en cette triste année 2011.

Rien de tout cela ne doit à jamais se reproduire. Mais, l’ensemble des mécanismes institutionnels impliqués, et détournés si facilement en complicité dans ce drame aura été tel, que la seule procédure permettant d’éviter absolument la continuation ou la reproduction d’une telle infamie, selon ces institutions, ne porte qu’un nom, la “révolution”.

Ainsi, n’y a-t-il qu’une résolution à prendre pour cette année 2012, la “révolution”.

Il nous faut absolument faire cette révolution, la penser et la préparer dès à présent, pour qu’elle puisse se faire sans brutalité, comme ce fut le cas pour la révolution des œillets, et ceci, par un vaste débat national où tout doit être repensé, puisque plus rien ne fonctionne.

Car, il doit être bien entendu pour chacun, que nous n’avons absolument pas d’autre choix, si nous désirons sortir de la torpeur dans laquelle nous ont engagés les uns après les autres, ceux-là mêmes qui aujourd’hui se proposent à nos suffrages, alors qu’il est bien clair qu’ils ne possèdent déjà même pas les seules idées, et de toutes les façons aucun des moyens, qui leur permettraient de ramener ce pays vers la voie de la félicité.

Soyons clairs. Que pourra bien faire, quel qu’il soit, le nouveau “quinquénard” ?

S’en viendra-t-il comme le messie attendu, nous libérer de cette maladie du chômage qui rappelons-le, a commencé à frapper durement ce pays en l’année 1975, alors que jusque là, il ne connaissait en tout et pour tout au cours des années soixante, que 40 000 chômeurs. Ceci, suite au premier choc pétrolier de 1973, et depuis, tout au long de ces années, ce chômage n’aura cessé de gangréner jusqu’au plus profond d’elle, notre société, sans qu’aucun de ces quatre présidents de la république, sous six mandatures, et un nombre encore plus grand de gouvernements, ne parviennent ne serait-ce qu’un instant, à l’empêcher de croitre ?

Qui peut croire cela ? Quelle est donc la nouvelle invention dont disposeraient les candidats, pour pouvoir opérer ce sauvetage ?

Le nouveau quinquénard nous libérera-t-il du chômage qui constitue logiquement, la plus grave atteinte qui puisse être faite à un “citoyen”, puisqu’en le privant de participer au “projet commun” de la “cité”, ceci équivaut justement à le priver de “citoyenneté” ?

Non, absolument non, le nouveau quinquénard n’arrangera strictement rien, et nous le savons bien et se pose dès maintenant la question, par delà le fait de sacrifier machinalement à un “rite”, dont à entendre certains, l’obligation semble constituer le onzième commandement, quel peut être le bien fondé d’une élection, dès lors que celle-ci consiste à investir de la plus haute charge de l’état, un homme dont nous savons d’ores et déjà qu’il se montrera totalement incapable de régler le problème essentiel qui se pose à la nation ?

Tout cela n’a aucun sens, et nous ne pouvons pas gaspiller tout le bon temps que nous offre le ciel sur cette Terre, pour participer à tous ces simulacres prétendument démocratiques, où on voudrait nous faire croire que le choix obligé entre deux représentants d’une incapacité, constituerait l’expression de la volonté du peuple ! Quelle blague...!

Il est remarquable à ce sujet qu’aucun des candidats au “fauteuil”, ne nous a jusqu’à présent fait part de la façon dont il prévoyait de terrasser le monstre, et que ces messieurs et dames s’arrangent avec précaution, à parler de tout le reste, c’est à dire obliger les riches à payer plus, pour les uns, et obliger les pauvres à travailler plus, pour les autres.

Si aucune de ces personnes qui postulent pour assumer les plus hautes responsabilités, ne sera jamais en mesure de nous libérer de ce fléau, c’est tout simplement parce que les unes et les autres envisagent encore cette question du chômage, comme le résultat d’une anomalie conjoncturelle, d’un “dysfonctionnement” accidentel de notre système social et économique, qui selon eux, ne devrait normalement pas en être atteint. Dès lors, ils s’emploient à rechercher quelques remèdes technocratiques à appliquer ça et là comme des rustines, sur ce système qu’ils pensent malade, alors que c’est justement de son parfait fonctionnement que viennent nos difficultés, et que pour en finir avec celles-ci, c’est bel et bien de tout ce système, qu’il faudrait se débarrasser.

Il est temps de comprendre maintenant que, d’un point de vue strictement technique, et dégagé de toute autre considération, il n’y a absolument aucune anomalie dans le fait de nous retrouver avec un très important chômage, compte tenu de la structure démographique et du système économique qui sont les nôtres, et qu’il convient donc, soit de tout changer, tant dans cette structure que dans ce système, pour ne plus avoir de chômage, soit de reconnaitre enfin son caractère inévitable dans notre actuelle société, et dès lors établir les règles de sa normalité.

Ceci, en appelant déjà autrement sa réalité, qu’avec ce terme si tristement connoté, suggérant la défaite personnelle d’individus moins talentueux ou volontaires que les autres, et permettant à ceux qui font commerce de la division sociale, de prétendre que son règlement s’opérera par quelques mesures radicales et coercitives, à l’encontre de ceux qu’ils identifient alors comme en étant les responsables, c’est à dire ceux-là mêmes qui en sont frappés, et ce, en les accusant de ne pas s’être soumis par davantage de sacrifice, aux impératifs de l’appareil de production.

En fait, loin d’être un malheur tombé du ciel, ce chômage est la conséquence, tout ce qu’il y a de plus logique, et par le fait “inévitable”, d’une part, de la structure démographique de notre pays, dont aucun des responsables politique ne veut constater simplement, pour ne pas avoir à formuler pour son règlement, un projet d’action qui le rendrait impopulaire, qu’il s’agit tout simplement de celle d’un “pays de vieux”, ce qui est pourtant bien le cas, et de la logique “historique” du système économique libéral, qui demeure le nôtre.

Soyons sérieux ! Tout le monde comprendra et admettra facilement qu’un vieillard possède bien sûr beaucoup moins de chance de l’emporter à une course du cent mètre, qu’un jeune athlète au mieux de sa forme. Comment peut on arriver à ne pas comprendre alors, qu’un pays de plus en plus vieillissant, sera de moins en moins apte à pouvoir faire face à la concurrence internationale, au point de ne s’être en rien préoccupé de ce vieillissement tout au long des quarante dernières années, et jusqu’à aujourd’hui, où aucun des candidats ne possède de programme envisageant la nécessité d’un rajeunissement de la population. Tous ces gens font comme si ils seront en mesure de trouver une astuce budgétaire leur permettant de faire l’impasse, quant à la réalité “physique” de la population de ce pays...!

Il y a deux aspects irréductibles dans cette affaire. Celui de l’augmentation graduelle du nombre de personnes en âge d’être mises à la retraite, et ce, sur une durée croissante, par le fait de l’augmentation de l’espérance de vie, qui à pour effet de constituer une population dite “à charge”, de plus en plus lourde, au point d’en être devenue “écrasante”, sur les épaules d’une population dite “active”, celle-ci étant inversement d’autant plus réduite, que l’entrée des jeunes dans cette vie active, se fait plus tardivement.

Dans une telle situation compte tenu de la charge qui pèse sur les actifs, et qui se traduit évidemment par les charges sociales et les impôts que doivent payer les salariés et leurs entreprises, seules les entreprises ayant des activités de très haute productivité, peuvent survivre à de telles charges sociale et salariales. Dans ces conditions, le vieillissement de la population à pour conséquence de rendre insuffisantes des activités de moindre productivité, qui auraient pu survivre avec moins de charge, et en maintenant ainsi de nombreux emplois, pour les remplacer par des activités de plus en plus performantes, c’est à dire de celles qui emploient précisément le moins de personnel, selon une logique telle, que le chômage ne peut qu’augmenter toujours plus, au fur et à mesure de ce vieillissement.

Retenons donc bien que cette augmentation du chômage dans un pays vieillissant, ne constitue en rien la marque d’un quelconque dysfonctionnement du système, qui permettrait d’y opposer quelque remède facile, mais justement tout au contraire, la marque de la grande efficacité du seul type d’entreprise qu’impose son vieillissement, et que dès lors, prétendre parvenir à réduire le chômage qui frappe un tel pays, relève d’un non sens total.

L’autre aspect irréductible de cette affaire, c’est que reculer l’âge de départ à la retraite pour tenter de maintenir en activité des milliers de personnes, ne suffit pas pour pourvoir aux millions d’heures de travail supplémentaires qui sont nécessaires pour ce maintien, lesquelles ne sortent pas miraculeusement d’un chapeau. Et ce n’est pas avec des entreprises utilisant des anciens, qui sont forcément un peu moins productifs s’il s’agit d’entreprises du primaire et du secondaire, et qui disposent logiquement de salaires en corrélation avec leur longue carrière, qu’il sera possible d’aller conquérir les nouveaux marchés nécessaires à un surplus d’activité.

Si donc cette formule permet de maintenir artificiellement le nombre des actifs, en soulageant par cela momentanément les caisses de retraite, elle ne peut qu’entrainer une augmentation du nombre de chômeurs parmi ces actifs, en reportant alors leur charge sur l’assurance chômage. C’est d’ailleurs exactement ce que nous constatons, depuis la mise en vigueur de la nouvelle disposition, une explosion corrélative du nombre des chômeurs.

L’autre disposition “structurelle”, qui condamne ce pays à une augmentation du chômage, sauf à y opérer le grand “chambardement salvateur”, c’est le maintien au-delà de son “ère historique d’efficacité”, du système de marché dans lequel nous demeurons encore, en manquant de comprendre que rien, serait-ce la plus noble de nos institutions humaines, n’a vocation à l’éternité, et que ces institutions tout comme nous mêmes sont mortelles, de sorte qu’une limite d’âge leur est tôt ou tard fatale.

Comprenons bien ici que le système économique libéral dit “de marché”, n’est ni bon ni mauvais de par lui-même. Il se révèle en effet excellent, pour des situations pour lesquelles il se trouve parfaitement adapté, comme celles des pays dit “émergents”, qui sont des pays “jeunes” pour certains, et “de jeunes” pour les uns et les autres, et qui sont en pleine phase de leur développement ou de leur profonde rénovation, bien loin dès lors de tendre vers la satiété, et qui disposent par le fait de la demande considérable d’un vaste marché intérieur “avide”, et de coûts de production logiquement moindres, en regard à leur stade de développement.

S’appuyer sur le succès de ce système ailleurs, pour le prétendre valable comme tel chez nous, est parfaitement stupide, car son efficacité varie logiquement avec le temps, pour la raison simple que le marché qui a vocation à permettre de satisfaire une forte demande du fait de la pénurie, perd logiquement de plus en plus de son efficacité, au fur et à mesure que par sa dynamique, ces pénuries se trouvent comblées, et qu’on tend vers la satiété, qu’il n’a justement pas vocation à permettre d’atteindre, puisque celle-ci signe sa mort.

Ceci signifie qu’un système de marché, justement s’il se montre efficace, ne peut que tendre vers sa mort, par le fait de sa propre dynamique, en faisant passer la structure du pays dans lequel il s’applique, d’un niveau de grande pénurie où il trouve sa pleine efficacité, vers un niveau de satiété où il n’a plus lieu de demeurer, et où on s’acharne alors afin de son maintien, à organiser artificiellement les pénuries qui le justifiaient.

Il est remarquable à ce sujet, qu’un organisme comme la commission de Bruxelles, passe le plus clair de son temps à organiser à travers toute l’Europe, surtout dans le domaine agricole, tout un tas de pénuries, à seule fin de maintenir les marchés. Tout cela n’est pas sérieux...!

Il est donc plus que temps, en faisant appel à la créativité de tous, d’inventer un nouveau système adapté à notre réalité, pour relayer intelligemment un système de marché, qui n’a pas démérité, mais qui par son usage, est tout simplement devenu “anachronique”, face à la réalité de notre pays, et dont le maintien stupide et borné, ne peut que produire de plus en plus de ce chômage que des dirigeants mal inspirés, prétendent parvenir à circonscrire en le mettant plus grandement encore en œuvre, par la privatisation de toutes nos institutions.

L’autre axe d’entreprise nous permettant de sortir du marasme, c’est bien sûr la réouverture des frontières, pour permettre le rétablissement de la structure démographique du pays, dans des conditions qui ne nous condamnent pas à un chômage “structurel” irréductible. Ceci, en faisant un appel massif à l’immigration, avec la double implication de rétablir enfin le rapport de la population à charge sur la population active, dans une mesure telle qu’il rendra possible le développement de pans entiers d’activités, qui pour l’instant ne pourraient être viables, permettant ainsi de nombreuses créations d’emploi, et de rétablir un taux de natalité nous garantissant pour l’avenir, de ne plus encore nous trouver dans cette situation lamentable.

Il est clair qu’aucune de ces dispositions, tout comme toutes celles qu’il conviendrait de prendre dans de nombreux autres domaines tel que le logement, la distribution, et d’autres, toutes soumises à la dynamique d’un marché nécessitant que soit maintenues des pénuries, pour le justifier, ne fait partie du programme des candidats au fauteuil, de sorte que l’élection à venir ne pourra être qu’un simulacre, nous condamnant à la continuation de notre errance, sous la présidence d’un nouvel “inutile”, s’il ne s’agit pas d’un nouveau “nuisible”.

Tout doit être fait pour éviter cette fatalité, et puisque l’élection ne peut constituer l’occasion d’un réel changement, la contestation de cette élection, elle, en constituera une authentique, et c’est donc de cette contestation du simulacre à venir, dont il nous faut faire, tant qu’il en est encore temps, l’ardente promotion...

Enfants de la patrie, le jour de notre “devoir” est arrivé, et seule une révolution, qui doit être bien-sûr une révolution de la réflexion, et du renouveau de la pensée politique, à l’exclusion de toutes les brutalités imbéciles qui à chaque fois, n’ont toujours fait que dénaturer l’esprit positif des révolutions, nous permettra de sortir de l’impasse...

Paris, le 2 janvier 2012
Richard Pulvar

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