vendredi 10 février 2012

Hypersexualisation : quand les fillettes jouent aux femmes fatales


Moues sexy, poses suggestives et maquillage outrancier… Les nouvelles lolitas n’ont pas encore atteint l’âge de l'adolescence qu’elles jouent déjà les petites femmes. Un phénomène venu tout droit des Etats-Unis ou de la Grande-Bretagne qui gagne du terrain en France, à grand renfort de publicités et de produits marketés. Parfois, dans une indifférence totale, mais, l'Etat a décidé de réagir.
Un flacon girly de forme phallique trônant sur le sexe de l'actrice Dakota Fanning, âgée de 17 ans mais qui en fait cinq ans de moins ? C'en est trop pour la Grande-Bretagne qui a dit non à la publicité du parfum Oh Lola de Marc Jacobs. Censurée en novembre dernier par l'ASA (Advertising Standards Authority) pour "allusions pornographiques" et "sexualisation de l'enfance", la pub ne verra pas non plus le jour en France. Le groupe Coty, détenteur de la marque, y a renoncé.

Mais la problématique de l'hypersexualisation des enfants a déjà franchi nos frontières. Les photos de fillettes outrageusement fardées prenant des poses sensuelles dans le magazine Vogue de décembre 2010 ont déclenché une vive polémique. Idem pour les soutien-gorges proposés dès l'âge de 4 ans par la marque française Jours Après Lune, qui, pour l'heure, sont toujours commercialisés. L'arrivée en 2010 sur le marché des jouets du "Bébé Glou Glou", la poupée à allaiter, est, quant à elle, passée quasi inaperçue en France. Lancée par le fabricant de jouets espagnol Berjuan, cette poupée est destinée à encourager l'allaitement maternel…

Cette tendance à sexualiser les fillettes prépubères est largement dénoncée par les spécialistes de l'enfance qui s'inquiètent pour l'avenir de ces fillettes. Une lettre ouverte, signée par 150 pédiatres, a appelé le ministère de la Jeunesse à réagir. C'est finalement Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités qui a pris le dossier en charge en confiant une mission à la sénatrice UMP Chantal Jouanno sur l'hypersexualisation des enfants. Objectif : inciter les médias à revoir leur copie sur l’image des enfants dans la publicité afin que l’érotisation et le sexe ne soient pas des arguments de vente à l’égard de ces fillettes, toujours plus jeunes.


Sabrina Pons
source

Aucun commentaire: