jeudi 22 mars 2012

Mohamed Merah, vrai terroriste ou idiot utile victime d’un complot étatique?


Après cet événement qui a secoué la France la question se pose... Comment se fait-il que le présumé tueur en série, le serial-sniper en surveillance depuis plusieurs mois par le service de renseignement français ait pu perpétrer durant 14 jours des assassinats grandissants? Comment se fait-il que la France ne l'ait pas arrêté après le meurtre des parachutistes? Pourquoi avoir attendu la tuerie de l'école talmudique de Toulouse pour agir??

Les auteurs Zeynel Cekici, directeur de publication de AlterInfo, agence d'information associative et l'écrivain et chercheur, Christian Salmon qui s'est fait connaître en développant des analyses sur le récit politique, le storytelling, s'arrêtent sur la question.

Voici donc se qu'en pense le directeur d'Alter info. Zeynel CekiciDans ce qui semble être un nouveau complot politico-médiatique, beaucoup d'interrogations viennent à l'esprit, notamment pourquoi maintenant juste en période électorale dont l'issue semblait incertaine, voire un risque de changement radical de paysage politique.

Comme je l'avais indiqué le jour même des meurtres de Toulouse, les musulmans vont une nouvelle fois être la cible de ce qui semble être un complot étatique et payer les pots cassés.(…) Selon les affirmations du ministre de l'intérieur, cet individu serait surveillé depuis quelques années déjà. Comment se fait-il que les services français pourtant réputés très efficaces n'aient pu empêcher ces attentats, alors même qu'aucun musulman n'échappe à la surveillance de ces services et a fortiori ceux qui ont effectués des voyages en Afghanistan ou au Pakistan?

Nous avions déjà démontré par le passé comment les services occidentaux fabriquent l'opinion et manipulaient les auteurs des attentats imputés aux islamistes, allant jusqu'à les inciter à passer à l'acte, voire même les recruter en se faisant passer pour une organisation terroriste.

La question qui se pose maintenant c'est de savoir pourquoi les services français n'ont-ils pas neutralisé cet homme tout de suite après les meurtres des soldats d'origine musulmane, est-ce que le clan Sarkozy a laissé faire si ce n'est pas organisé à des fins électoralistes ?

Quoi qu'il en soit, beaucoup de zones d'ombre dans cette affaire absconse, et qui plus est, cette revendication de vengeance au nom des enfants palestiniens semble sibylline et plus que suspecte qui au final ne sert que la cause sioniste.

Il est fort probable qu'à l'instar de Khaled Kelkal assassiné en 1995, cet individu sera ''liquidé'' afin d'appuyer la thèse officielle.

A qui cette nouvelle affaire va t-elle profiter ?

Interviewé par Marianne, estime que « la suspension de la campagne a installé le monologue sarkozyste »

Nous devons prendre garde à ne pas banaliser cet évènement en le ramenant à un simple rebondissement, un coup de théâtre ou un épisode de la campagne électorale. Or, c’est ce qui est en train de se passer. Je ne parle pas de la réaction caricaturale de Marine Le Pen qui en remet une couche sur la lutte contre le fondamentalisme, mais d’instrumentaliser les émotions, les peurs et les stupeurs, dans des récits captivants. La tentation d’utiliser un drame national pour capter l’émotion des électeurs à des fins électorales. ....

Christian SalmonLe discours de N. Sarkozy aux enfants du collège François Couperin était de ce point de vue éloquent. Le président a expliqué à des enfants que ce qui s’était passé à Toulouse pouvait arriver à chacun d’entre eux.

Comme thérapie post-traumatique on a fait mieux ! Loin de circonscrire le mal et d’en expliquer les causes, on généralise la peur. Loin d’éloigner la menace, loin d’apaiser la peur et de permettre un travail de symbolisation, on la fait surgir devant eux, on redouble le trauma, on rend la peur contagieuse. On vient de vivre plusieurs jours de psychodrame national, orchestré par le président des effrois successifs, l'ordonnateur de la grand-peur nationale. On le sent bien désormais. Ce n’est pas la campagne seulement qui a été suspendue par les principaux candidats, c’est le sens, la capacité à débattre et à symboliser. Le storytelling de la peur se donne à lire pour ce qu'il est : un déni de démocratie. J’en veux pour preuve la débauche de récits médiatiques qui n’ont d’autre but de plonger le pays dans un « Etat de Peur Totale».

(...)

Gagner une élection ce n’est pas seulement rallier les électeurs à une histoire, c’est synchroniser les attentes des électeurs et les histoires des candidats, et pour cela s’efforcer de susciter les émotions utiles. Dans le cas présent Sarkozy, le candidat qui avait réussi à faire oublier le président, a tenté à la faveur de l’évènement de se représidentialiser.

(…)

Peut-on appeler à l’union nationale, au respect, à l’apaisement quand on a excité les passions et divisé les français… La crédibilité de ce genre de posture dépendra de la manière dont la presse fera son travail.

Pour Salmon, pas de doute que le soit disant arrêt de la campagne , n'est autre qu'une suspension, c’est une mise sous tention, c’est un suspense imposé au rythme de la campagne autrement dit c’est la continuation de la campagne par d’autres moyens. En vérité c’est pour Sarkozy le moyen de se placer au cœur de la campagne et de réduire au silence ses adversaires.



Source: Alterinfo+Marianne

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