mercredi 6 juin 2012

Décès d'Alain Ménil



Alain Ménil  est décédé tôt ce matin à Paris à l’âge de 54 ans. Professeur de philosophie en classes préparatoires aux ENS, a commis un essai magistral sur la créolité « Les voies de la créolisation » en 2011.




R.I.P Alain Ménil (1958-2012) Normalien; Agrégé de philosophie ; Ancien rédacteur à "Cinématographe" “

Né à Fort-de-France, Alain Ménil a préféré faire rhizome que dénombrer ses racines trop composites (Martinique, France, Paris, Suisse ...). Philosophe, il enseigne en lettres supérieures au Lycée Condorcet à Paris. Il a publié "L'Ecran du temps" (P.U.L.), "Diderot et le théâtre" (Presses Pocket Classiques), "Sain(t)s et saufs - Sida, une épidémie de l'interprétation" (Belles Lettres).

Il a régulièrement écrit sur divers aspects du monde antillais, notamment dans la revue haïtienne, "Chemins critiques".” 

Dans le remarquable essai "Les voies de la créolisation, Essai sur Edouard Glissant", De l'incidence éditeur, 2011, Alain Ménil propose pour la première fois une analyse systématique des essais d'Edouard Glissant, depuis "Soleil de la Conscience" (1955) jusqu'à "L'imaginaire des langues" (2010). Sa connaissance personnelle des Antilles conduit l'auteur à envisager le parcours de Glissant selon plusieurs dimensions. Inséparable d'une histoire qui est d'abord celle d'une libération des consciences colonisées, le concept de créolisation est envisagé et interrogé en liaison avec des questions identifiées aujourd'hui comme postcoloniales. La compréhension de la notion de Relation comme de celle de Tout-monde en sort peut-être modifiée. D'où d'inévitables croisements avec la situation politique contemporaine, et les blocages persistants d'une idée républicaine, qui ne sait toujours pas comment s'affronter à l'histoire impériale française. Repenser à nouveaux frais ces points de friction, telle est peut-être la promesse la plus féconde de cette créolisation, dont Glissant n'a cessé d'interroger les tours et les détours.

source : Collectif James Baldwin

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