jeudi 9 août 2012

Un lobby politique derrière la critique des athlètes chinois aux Jeux Olympiques



Les records marqués par les athlètes chinois agacent les équipes olympiques adversaires. Ainsi, la nageuse Ye Shiwen se retrouve à nouveau au centre du scandale. Les responsables sportifs australiens ont exprimé leur mécontentement par le fait que la nageuse s’entraîne sous la direction des entraîneurs australiens.

Et elle améliore constamment ses résultats, alors que les résultats des l’équipe australienne à Londres sont plus que médiocres. Un autre scandale est lié aux soupçons de dopage de Ye Shiwen. Des spéculations sur ce sujet ne s’arrêtent pas, même après que les tests se sont révélés négatifs.
Plus de sept jours sont passés depuis le 400 m nage femmes, mais les médias continuent à publier des enquêtes, essayant de comprendre comment le record mondial a pu être amélioré d’une seconde sans dopage. Les commentateurs sportifs n’ont pas d’explication comment la nageuse a pu améliorer son record personnel de cinq secondes. L’entraîneur américain John Leonard a été le premier à accuser Ye Shiwen de dopage. Mais comme les tests ont prouvé le contraire, a confirmé le chef de l'Association olympique britannique Colin Moynihan.

C’est devenu une vraie tendance d’associer le dopage aux athlètes chinois. Cependant, dans le cas de Ye Shiwen, sa victoire pourrait être expliquée par son jeune âge. Ainsi, le légendaire nageur australien Ian Thorpe a également amélioré ses propres résultats seconde par seconde, lorsqu’il était adolescent. La nageuse chinoise a grandi de 2 cm depuis qu’elle a marqué le dernier record, et sa constitution musculaire a changé. Par ailleurs, on ne peut exclure le facteur hormonal, souligne Larissa Iltchenko, huit fois championne du monde en nage libre.

« L’organisme de chacun est différent, et les changements hormonaux de chacun sont individuels. Cela peut évidemment aider à marquer de nouveaux records, car avec l’âge, l’organisme se reconstruit. Quant au dopage, cela peut être vérifié au moyen d’un test. Si le test est négatif, je pense que cela n’a aucun sens de se lancer dans ce genre de discussions. Les nageuses de brasse – des jeunes filles – nagent en général plus vite que leurs adversaires, plus âgées qu’elles. Nous avons un excellent exemple qui illustre cela – la nouvelle championne olympique de Lituanie Ruta Meilutyte ».

Meylutite a un an de moins que la nageuse chinoise. Personne n’a accusé la jeune lituanienne de 15 ans de dopage, du moins publiquement. Les médias ont ironisé à ce propos, car elle vit et s’entraîne en Grande-Bretagne depuis l’âge de 3 ans. Son entraîneur, John Rudd a été catégorique: l’athlète est très talentueuse et s’entraîne beaucoup. Quant à l’assiduité des sportifs chinois, elle est perçue différemment par les médias européens.

Le scandale se développe sur fond de la rivalité de la Chine et des Etats-Unis dans le classement général. Les Américains essaient de rétablir le status quo des années 2000, ou d’obtenir des résultats comparables aux réalisations olympiques de la Chine. Dans le même temps, ces médailles ne sont pas obtenues de façon « olympique », soulignent les experts, en particulier là où ils ne peuvent pas dépasser directement les Chinois. Lors des compétitions aux barres fixes, un Néerlandais Epke Zonderland a été déclaré vainqueur, alors que par complexité du programme, sa performance était comparable aux athlètes chinois. Toutefois, le Chinois a terminé troisième: un sportif allemand l’a dépassé et a décroché une médaille d’argent. Après les compétitions les médias ont à nouveau exprimé des doutes concernant l’objectivité du jugement. Cela dépend de la manière dont les juges écoutent les opinions d'une telle ou telle fédération sportive, note l’expert sportif Nicolas Petrossian.

« Prenons le comme un fait : le sport et la politique sont inséparables. Et tous ces slogans que le sport n’est pas lié à la politique, n'ont rien à avoir avec ce qui se passe aux Jeux olympiques. Généralement, s’il y a un lobby lors des compétitions, il est occidental. Ils ont un lobby plus fort ».
Le jugement en compétition de gymnastique parmi les femmes a été sans doute le plus scandaleux des Jeux olympiques 2012. Par ses appels, l'équipe américaine a pu récupérer quelques médailles. Par exemple ce mardi, la médaille de bronze en gymnastique est allée à Alexandra Raisman, et non pas à la gymnaste roumaine.

Anastasiya Barycheva

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