samedi 7 septembre 2013

LA DICTATURE RAMPANTE, ET LE SYNDROME DE LA GRENOUILLE



L'expérience montre qu'une grenouille plongée brutalement dans un récipient d'eau très chaude, en saute, et ainsi se sauve, mais que si on la plonge dans un récipient d'eau froide que l'on réchauffe progressivement, elle meurt, car elle ne sait à quel moment en sauter...

Il est évident que l'instauration d'une dictature par un coup d'état ou un putsch en France, risque peu de se produire, et que ceux qui ont la tentation dictatoriale le savent bien. Cependant, notre anéantissement, notre immobilisme totale, notre léthargie, et notre actuelle résignation face à toutes les atteintes quotidiennes et grandissantes qui sont faites à nos droits et à nos institutions sociales, et la ruine de nos espérances, ne signifient rien d'autre que le fait que nous nous trouvons collectivement en proie au syndrome de la grenouille.

Nous sommes comme elle, nous aurions du réagir depuis bien longtemps, et comme les avancées de la dictature rampante à laquelle nous sommes progressivement soumis se sont fait jusqu'ici sans heurts trop spectaculaires, et nous croyant encore en démocratie, nous ne comprenons pas qu'il nous faudrait dès aujourd'hui même, nous révolter contre ce système et contre ses tenants...

Nous sommes en dictature, oui, nous y sommes déjà bien, mêmes si pour l'instant, nous n'avons pas encore à affronter les forces de répression, lesquelles telles que Eurogenfor, sont déjà prêtes, puisque justement nous ne nous battons pas, et que nous ne leur offrons donc pas matière à exercer.

Nous avons commencé à renter dans cette dictature depuis qu'après que le peuple français ait clairement exprimé son rejet du projet européen qui lui était proposé, une classe politique traitresse, s'est employée à nous l'imposer contre notre volonté, et nous avons laissé faire, et le pire, au nom de la démocratie alors réduite à l'exercice d'un parlement croupion...

Depuis ce coup de force, ils n'ont cessé de nous imposer des dispositions dont ils savaient très bien que nous n'en voulions pas, et nous n'avons toujours pas bougé.

Encore s'agissait-il de dispositions qui, pour ne pas nous être favorables, ne mettaient pas en cause nos existences mêmes, et la survie de la nation.

Mais aujourd'hui, au contraire de son habitude, la dictature rampante vient d'opérer un coup de force, spectaculaire celui-ci, et absolument inadmissible, que tout homme intellectuellement honnête ne peut manquer d'identifier immédiatement comme étant bel et bien une attitude dictatoriale de la pire tradition. Et, si nous la laissons passer, ceci signera notre soumission définitive à un système totalitaire que jamais nous n'aurons vu venir, et qui nous abandonnera en pâture quelques bulletins de vote pour que nous pussions entretenir encore longtemps nos illusions de démocratie, afin de ne point le combattre...

En effet, et vous avez suivi cette affaire comme moi...

voici un président de la république qu'on informe, quant à un sujet de la plus haute importance, puisqu'il en va de nos existences mêmes, que les citoyens de ce pays ne veulent absolument pas qu'il entraine notre nation dans une guerre, tout simplement parce qu'il s'agit d'une guerre, et que nous avons, nous citoyens de ce pays, bien d'autres ambitions, parce que nul ennemi ne nous a, ni attaqué, ni menacé, et surtout parce que nous risquons d'y perdre corps et âme dans une aventure aux développements imprévisibles...

Et que croyez-vous qu'à répondu cet homme, qui détient en principe son pouvoir d'un mandat que nous lui avons confié pour qu'il conduise les affaires de la nation selon nos voeux exprimés et eux seuls, comme cela est prévu par les mécanismes fondamentaux de la démocratie...?

Il a répondu qu'il tenait pour acquis que les citoyens de ce pays ne voudront jamais de cette guerre, mais qu'il n'en tiendra aucun compte, et que son action ne sera déterminée qu'en fonction du résultat d'une consultation américaine...

Vous l'avez bien compris autant que moi, cet homme proclame crânement à un journaliste venu l'entretenir, que l'opinion et la volonté du peuple français, il n'en a strictement rien à faire, et qu'il fera tout simplement ce que lui, et lui seul, aura décidé, selon son seul jugement, et probablement son seul intérêt...

Qui sommes-nous donc, des enfants, les sujets d'un monarque, ou des esclaves sans droits...?

Qui est donc cet homme, et pour qui se prend-il, pour prétendre décider des engagements les plus dramatiques de la nation, les plus chargés de conséquences et de dangers, en ne consultant, ni le peuple, ni même la représentation nationale, et surtout en prenant justement le contrepied de ceux-ci, pour nous imposer ce que nous ne voulons justement pas...

Faites-donc dans votre têtes toutes les cabrioles intellectuelles que vous voudrez, si vous êtes déjà terrifiés de devoir faire ce constat dans sa terrible évidence, mais je ne sais pas comment vous parviendrez à vous persuader que la situation dans laquelle nous nous trouvons n'est pas une dictature...?

Comment peut-on appeler un système dans lequel, ni le peuple, ni sa représentation ne sont consultés pour un engagement de la nation parmi les plus dramatiques, et ou un personnage décide à lui tout seul, de faire justement le contraire de ce que le peuple attend de lui, en l'envoyant paitre, et en prenant le risque de l'engager dans un désastre ?

Comment appelez-vous cela, une démocratie ? 

Oui nous y sommes, aussi incroyable que cela puisse être, nous y sommes rentrés lentement sans douleur, sans alarmes, sans militaires dans les rues, mais avec des hordes de propagandistes ayant investi toutes les places médiatiques, et qui depuis des années n'ont cessé de réchauffer le bain de mensonges dans lequel nous avons été plongés, sans savoir quand en sortir, et nous voilà, anéantis, sans révolte, près de pousser notre dernier souffle républicain...

Il y a des manifestation prévue la semaine prochaine pour contrer ce complot dictatorial, et s'il se trouvent encore des citoyens vivants et debout dans ce pays, les rues devraient normalement être pleines...

Paris, le 8 septembre 2013
Richard Pulvar

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