lundi 10 février 2014

SI ELLE DOIT SE RÉTABLIR, LA TOUTE PUISSANCE PERDUE DE LA FRANCE VIENDRA DES MERS DE SON OUTRE-MER...


Le croiriez-vous ?

Avec 11 millions de km2, soit vingt fois la superficie de la métropole, la France possède le deuxième domaine maritime au monde, tout juste après celui des Etats Unis d'Amérique avec leurs 12,2 millions de km2, mais devant l'Australie avec ses 8,5 millions de km2, la Russie avec ses 7,6 millions de km2, et curieusement, possède un domaine deux fois plus grand que celui de la Grande Bretagne avec ses 5,5 millions de km2...

Si les négociations en cours afin d'étendre les zones d'exploitation exclusive à la continuité des plateaux continentaux, ce qui les porteraient au-delà de la zone actuelle de 200 miles marins à partir de la côte, aboutissent, ce domaine passera à 13 millions de km2, en devenant ainsi le premier au monde...

Ainsi, une nation qui ne possède que 0,45% des terres émergées, parvient-elle, grâce à ses possessions d'outre-mer, à posséder à elle seule 8% des zones d'exploitation exclusive, et ceci, en songeant qu'il existe 195 nations, dont beaucoup bien plus étendues et plus peuplées, aux Nations Unies, et que la haute mer quant à elle, appartient à tout le monde...!

Or, tous ceux qui s'intéressent à ces questions savent que, maintenant que les ressources ont déjà été accaparées, voire même épuisées, à peu près partout ailleurs, c'est dans les immensités encore inexploitées, de l'Afrique, et des océans, que se trouvent les opportunités de demain...

La course à l'Afrique elle, a déjà été lancée depuis quelques années déjà, et les français s'étant montrés incapables de se défaire de leurs comportements colonialistes d'une autre époque, en auront été les grands perdants...

Un document publié par le Sénat se propose de faire évoluer à ce sujet les mentalités des dirigeants, mais il serait surprenant qu'ils se montrent là plus pertinent qu'ailleurs, et nous savons ce qu'il en est d'ailleurs...!

Cependant, les redoutables négociations en cours, avec de nombreux litiges, tels que ceux qui opposent la Chine, le Japon, et le Viet Nam, concernant quelques îlots inhabités qui semblent à tort insignifiants, afin de la délimitation exacte des zones d'exploitation exclusive des mers, montrent que la course aux océans vient, elle aussi, de démarrer, et qu'il convient de prendre le bon départ...

Malheureusement, un observateur à fait remarquer qu'il existe une France maritime, audacieuse, novatrice, et ouverte sur le monde, qui fait face à une France continentale, frileuse, conservatrice, et repliée sur elle-même, mais que c'est de cette dernière que viennent principalement les classes dirigeantes de ce pays...

Ainsi, depuis plus de quarante ans, alors que les négociations internationales étaient en train d'établir les souverainetés des nations sur une grande parties des mers, et que grâce à ses possessions dans les trois grands océans, l'atlantique, l'indien, et le pacifique, la France se trouvait particulièrement bien dotée, les dirigeants de ce pays, entièrement voués à leur petit cancan politicien, ont totalement manqué d'orienter la nation vers cet espace qui lui étant offert, afin de son exercice et de sa réalisation...

Cependant, il était prévisible que, à l'instar du pétrole dont la forte demande à fait qu'on est allé le chercher jusqu'au fond des mers, face à la demande exponentielle de matières premières de toutes sortes, du à l'activité grandissante des pays émergents, on allait fatalement s'orienter tôt ou tard par nécessité, vers l'exploitation des gisements sous-marins. Il ne fallait donc pas rater cette nouvelle et grande aventure, pleine de promesses, véritable redistribution des cartes susceptible de relancer une économie anémiée, et il fallait tout faire pour se positionner favorablement en développant les sciences et les techniques nécessaires pour cela...

C'est un potentiel énorme d'activités, d'innovations, de réinscription dans la voie du développement, et de recouvrement de la puissance nationale qui s'offre à ce pays avec ce domaine maritime, et une occasion de se repositionner dans le peloton de tête des nations, là ou se produit "l'événement"...

Songeons en effet que les ressources de la seule Polynésie française pourraient assurer 25% de la demande mondiale de cobalt, et que maintenant que les sondages se sont révélés positifs, la Guyane française deviendra un pays pétrolier à partir de 2019...! 

Bien sûr, ceci nécessite des dirigeants dignes de ce nom, c'est à dire conscients des enjeux économiques et politiques du monde de demain, soucieux de la grandeur de la nation et non pas de se faire les larbins de puissances étrangères... Car, en plus de ses exigences scientifiques, techniques, économiques et financières, cette grande aventure nécessite également des moyens politiques, diplomatiques, et militaires...

Car, on l'a vu avec des affaires comme celle des pêcheurs espagnols exploitant sans se gêner les ressources des iles françaises Kerguelen, ou de ces navires mexicains exploitant les ressources de l'ile française Clipperton située près de chez eux, qu'on ne peut prétendre devenir une grande puissance économique grâce à l'exploitation des mers, sans se doter des instruments nécessaires pour faire respecter ses intérêts...

De ce point de vue, l'actuelle montée en puissance des marines russes et chinoise, ne répond pas seulement à des nécessités strictement militaires, mais également au besoin d'être en mesure de faire respecter ses intérêts sur les mers...

D'autre part, en constatant qu'une dizaine de pays seulement, parmi lesquels et ce n'est pas un hasard, les cinq membres permanents du conseil de sécurité, possèdent 84% des forces navales de la planète, dont pour la France, un porte avion nucléaire et dix sous-marins nucléaires, il est manifeste qu'il n'y a pas de puissante nation, sans une puissante marine...

Les opportunités de la renaissance sont donc là et il ne manque plus que les capacités politiques pour les concrétiser, mais c'est justement là que se situe le véritable problème...

Paris, le 10 février 2014
Richard Pulvar

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