vendredi 3 avril 2015

À quoi pensaient elles ??


L'image a beaucoup défilé sur nos fils d'actualité, un nouveau massacre, un nouvel acte barbare perpétré par des monstres sanguinaires , un nouveau crime contre l'humanité. Cette fois ci au Kenya.

Un détail a cependant attiré mon attention et j'ai zoomé sur les corps du fond, deux jeunes étudiantes qui s'enlacent durant leur dernier moment.

Du coup ces deux victimes ne sont plus des anonymes, des inconnues, des chiffres sans visages, des statistiques sans noms. Ce sont deux jeunes filles avec une histoire, une vie, une famille, des amis, des rêves et des envies.

Des soeurs ou des copines, les meilleures amies au monde ou de parfaites étrangères réunies l'instant où la fatalité a frappé.

À quoi pensaient elles ??
À la vie qui se termine avant d'avoir commencé ??
À un père qui a vendu boeufs et charrue pour que sa fille étudie ??
À une mère qui ne mange peut être pas à sa faim pour que ses enfants aient un meilleur destin ??
À un jeune homme qui fait battre le coeur et d'un sourire charmeur oublier les malheurs ?? 
Aux rêves simples , aux grandes ambitions , aux plans du futur , aux désillusions ?? 
À la famille, aux amis, à leur dévastation à l'annonce de leur exécution ?? 
Au monde qui va probablement les ignorer, trop pauvres, trop foncées, et certainement pas des "Charlie" ?? 
À leurs bourreaux et leurs gourous, les monstres à folle foi et horribles lois ??
À leur humiliation, rampant dans le sang, obligées à appeler leurs parents avant l'exécution ?? 
Aux vacances, aux retrouvailles, à l'espoir d'un miracle qui puisse les sauver ?? 


Nul ne sait à quoi elles pensaient, mais ce qui est certain c'est que dans ce moment de malheur, d'horreur et d'extrême douleur elles se sont enlacées dans un dernier souffle de tendresse, dans un dernier geste de compassion, dans un dernier effort de réconfort, dans un dernier élan de solidarité. Martyres de la folie des fous d'Allah, elles sont parties dans la beauté des préceptes de leur religion, aimer et aider son prochain, avec l'image de la vierge Marie qui leur tend les bras et leur sourit, ignorant complètement la laideur des rires sadiques des obscurantistes qui criaient "joyeuses pâques" sur un ton sarcastique.

Taous Amrouche

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