jeudi 23 juillet 2015

La visite historique du révérend Jesse Jackson à la Guadeloupe


Le dernier Opus de la visite historique de Jesse Jackson a été réservé à la jeunesse au Mémorial ACTe. Beaucoup étaient présents, l’accueil fut à la hauteur du personnage, la salle a refusé du monde pour cette conférence. 

Acte symbolique ou pédagogique ? 

Je pense que les deux étaient liés. 

Les forts propos ciblés et répétés du militant, du prêcheur étaient sans ambiguïté ! Parmi ses propos, l'éducation, une véritable force occupe une position centrale dans la construction de l'individu et ses capacités d'action donc de combat : " STRONG MEN CAN BREAK STRONG CHAIN ! " La jeunesse a été mis face à sa condition. 

Le Révérend précise non pas à une idée commune souvent dite comme l'avenir de demain il exhorte les jeunes de se situer dans leur choix de leur action quotidienne qui va déterminer leur avenir. En prenant les exemples des sœurs Williams, de Tiger Woods, de Michael Jordan il a bien montré à quel point la réussite de ces hommes et femmes est passé par leur volonté, leurs choix personnels d'être les meilleurs. Ses propos imagés ont souvent fait référence au "trou" dans lequel souvent on se situe (ou on nous place); mais bien au-delà du fatalisme il a exhorté à s'en sortir par l'effort de "grimper" une corde pour s'en sortir vers le haut. 

J'ai retenu aussi comme temps fort de son message, la politisation de la jeunesse, une politisation nécessaire afin de pas vivre dans nos sociétés en tant que parasite. En citant ses expériences tirées des luttes pour les droits civiques, il a rappelé à quel point , son militantisme les coups reçus et les séjours en prison ont bénéficié à tous et surtout à ceux qui n'étaient pas engagés. 

Les références à Obama ont été permanentes en disant au jeunes que parmi eux il y a un futur président de la République française. Il a bien insisté sur le leadership de faire des grands rêves, des grands projets, des grandes affaires, d'être maître de son destin; les luttes nécessaires et que tous les combats que nous avons mené depuis l'esclavage nous les avons gagné...! Ne jamais abandonner ne jamais baisser les bras , d'avoir du caractère, se détourner des drogues et de la violence.... 

Les questions des jeunes de la salle ont permis au révérend de répondre à leurs préoccupations. 

Celle qui m'a plu - Dans la réponse du Révérend - est celle qui l’interrogeait sur l'importance, voir la place de Malcom X et Tupac dans le Mémorial ACTe . Il a rappelé qu'il était présent lors de la mort de Tupac à Vegas qui soutenait sa campagne, il a accompagné son corps criblé de balles et prié à l’hôpital avec sa mère (une militante) en rappelant qu'on a besoin de tout le monde dans une communauté et que pour lui Tupac est mort trop jeune à cause de la violence. 

Cette thématique a été bien présentée, problématisée par l’excellent Fola Gadet.... 

La reprise collective de "I AM SOMEBODY " fut aussi un temps majeur à forte résonance sur le plan personnel. Je ne suis pas sûr que les jeunes mesurent la signification profonde de " I AM SOMEBODY". Bien qu'il ait dit l'origine historique (le contexte post mortem de Martin Luther King) ses mots ont une résonance particulière celles des expressions de revendications identitaires et une affirmation sociale d'une époque qui a façonné de manière durable ma vie..... 

Un grand merci à l’infatigable Brother Jimmy et tous les partenaires et ses collaborateurs anonymes qui ont permis cette visite historique en Guadeloupe d'un grand homme de combat qu'est le Révérend Jesse Jackson. 

Je salue ce travail dont je sais qu'il n'est pas simple à gérer. Il était sous pression permanente pour gérer les susceptibilités des uns et des autres durant un séjour sans accroche. 

Plein d'enseignements sont a tirer de ce séjour ....

J'ai beaucoup appris (Learn) et j'ai beaucoup à redonner (Teach) de cette expérience, un véritable doping mental et surtout véritable source d'inspiration (Inspire). 

Ce genre de projet abouti est nécessaire afin de fédérer, dynamiser et redonner confiance à tous surtout aux jeunes souvent en absence de repères et surtout d'engagements. 

Entendre des discours en rupture avec le fatalisme sociologique du common life qu'on nous assène pour mieux nous maintenir en permanence (y bon konsa !) reste une nécessité sociale vitale pour ce pays.....

Révérend Jesse Jacskon la Guadeloupe te remercie et se souviendra de toi .......

Peace Love and Unity !

Harry Méphon











Harry Méphon et le révérend Jesse Jackson




jeudi 16 juillet 2015

Syriza sodomise la Grèce


Les Grecs se sont fait entuber, trivialement on peut dire qu'on leur a mis bien profond, pourtant ce n'est pas faute d'avoir résisté.

Ils ont confié le pays à ceux qui s'annonçaient comme des opposants à cette cure d'austérité, ces derniers ont vite retourné leur veste pour accepter une double cure d'austérité, bien sûr en faisant de l’esbroufe oratoire et de la gesticulation médiatique. Ce pays désormais sous tutelle, la Grèce est un pays colonisé qui n'a plus son destin en main, un peu comme certains pays africains.

Quoi qu'il en soit, la trahison de Syriza restera gravée dans les annales, on peut penser que Alex Tsipras juif séfarade multimillionnaire aurait vendu les Grecs à ses amis de la troïka, il aurait réussi une mission d'enfumage et d'enculage.

mercredi 15 juillet 2015

CITOYENS, L’HEURE EST GRAVE...!


Nous ne pouvons plus nous voiler la face, aussi improbable que cela aurait pu paraître il y a quelques temps, il est clair que nous nous trouvons bel et bien aujourd’hui sous la coupe d’une “DICTATURE INTERNATIONALE”, dont ne sont identifiés que quelques uns des exécutants les plus cyniques, mais pas les organes dirigeants, même si nous devinons malgré tout confusément, ceux qui en sont les bénéficiaires...

Ces gens s’emploient aujourd’hui à écraser la résistance grecque, pour pouvoir par cette démonstration, tenir les peuples en respect...

Comme aucune procédure démocratique ne peut nous permettre de nous libérer de la mainmise de ces gens sur nos existences, puisque aucun de ces exécuteurs de basse besogne n’est élu, si nos représentants élus ne s’engagent pas à lutter contre cette mafia et pire, s’ils s’en rendent les complices, il est évident que nous allons nous trouver à devoir affronter de très rudes épreuves, si nous désirons demeurer des hommes libres sur cette Terre et ne pas subir la lois des assoiffés de domination... Préparons-nous à mener le combat...

Richard Pulvar

COMMUNIQUE du 13 juillet 2015 DE LA JEUNESSE DE SYRIZA APPELANT A LA RÉSISTANCE :


"Hier soir, tous les peuples du peuple ont parlé d’un « coup d’Etat ». Ayant pour but l’humiliation exemplaire d’un gouvernement et d’un peuple entier, en menaçant soit de la faillite désordonnée, soit d’une sortie guidée de l’euro combinée à des mesures encore plus dures, la direction politique de la zone euro a obtenu un accord-memorandum qui ne peut pas être caractérisée comme durable pour la large majorité de la société.

En fait, ce qui a été proposé au gouvernement grec consacre la vengeance du monde du capital vis-à-vis des travailleurs et de la jeunesse pour avoir osé lutter, avoir osé élire un gouvernent de gauche, s’être coordonné avec les peuples de l’Europe mobilisé sur les places et dans la rue, avoir osé réussir une grande victoire au référendum du 5 juillet et avoir montré la force énorme dont ils disposent.

Face à un coup d’état comme celui-ci, nous ne pouvons pas rester les mains croisées. Nous, le monde du travail et la jeunesse, devons repousser ces pressions, ne pas laisser un accord comme celui-ci être voté, nous devons empêcher les scénarios de renversement du gouvernement élu et mettre le grand « NON » du 5 juillet de nouveau en avant, comme l’élément décisif pour la prochaine période.

Un cadre comme le cadre exigé par la direction néolibérale de la zone euro n’a jamais convenu et ne convient toujours pas à la jeunesse de ce pays. Il s’agit d’une jeunesse qui a résisté avec un pourcentage écrasant à la peur car elle n’a plus rien à perdre, mais aussi car elle est convaincue qu’elle peut construire un monde qui soit meilleur. Il est désormais clair qu’il faut un plan radical de gauche, avec l’appui de la large majorité de la jeunesse contre les chantages et les coups d’Etat des créanciers. Même dans les circonstances les plus dures.
Il n’y a aucun choix facile devant nous. Mais nous ne pouvons pas céder et reculer sur les mesures de rupture profonde et radicale dont nous avons besoin : la rupture avec les politiques d’austérité, la réappropriation du travail, une éducation conforme aux besoins et non pas à leurs profits, la démocratisation profonde de l’état, la redistribution des richesses et du pouvoir vers le bas.
Nous ne pouvons pas reculer concernant la consolidation de la démocratie, la souveraineté populaire et la solidarité, qui sont des principes de base pour la société dans laquelle nous vivons.

Nous invitons les jeunes aujourd’hui à 19h à manifester contre le coup d’Etat de la direction politique de la zone euro contre notre peuple, à ne pas laisser ce coup d’état à achever.

La jeunesse de Syriza"

SECONDE DÉMISSION AUJOURD'HUI, AVANT LE VOTE CRUCIAL DU JOUR AU PARLEMENT GREC, LE GOUVERNEMENT GREC SE FISSURE

Alors que ce matin la vice-ministre grecque des Finances Nadia Valavani a annoncé sa démission et sa désolidarisation de l'équipe gouvernementale, en début d'après midi cela a été au tour du secrétaire général du ministère grec des Finances Manos Manousakis d'annoncer que lui aussi démissionne.
Pour sa part le ministre de l'Energie ne démissionne pas mais il a annoncé que lors du vote il ne votera pas pour l'accord. 

Il faut rappeler que la veille Alexis Tsipras lui même a déclaré à la télévision publique "avoir signé un accord auquel il ne crois pas" .

Pour l'heure l'opposition parlementaire grecque qui a été approchée par Junker la semaine dernière votera en faveur de l'accord pour le faire passer au forceps. Une incertitude plane sur la durée du vote, car selon l'accord chantage les grecs ont jusqu'à ce soir minuit pour voter oui au parlement.
Durant la journée de grève générale en Grèce , il y a eu des mobilisations forte à Athènes pour dire OXI à l'accord !

En France le sénat et l'Assemblée nationale ont voté en vote ultra express pour l'accord sur la Grèce.

Grèce : un accord contraint qu’il ne faut pas soutenir


« Un revolver sur la tempe », selon ses propres termes : Tsipras a signé un « compromis ». Aussitôt, les trompettes des louanges relaient la traditionnelle propagande gouvernementale pour célébrer le rôle de facilitateur de Hollande, la force du « couple franco-allemand » et réciter les refrains, les mantras et les calembredaines habituelles des eurolâtres

La vérité toute crue est, une fois de plus, à des lustres des pseudos analyses de commentateurs qui ne comprennent pas ce qu’ils voient, parlent de textes qu’ils n’ont pas lu et font réagir des « responsables politiques » sans autres informations que celles données par ces plus que douteux intermédiaires.

Sur tous les écrans la même image : madame Merkel face à Alexis Tsipras flanquée de Donald Tusk et de François Hollande. Un spectacle inacceptable. Pas seulement pour un Français à qui il est pénible de se voir de ce côté de la table et de surcroît assis en bout de banc ! Mais surtout pour un Européen. Car cette réunion devenue, faute de critique des commentateurs, une « instance », n’a aucune légitimité. Il y a un Conseil des gouvernements, il y a un Eurogroupe. Il n’y a pas de tandem faisant office d’audit ! La proposition issue de cette réunion n’a donc aucune légitimité. D’ailleurs, les Italiens (troisième économie du continent) ont lourdement protesté. Et le gouvernement finlandais où règne la coalition de la droite et de l’extrême droite a déjà déclaré que cet accord n’était pas le sien ! Voilà qui devrait au moins faire réfléchir les eurolâtres français. Quelle genre d’Europe est-ce là ?

Quant à la discussion dans ce cadre, quelle valeur a-t-elle ? La partie grecque n’y était pas du tout libre. Le pays est en état de blocus financier depuis quinze jours ! L’asphyxie est amplement commencée. Que vaut dans ces conditions une discussion de treize heures sans pause ? Et comment accepter le genre de pression que signifie la présence d’un côté des experts des deux premières économies, appuyés par les assistants du président du Conseil des gouvernements face à un gouvernement seul ? Est-ce ainsi que l’on traite ses partenaires en Europe ? Asphyxie financière du pays et asphyxie physique des négociateurs comme cadre d’échange ?

Après quoi je me dis mal à l’aise du fait du soutien apporté dans notre gauche ici ou là a cet « accord ». Je veux croire qu’il n’aura pas été lu ou lu trop vite… En effet, le texte signé prévoit par exemple l’abrogation de toutes les lois votées depuis février dernier, la remise en cause du code du travail jusque dans des détails comme le travail du dimanche, la surveillance rétablie de la Troïka sur chaque ministère et le devoir de son approbation préalable avant chaque proposition de loi. Quand au rééchelonnement de la dette, question prioritaire, il est, d’une part, mis au conditionnel et, d’autre part, subordonné à l’approbation préalable de tout ceci par le Parlement Grec !

La presse allemande comme le « Spiegel » parle de cet accord comme d’un « catalogue de cruauté ». Le journal « L’Humanité », sous la plume de son directeur Patrick Apel Muller, parle de « la dictature froide de l’Allemagne ». « Angela Merkel, écrit-il, réclame la capitulation sans condition sous peine d’exclusion, accompagnée par quelques gouvernements servile. » La veille, Matéo Renzi, le président du Conseil italien, avait fini par éclater face au gouvernement allemand : « Ça suffit ! ». De toutes part, l’indignation est montée. « Le Monde » rapporte que même les hauts fonctionnaires européenns sont outrés. Il montre Tsipras épuisé et humilié.

Telle est pourtant dorénavant l’Union européenne. Le gouvernement d’Alexis Tsipras a résisté pied à pied comme nul autre ne l’a aujourd’hui fait en Europe. Il doit accepter un armistice dans la guerre qui lui est menée. Notre solidarité lui est due. Mais rien ne doit nous obliger a accepter de participer à la violence qui lui est faite. Si j’étais député, je ne voterais pas cet accord à Paris. Ce serait ma manière de condamner la guerre faite à la Grèce. Ce serait ma manière de condamner ceux qui la mènent et les objectifs qu’ils poursuivent.

En France, nous devons condamner de toutes les façons possibles les sacrifices encore demandés aux Grecs et la violence qui leur est imposée. Comme d’habitude, cela commence par le sang-froid face à la meute médiatique et son rouleau compresseur de fausses évidences. Ne jamais perdre de vue qu’ils mettent en mots la réalité pour la faire correspondre à leurs formats de diffusion et que la vérité n’est pas leur première exigence, même au prix de l’absurdité. Dans cette ambiance, il est impossible de retourner la tendance du commentaire, car elle est dans la folie panurgique. Mais, en allumant des signaux et en faisant circuler des analyses documentées, on empèche la débandade intellectuelle et on donne des points d’appui. Dans quarante-huit heures, les ravis de la crèches vont dessaouler. Toutes sortes de gens intellectuellement exigeants vont lire le texte. La résistance va se reconstituer. Certes, personne ne viendra dire merci à ceux qui auront tenus la première ligne de tranchée. Mais ce qui importe le plus sera acquis : une résistance va exister.

Les gens de bonne foi qui cherchent à se faire une opinion libre n’y comprennent rien, en vérité, tant l’accumulation des bavardages transforme en « bruit » toute question. Ils sentent bien qu’on veut leur faire penser quelque chose et ils ne veulent pas se laisser faire. Notre devoir est de tenir bon en tenant tous les bouts du problème posé. Il faut soutenir Alexis Tsipras et ne pas s’ajouter à la meute de ceux qui veulent le déchirer et se rendent complice du coup d’état tenté contre lui et les Grecs. Mais il ne faut pas soutenir l’accord pour ne pas cautionner la violence dont il est issu et qu’il prolonge.

Nous savons que le meilleur atout du peuple grec serait la victoire de Podemos en Espagne et la nôtre en France. Nous y travaillons ! Pour cela, il ne faut pas commettre l’erreur d’approuver aujourd’hui des méthodes appliquées demain aux Grecs, dont on ne supporterait pas qu’elles soient appliquées à la France. En laissant faire le putch contre Chypre, la France a validé une méthode qui a été depuis étendue à la Grèce. Nous fûmes trainés dans la boue pour l’avoir dit et même traité d’antisémites pour cela par Harlem Désir, alors premier secrétaire du PS, absent total de la partie européenne qui vient de se jouer alors même qu’il est le ministre français des affaires européennes !

Mobilisés en équipe et avec traducteurs, mes amis et moi nous n’avons pas lâché les devoirs de la froide analyse et de la « solidarité raisonnée » qui est notre règle éthique et politique. Cette discipline, nous la pratiquons depuis la période où nous avons accompagné et soutenu les révolutions citoyennes de l’Amérique latine. En effet, elles posaient déjà à chaque instant le problème de la façon de combiner le nécessaire soutien face à l’ennemi et le droit de ne pas partager une position prise par nos amis sur place. C’est d’ailleurs pour maintenir la possibilité de cette attitude que nous avons refusé à Chavez la construction d’une « cinquième internationale » comme il l’avait proposé, en nous prévenant à juste titre que le refus de sa proposition nous laisserait sans alternative collective. Nous avons mis en veilleuse nos critiques de François Hollande, même si nos encouragements à bien faire ont comme d’habitude été utilisés sans scrupule pour faire croire à notre adhésion.

Cette attitude est celle de la responsabilité devant notre pays et devant nos amis grecs. Sans surprise, une fois de plus, nous avons vu l’exécutif français deux mains en dessous des événements et revenant de Bruxelles comme d’autres de Munich, le sourire aux lèvres et les fleurs au plastron, acclamé par des meutes hallucinées. Je dois évidemment souligner que je ne fais cette comparaison que pour éclairer une scène. Je ne compare jamais l’Allemagne actuelle à celle des nazis. Je ne l’ai jamais fait. On m’a évidemment reproché une phrase pour mieux dépolitiser toutes les autres. J’ai dit que pour la troisième fois, l’Allemagne était en train de détruire l’Europe. C’était le titre ce matin du quotidien proche de Syriza. Avant cela, c’était déjà une appréciation de Joska Ficher, l’ancien ministre écologiste des affaires étrangères de l’Allemagne du temps de Schröder…

Jean-Luc Mélenchon

lundi 13 juillet 2015

TSIPRAS, UNE ENFLURE COMME UNE AUTRE


Je croyais qu'on avait à faire à un homme politique exceptionnel, différent des autres. Je croyais qu'on avait à faire à un homme politique honnête, se souciant du bien être de son peuple. Je croyais qu'on avait à faire en ce début du troisième millénaire à un grand homme politique résistant et rebelle, défenseur des pauvres, de la veuve et de l'orphelin, à l'instar d'un Castro ou d'un Sankara, d'un Lumumba ou d'un Khadafi...

Que nini... Tsipras Alexis n'est qu'un pauvre type ; plus qu'un pauvre type, il est un traître... Le peuple Grec a montré son courage en votant " Non" malgré les pistolets à leurs tempes, ils ont voté néanmoins NON ! 

Malgré cela, cette enflure de TSIPRAS est parti les livrer pieds et poings liés aux prédateurs Européens... Pauvre peuple... D'ailleurs, on découvre ahuri que cette soi disant gauche grecque (qui ressemble étrangement à la gauche française de par la fortune des uns et des autres ) est immensément riche, que même le ministre des finances qui faisait son malin en t-shirt est un multimillionnaire, qu'il détiendrait plus de cent millions d'euros sur son compte personnel !!! Qu'en réalité, ce sont les enfants de la bourgeoisie grecque qui contrôlent la classe ouvrière ! Comment feront-ils pour s'en sortir un jour ?

Je commence à comprendre pourquoi il leur arrive de couper des têtes, à exterminer des familles entières comme pendant les révolutions française et surtout Russe...

Serait-ce la seule façon de se débarrasser de cette gangrène qui exploite les peuples ? Histoire à suivre

Calixthe Beyala

mercredi 8 juillet 2015

LE GREXIT UNE ARME DE MENACE POUR FAIRE PLIER LA GRECE QUI POURRAIT SE RETOURNER CONTRE LA TROÏKA


A la suite du discours que le premier ministre grec, Alexis Tsipras a tenu au parlement européen ce mercredi 8 juillet 2015 les réactions et prises de positions ne se sont pas faites attendre. 

L’esquisse de différents scénarios noirs également dont celui de la sortie de la Grèce dans la zone euro, le grexit.

Très vite de leurs côtés Matéo Renzi et le ministre des Finances italiennes Pier Carlo Padoan ont tous deux plaidés pour un maintien de la Grèce dans la zone euro, ce qui semble être aussi la position de la France suite au discours de Manuel Valls à l’assemblée nationale française.

Il faut dire que la France a tout a intérêt à ce que la Grèce reste dans la zone euro et que le scénario du Grexit soit écarté car en cas de Grexit cela couterait 65 milliards d’euros à la France selon Albéric de Montgolfier le rapporteur général de la Commission des finances du Sénat .

Quant à la position allemande, Angela Merkel, plus que son homologue français du tandem franco-allemand François Hollande, semble en position de force pour dicter ses conditions à Athènes, à Alexis Tsipras et au peuple Grec, néanmoins un Grexit signifierait un double échec. 
Un pour Merkel et un pour l’Europe.

Un échec personnel pour la chancelière d’une part parce que son inflexibilité en ferait celle qui aura mis la Grèce à la porte de l’Europe et d’autre part parce que selon Julian Rappold, un expert de l'Institut allemand de politique étrangère (DGAP) à Berlin, le maintien de la Grèce dans la zone euro était un élément central dans sa la politique de crise de Merkel durant ces cinq dernières années. 
Néanmoins la chancelière est celle qui semble être celle qui aura le dernier mot quant au sort de la Grèce, tous les regards sont tournés vers elle et vers le Bundestag, y compris celui de Barack Obama qui s’est entretenu avec elle au téléphone dans la soirée de mardi.

Il faut savoir que le Grexit est une option qui est prise en considération très au sérieux et même planifier par la Commission européenne comme l’a rappelé mardi soir le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker qui déclarait : « La Commission s'est préparée à tout. Pour un Grexit, que nous avons préparé en détail. Mais aussi pour le scénario d'une aide humanitaire versée aux Grecs. Je veux garder la Grèce dans la zone euro. Mais le gouvernement n'a pas été en mesure de nous dire où il voulait aller ».

Certains semble lancer à la volée la possibilité de Grexit dans l’optique de faire Alexis Tsipras disent ils « revenir à la raison », en gros il faudrait que d’ici demain jeudi qu’Alexis Tsipras se range au plan de ses créanciers qui sont les composantes de la fameuse la Troïka à savoir l’Union européenne, BCE et FMI.

Doit-on leurs rappeler qu’a 61% que le peuple grec souverainement a voté OXI (non) au plan d’austérité de la Troïka ?

Avec ce coup de poker ou de bluff ils espèrent faire plier Tsipras le récalcitrant en le faisant aller à l’encontre du vote de son peuple.

Une posture qui pourrait bien se retourner contre ceux qui manient le Grexit comme une arme de dissuasion à la bravoure et à la rébellion. 

En effet si la Grèce est saignée aux quatre veines depuis plusieurs années elle ne manque pas de ressources. Elle possède d’énormes gisements, d’or, de métaux, de minerais et elle est assise sur une immense réserve naturelle de gaz.

Et c’est sans doute un des objectifs de la Troïka, à savoir faire la Grèce céder sa souveraineté sur ses ressources comme gage et moyens de paiement de la dette. Un peu comme le fond les fonds vautours chargés de mettre en pièce les économies et de rafler les ressources naturelles d’un pays ciblé en lui faisant perdre toute souveraineté sur ses propres ressources, comme cela a été le cas pour le Brésil de Lula.

La menace du Grexit, accompagnée de la coupure du robinet d’approvisionnement d’euros est brandie tel un vade rétro satanas en guise d’argument massif par certains journalistes et éditorialistes des chaines d’infos en continue françaises, car disent-il cela va faire s’effondrer durablement l’économie grecque dans des profondeurs abyssales. 

Sauf qu’en cas de Grexit les répercussions qui pourraient en découler semble passer loin des baromètres d’acuité des ciboulots de ces prédicateurs de tous bords. 

Des répercussions qui semblent subitement désormais agité la Maison Blanche qui a commit l’erreur de plus axer ses actions sur la Syrie, l’Ukraine, Cuba, la COP21 et le changement climatique… en reléguant la Grèce au rayon des dossiers mineurs ou secondaires.

Car un grexit ne signifiera pas la fin des haricots pour la Grèce, loin de là, déjà au regard de ses ressources naturelles et d’autres part parce que la Russie et les Brics qui ont ouvert leur sommet aujourd’hui sont aux embuscades. 

Vladimir Poutine, Fidel et Raoul Castro, Kristina Kirchner et Evo Morales en gros les empêcheurs de l’Occident à tourner rond, ont été les seuls à avoir saluer le vote souverain des grecs lors de leur référendum de dimanche dernier sur leur avenir.

Et c’est un vent de panique tout d’un coup aux States qui comprennent enfin qu’un Grexit va faire la Russie et Poutine entrer en scène comme les sauveur de la Grèce. Comment ? 

En aidant financièrement la Grèce, ce qui rapproche les positionnements géostratégiques de la Russie en renforçant sa position dans la région. 

Luke Coffey, un analyste du cabinet de lobbying The Heritage Foundation tire la sonnette d’alarme outre-Atlantique et déclare en substance :"En attribuant une aide financière à Athènes, Moscou pourrait obtenir un accès aux précieux ports de la Méditerranée. En outre, la Russie pourrait acquérir un nouvel allié capable de bloquer toute action antirusse entreprise par l'Otan, car les décisions de l'alliance militaire doivent être adoptées à l'unanimité".

Et avec un tel scénario la crise grecque pourrait se transformer bing badaboum en un problème de sécurité nationale pour les Etats Unis ainsi que pour l’Otan. 

Pire l’Europe serait mise en échec en son propre sein, certains rêvent déjà d’une implosion comme cela fut le cas pour l’ex-URSS, d’autres que le grand soir pourrait enfin secouer et réveiller l’Europe.
Puis un Grexit grec, mettrait un coup de ralentisseur sur les négociations des traités transatlantiques, ou au contraire les accéléreraient de façon subite et précipité pour ne pas perdre les accords en cours de négociations.

Voilà donc à quoi semble se résumer les diverses perspectives d’utilisation du Grexit qui a le profilage d’une arme à double tranchant qui pourrait bien se retourner tel un boomerang contre ceux qui par suffisance ou inconscience voudraient l’utiliser. 

Et quoiqu’il en soit quel que soit ce que proposera Alexis Tsipras jeudi, quoiqu’en décidera dimanche le sommet européen des chefs d’Etats et de gouvernement le sort de la Grèce va nous concerner tous.
Et ce que nous pouvons déjà dire à cette Europe de la Finance, à la Troïka de l’austérité c’est OXI !

Emmanuelle Bramban

TSIPRAS DÉFIE UNE EUROPE MISE AU PIED DU MUR GREC

Comme annoncé Alexis Tsipras, le premier ministre grec qui donne le tournis à zone euro en ce moment, c’est présenté au parlement européen pour faire son discours de synthèse de la position grecque suite au référendum de dimanche dernier.

A son arrivée dans l’enceinte du parlement européen il a été très chaleureusement accueilli par Pablo Manuel Iglesias l’actuel leader de Podemos, le parti indigné espagnol qui lui aussi brave la troïka. Iglésias et Tsipras dont les partis sont issus des mouvances indignées proche de leur peuple font figure d’OVNI non désiré sur la scène européenne.

Puis, en présence du président du Conseil européen, Donald Tusk, et du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, l’entrée d’Alexis Tsipras dans l’hémicycle de Strasbourg s’est faite à la fois sous les huées des parlementaires de droite et sous les applaudissements à tout rompre en mode standing ovation des eurodéputés de gauche qui ont brandie des pancartes No, OXI, Freedom et même OXI TTIP (Non aux traités transatlantique).

Sans peur, avec une assurance dans sa diction, Alexis Tsipras a défié l’Europe dans son arène lors de son discours très attendu dans lequel il a rappelé l’histoire, les faits et mis l’Europe face à ses propres contradictions et responsabilités quand il a déclaré : "Nulle part ces programmes n’ont été aussi durs et longs qu’en Grèce. Mon pays est devenu ces dernières années un champ de l’expérimentation de l’austérité. Nous devons voir la réalité en face, l’expérience a échoué". 

Avec un ton posé il a en effet déclaré que « La crise Grecque n'est que le signe de l'impuissance de la zone euro à régler la crise de l'endettement ».
Puis revenant sur la victoire du NON au référendum en Grèce, il a expliqué que ce non ne signifiait pas une sortie de la zone euro, il a rappelé que la Grèce dans l’Europe était un atout pour l’Europe et que l’hellénisme se situait en Europe. Il a plaidé pour l’union de l’Europe en disant à tous "Ne laissons pas l'Europe se diviser", mentionnant ainsi les responsabilités de l’Europe vis-à-vis de ses peuples.

A ses détracteurs qui le taxe d’inaction depuis 5 mois il a rafraîchi les mémoires en stipulant les diverses négociations qui ont eu cours. 

Si lors de son entrevu avec l’Eurogroupe il a été sommé de présenter un plan de propositions concrètes, notamment sur l’insistance de la chancelière allemande Angela Merkel, c’est jeudi qu’il fera part des propositions grecques, soit un plan de réformes ajustées.

Néanmoins il a déclaré « Nous avons reçu mandat de nous de trouver une solution durable et juste en évitant les écueils du passé qui avaient condamné l’économie grecque. Nous voulons un compromis général pour éviter la rupture. Nous sommes tous conscients des enjeux et nous sommes prêts à prendre nos responsabilités historiques ».

Mais il a aussi prévenu que les réformes n’iraient pas dans le sens d’une autre mise aux abois de sa population en particuliers des plus démunis de son peuple. Les décisions européennes concernant la Grèce doivent être honorables, et pas question que la population grecque déjà exsangue ne soit la seule à trinquer ! 
Car Tsipras l’a dit la primeur de la situation pour la Grèce est de s’atteler à son défi de l’emploi, puis que le peuple cesse de vivre les afflictions de la crise, et que les priorités d’Athènes sont celles « de l'Etat et de la lutte contre les oligarques ». 

Mais si le discours de Tsipras a été l’élément majeur de la journée, cela n’a pas été le seul élément marquant. La journée a été jalonnée de différents épisodes dénotant la grande fébrilité de l’Europe face à la Grèce. 
En effet avant son discours la Grèce suite à son problème de liquidités d’euros elle a déposé une demande officielle en début de matinée auprès du MES, le mécanisme de Stabilité.

Mais au lieu que la demande ne soit traitée par l’Eurogroupe ce dernier a transmis le dossier directement aux gouverneurs de la banque centrale, la BCE afin que ces derniers octroient ou pas des liquidités aux banques héllènes. En début de soirée ils ont finalement décidé pour l’approvisionnement en liquidités.

Puis le successeur de Varoufakis, Euclide Tsakalotos a dû démentir une rumeur suite à une info qui a été publiée dans la presse en Grèce le matin et qui a semé un vent de panique dans les instances européennes.

Aux alentours de de midi le ministre des finances grecques a catégoriquement démenti que la Grèce serait en train de se préparer une monnaie parallèle, par l’émission de bons au trésor pour payer et couvrir notamment le paiement des retraites, des salaires des fonctionnaires pour la fin du mois de juillet.

En somme Alexis Tsipras dans son discours devant le Parlement européen a renvoyé l'Europe dans ses buts et prier de revenir à ses études. Une Europe qui a donné en ce jour des signes de fébrilité.
Affaire à suivre les jours prochains …

Emmanuelle Bramban

samedi 4 juillet 2015

TITTYTAINMENT


“...Un cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante, permettra de maintenir en tranquillité, la population frustrée de la planète...”

Il s’appelle Zbigniew Brzezinski, cet universitaire et politologue américain d’origine polonaise, véritable éminence grise et intellectuel talentueux, est un de ces hommes qui, demeurant à l’arrière plan de la scène médiatique où s’exhibent les décideurs institutionnels, auront cependant le plus influencé les orientations de la politique américaine, en ayant été depuis près d’une quarantaine d’années, le conseiller particulier de plusieurs président des Etats Unis, dont l’actuel...

C’est au cours d’une de ces réunions telles que celle de Davos, où se rassemblent les puissants de ce monde pour définir par delà la consultation des peuples et parfois même, contre leurs avis exprimés, ce que devront être les orientations d’une politique globaliste, mais réunion qui se tenait celle-là à l’hôtel Fairmont à San Francisco en 1995, et à laquelle participait le dernier patron de l’Union Soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, qu’il exposera son concept de “Tittytainment”. Ceci, en étant rejoint sur cette proposition, par une large partie des participants dont les analyses qu’ils faisaient de la situation, convergeaient...

Nous sommes maintenant une vingtaine d’années plus tard et nous ne pouvons que constater, avec un mélange à la fois de considération pour la pertinence intellectuelle de l’individu, et d’effroi quant au total cynisme avec lequel lui et ses comparses envisageaient le sort des humbles sur cette terre, à quel point cette projection était inspirée, pour ceux qui mettraient en œuvre ce principe à leur profit.

Car c’est bel et bien selon ce principe faisant des hommes ordinaires de simples objets que, du moins dans le monde occidental, les peuples se seront trouvés manœuvrés, maitrisés, et infantilisés, et tout cela, selon un gigantesque pied de nez aux idées de démocratie, de liberté, et de progrès que dans le même temps, on leur a vendues.

Ce mot “Tittytainment” est difficilement traduisible en français et il est constitué par la contraction des mots anglais, “tits”, qui est une forme argotique pour désigner les “seins”, et du mot “entertainment” signifiant le “divertissement”.

Dans une traduction littérale “tittytainement” signifierait donc quelque chose comme le “divertissement du téton”, mais il ne faudrait surtout pas croire qu’il y a là une quelconque allusion sexuelle. Il s’agit d’une métaphore basée sur le constat du plaisir qu’éprouve le bébé, et de la tranquillité dans laquelle il se trouve, lorsqu’il est en train de téter, au point parfois de s’endormir, pour indiquer le traitement que les puissants réservent aux peuples.

Car, tel sont pour ces gens les deux mots importants dans leur préoccupation qui est de parvenir à efficacement maitriser les peuples pour, soit leur imposer ce qu’ils ne désirent pas, soit leur refuser ce qu’ils désirent, “tranquilliser”, et “endormir”, cette option étant alors bien éloignée des méthodes autoritaires si souvent utilisées jusque là, mais contre lesquelles il est manifeste que ces peuples avaient toujours fini par se rebeller...

C’est ainsi que le tittytainment fut formulé autrement comme étant :

“ Un mélange d’aliments physiques et psychologiques pour endormir les masses et contrôler leur frustration et protestation prévisibles...”

C’est parce que l’évolution des choses dans les sociétés industrielles avancées du monde occidental, en particulier la montée irrépressible du chômage, ne cessait de vérifier jour après jour et sans qu’on comprenne exactement pourquoi, l’énoncé de Vilfredo Pareto, ce sociologue et économiste de nationalité italienne mais né à Paris et ayant fait ses études en France, que les responsables ont pris conscience de la fatalité chaotique de l’évolution de ces sociétés, par les déséquilibres qui n’allaient pas manquer de s’y produire...

Ce dont il est question ici est connu comme étant le “principe de Pareto” ou encore principe du “20/80”. Il s’agit d’une loi établie d’une façon statistique et empirique, mais dont la pertinence a été maintes fois vérifiée, et concernant laquelle Vilfredo Pareto, se contentant de l’utiliser pour ses affaires, n’a pas tenté de lui trouver une justification scientifique, ce qui l’aurait conduit bien trop loin, compte tenu de la grande étendue de son champ d’application. On peut la formuler de la façon suivante en disant que :

“ 20% des causes, impliquent 80% des effets...”

Sur un plan sociologique, il apparait que les acteurs les plus déterminants d’une société ne représentent que 20% des membres de celle-ci, et sur le plan productiviste, la traduction de ce principe que Pareto a vérifié lui-même dans les affaires qu’il menait est que :

“20% des producteurs, suffisent pour assurer à 80% des produits...”
“20% des acheteurs, suffisent à assurer 80% des ventes...”

Ces deux constats montrent que, tant concernant la production que concernant ce qui sous-tend celle-ci, c’est-à-dire la consommation, une minorité suffit à assurer l’essentiel de l’activité d’une société, de sorte qu’il ne reste plus à la majorité que l’accessoire à assurer.

Plus exactement, ceci signifie qu’à la limite de l’évolution actuelle de nos sociétés dans lesquelles la concurrence aura conduit à la faveur de la mécanisation et la robotisation, à une très forte augmentation de la productivité, 20% de la population suffisant à assurer 80% des besoins essentiels de celle-ci, il ne restera aux 80% restant que d’assurer 20% des besoins essentiels. Ceci, de sorte que cette majorité ne sera principalement vouée qu’à assurer des besoins accessoires et par le fait, selon des emplois précaires, dans cette société.

C’est donc presque exclusivement cette majorité des membres de la société qui va faire durement les frais du manque de charge de travail, au fur et à mesure que la mécanisation et la robotisation se substitueront à elle pour cela, et avec ceci notons le bien, que cela ne portera atteinte en rien au système, c’est-à-dire que cela ne l’empêchera pas de fonctionner et de le faire tout aussi favorablement, au bénéfice des 20% de privilégiés...

Car, ces 20% ne continueront pas moins de se partager 80% des revenus, lesquels sont liés aux activités essentielles qu’ils assurent eux-mêmes et qui se trouvent au départ, à l’abri de la baisse d’activité, avant qu’ils ne se trouvent éventuellement atteints à leur tour par celle-ci, ce qui ne se produira que dans un cas extrême, et alors même que cette baisse d’activité aura déjà terriblement affecté la majorité de la population...

D’autre part, si une trop forte baisse d’activité devait finir malgré tout par atteindre même les activités essentielles qui sont assurées par ceux de la minorité, en procédant à une délocalisation des activités menacées vers d’autres nations, pour constituer de la sorte une part de l’activité essentielle de celles-ci, ils auront vite fait de compenser et voire même de dépasser, la perte d’activité qu’ils auront subi en leur pays...

De tout cela il apparait donc clairement, tout d’abord, qu’une régression peut frapper très durement la majorité de la population d’une nation, sans que ceux qu’il convient alors d’appeler les “privilégiés” de celle-ci, n’en soient en rien affectés, et c’est bien ce que nous constatons avec le fait que les revenus de la classe aisée, n’ont pas cessé de croitre malgré la régression économique, et qu’il ne s’est jamais tant vendu de produits de luxe…

D’autre part, cette logique selon laquelle le sort de ces privilégiés ne se trouve plus lié solidairement à celui de leurs compatriotes, à pour effet de les soustraire de la solidarité nationale hors de laquelle ils entreprennent la quête de leurs intérêts, serait-ce au détriment de leurs compatriotes, et c’est bien ce que nous constatons aussi, par le fait que comblant leurs actionnaires, des sociétés deviennent de plus en plus florissantes en fermant leurs usines dans le pays qui les a vu naître, pour en ouvrir ailleurs...

Si donc la nation constitue encore pour le peuple, le cadre privilégié pour la recherche de son intérêt, il n’en est plus de même pour la classe des privilégiés. Car si jusqu’alors, dans leur quête d’enrichissement, les acteurs des activités essentielles s’employaient à développer celles-ci là où ils se trouvaient, en créant par cela des emplois, et les occasions pour leurs employés de produire de la richesse pour la nation, la mécanisation, la robotisation, et surtout, la globalisation découlant logiquement de la concurrence, ont eu pour effet que le cadre de la recherche de leur intérêt pour les privilégiés, est désormais un cadre supranational...

A ce sujet, on ne comprendra rien à la politique sournoise, traitresse et inavouable, “d’abandon”, qui se trouve menée dans ce pays depuis déjà plusieurs décennies, et ce, par ceux-là mêmes qui ont pourtant nominalement à charge de défendre ses intérêts, c’est-à-dire ses dirigeants, si on manque de remarquer que la nation ne constitue plus un cadre d’intérêt pour la classe des privilégiés à laquelle ces dirigeants justement, appartiennent. Elle constitue bien au contraire, avec ses lois sociales, ses exigences et surtout sa charge financière, un empêchement pour ceux-ci, de pouvoir pleinement s’accomplir selon leur privilège.

Si les citoyens de ce pays demeurent encore totalement consternés devant l’incapacité désespérante et définitive de leurs dirigeants et de quelque bord politique qu’ils soient, à régler le moindre des problèmes qui se posent à la nation, c’est parce qu’ils n’ont pas encore pris conscience que tel n’est justement pas la préoccupation de ces gens. Car, les principaux obstacles auxquels ils doivent faire face selon leur projet politique, sont tout d’abord la nation, avec ses contraintes, et le peuple, avec ses nécessités, ses exigences, et surtout, sa dangerosité.

Ainsi, selon ce qui par rapport au peuple et à la nation, ne peut pas porter d’autre nom que celui de “haute trahison”, ces dirigeants qui de toute évidence, n’exercent qu’au service de ceux auxquels ils doivent leurs carrières, ont ils présidé sans la moindre gêne à la désindustrialisation de la nation, à sa régression économique, à son endettement, la ruine de ses intérêts supérieurs, à la vente à des puissance étrangères, des plus beaux fleurons de son industrie, et pour couronner le tout, à la perte de son indépendance nationale.

Contre le peuple, et selon une marche forcée vers le moyen âge, ils ont démantelé en masquant leur malfaisance sous des arguments de raison totalement fallacieux comme ils sont devenus maitres dans cet exercice, tout un ensemble de dispositions en faveur d’un bien-être pour le plus grand nombre, qui avaient été acquises durant des décennies de lutte sociale, sans avoir eu cependant à affronter quelque sérieuse protestation de la part de la masse endormie.

Mais il doit être maintenant bien clair pour nous tous devant l’évidence des faits, que ces gens sont des ennemis déclarés de la nation, et du peuple...

Car, il était tout à fait possible que ces gains fantastiques de productivité acquis grâce à la mécanisation, à la robotisation, au développement des échanges, et à la mutualisation des connaissances tout autour de la planète, se fassent au bénéfice de tous, en libérant de la sorte partiellement l’homme de la contrainte du labeur, afin qu’il puisse positivement se réaliser selon toutes les autres dimensions de l’existence.

Des spécialistes ont ainsi calculé que, compte tenu des progrès accomplis dans les sciences et des techniques, dans une société qui serait intelligemment organisée en ce sens, deux heures seulement par jour, de notre temps, suffiraient amplement à satisfaire nos besoins fondamentaux et notre confort.

Cependant, un tel système qui impliquerait tout d’abord un partage équitable à la fois, du revenu global d’activité, qu’il soit monétisé ou nom, tout comme de la charge de travail et de la responsabilité que cela nécessite, et impliquerait également la participation la plus large possible aux prises de décision en vue de l’organisation de la cité. Ceci aurait pour effet de ruiner les privilèges liés, tant à la possession d’argent, qu’à l’exercice du pouvoir...

Il est clair que la classe privilégiée n’entend pas s’y résoudre et il lui faut pour pouvoir se maintenir, éloigner le peuple des bénéfices considérables tirés de la mécanisation et de la robotisation, pour pouvoir non seulement en jouir en exclusivité mais surtout, pour pouvoir en le privant, et en l’engageant à devoir emprunter de l’argent tiré de la richesse détournée qu’il a pourtant lui-même produite, constituer un instrument financier qui permettra de l’asservir.

Il s’agit d’autre part pour cette classe privilégiée d’éloigner le peuple par toute une série d’artifices conservant tous les aspects d’une procédure démocratique, de la décision politique et par là, du pouvoir. Et ceci particulièrement, en offrant à ses suffrages pour lui laisser l’illusion de décider, un choix d’options qui lui sont toutes défavorables, représentées par des hommes dont cette classe privilégiée à fait la carrière, et qui lui sont obligés...

Les armes utilisées sont alors la précarisation et la culpabilisation, pour empêcher de se rebeller, l’acculturation et l’abrutissement, pour enlever toute idée de se rebeller, et le tout, en maintenant malgré tout en toutes circonstances, un niveau minimal de subsistance...

Nous assistons donc à une politique de démantèlement de toutes les lois sociales qui avaient pour but de sécuriser les citoyens afin qu’ils puissent “s’établir” dans leur existence. Ceci, sous un flot d’arguments fallacieux qui prétendent que la précarité, qui pour l’occasion se trouve nommée flexibilité, en laissant croire qu’alors même qu’il y a un déficit manifeste d’emploi que, grâce à une mobilité générale, l’individu débarqué d’un endroit retrouvera sitôt une place ailleurs, constitue une condition imposée par la compétition internationale. Mais il doit être bien clair que le véritable but poursuivi, est de fragiliser ces citoyens.

C’est alors que, sachant pertinemment que pour des raisons logiques liées au principe de Pareto, le chômage de fera qu’augmenter, ce qu’il n’a d’ailleurs cessé de faire depuis déjà des décennies, et pour empêcher que ne s’ouvre un vaste débat à ce sujet concernant la répartition des tâches et des biens dans une société où la simple loi du marché ne permet plus de régler cette question, on s’emploie et avec succès il faut le dire, à culpabiliser les citoyens.

Ceci, en faisant davantage travailler ceux qui possèdent encore un emploi, sous le slogan de travailler plus pour gagner plus, ce qui permet de dire qu’il y a beaucoup de travail puisque les courageux en ont beaucoup à faire, et qui permet de laisser croire a contrario que ceux qui n’ont pas d’emploi ne sont tout simplement que ceux qui n’ont pas le même courage. Et tout cela, en faisant même colporter par les propagandistes de service, que de nombreuses offres d’emploi présentant pourtant tous les avantages en matière de salaire, de carrière, d’intérêt et de condition de travail, demeurent sans preneurs...

On promet alors depuis des années de supprimer les allocations minimales, à ceux qui refusent ces offres alléchantes mais remarquez le bien, par delà ces menaces constamment réitérées pour autant, on se garde bien de le faire, car le principe même du tittytainment c’est d’éviter les ventres vides tels que ceux-ci deviennent incontrôlables...

Les autres aspects de cette entreprise de domination résident dans l’acculturation, le divertissement abrutissant, le consumérisme, la promotion de l’individualisme narcissique et exhibitionniste lequel s’accompagne logiquement du désintérêt total pour la chose publique.

Ainsi, alors que les circuits d’un enseignement privé devant conduire leurs élèves aux grandes écoles, garantissent l’hérédité du privilège, la révision des programmes et la baisse des exigences aura permis de proclamer l’égalité des chances, en permettant à tous ceux du peuple d’obtenir un diplôme, même si celui-ci ne conduit qu’à des circuits universitaires sans issue.

Ce simulacre d’un peuple bien éduqué et bien formé sur une base égalitaire, parce que totalement diplômé, se trouve prolongé par le développement grâce à l’appareil médiatique de divertissement, de toute une sous-culture. Ceci, en faisant applaudir sur des plateaux, afin que ce peuple en fasse ses idoles, des individus grossiers qui ne sollicitent le peuple que par ses instincts primaires, ce qui le prive de demeurer en alerte quant à une nécessaire exigence intellectuelle, et qui le met surtout hors de pouvoir entendre le chant que quelque sirène révolutionnaire...

Bien sûr, la plus belle réussite de cette entreprise, c’est d’être parvenu à totalement inhiber le peuple et le maintenir en place, en faisant en sorte qu’il se retrouve pieds et mains liés à un téléphone, et de lui avoir rendu détestable pour qu’il s’en désintéresse complètement, tous les aspects de la vie politique. Ceci, par la promotion aux postes des plus hautes responsabilités nationales, d’hommes parmi les plus médiocres et aux mœurs dissolues, qui mettent ne œuvre des politiques dont la vanité se révèle jour après jour, afin que soient une bonne fois désacralisées ces fonctions, et par le fait, l’exigence démocratique...


                                    Paris, le 4 juillet 2015
                                        Richard Pulvar   

mercredi 1 juillet 2015

Tsipras ne lâche rien !


Toute la journée, la propagande médiatique a sévi. On a essayé de nous faire croire tout et n’importe quoi : que Tsipras était en train de renoncer à ses promesses, qu’il avait accepté les conditions des créanciers et même qu’il s’apprêtait à annuler le référendum. La palme revient à « Libération » qui titrait : « Alexis Tsipras est prêt à accepter la plupart des demandes des créanciers ». Rien de moins.


Puis, Tsipras a parlé. Un discours clair, précis, concis. Il maintient le référendum dimanche. Il appelle toujours à voter « non ». Il dit que la Grèce ne quittera pas la table des négociations et que le « non » mettra la pression pour obtenir un meilleur accord. Il dénonce ceux qui disent que c’est un référendum sur l’appartenance à la zone euro. Il les traite de menteurs. Il met à jour la propagande contre lui.


J’ai dit hier à Public Sénat que les médiacrates finissaient par être pris à leur propre propagande. Voyez comme ils sont : ils écrivent des choses fausses puis ils y croient. Prenons un exemple marquant. L’article de « Libération » qui était titré : « Alexis Tsipras est prêt à accepter la plupart des demandes des créanciers » est devenu « Alexis Tsipras maintient le référendum pour obtenir un “meilleur accord” ». Tel quel ! Tout et son contraire. La propagande médiatique qui s’écroule au contact du réel. Pris la main dans le sac !

Restez vigilants, ne croyez pas les médias dominants. Ils participent au premier rang de la bataille contre la Grèce par la diffusion de fausses nouvelles, par le dénigrement et les mensonges sur la situation. Observez leurs méthodes, souvenez-vous-en pour l'avenir. La bataille de Grèce doit être une répétition générale pour nous.

Jean-Luc Mélenchon