jeudi 17 septembre 2015

FESTIVAL TRIBUS D’AILLEURS 2015


L’aventure du Festival Tribus d’Ailleurs a commencé il y a quatre ans en 2011, sur le site de l’Hippodrome du Plessé dans la commune du Plessé en Loire Atlantique.

Une aventure née d’un duo de choc composé de Sffy Rabu et de Bruno Bizière qui ont eu l’idée géniale de déconstruire certains aprioris par la musique et la mise en valeur des cultures des ailleurs, et ce sont ces ailleurs qui sont les tribus au sens décolonial du terme. L’idée est de créer leur rencontre, entres elles et avec la population locale lors d’un festival, ouvert et accessible au plus grand nombre.

Sur ce principe de base chaque édition du festival présente donc une ou plusieurs tribus avec une thématique musicale à laquelle sont aussi inclus des artistes locaux ou de la région.

La première édition a été consacrée à l’Afrique, la seconde à l’Amérique du sud avec un éventail large de musiques allant du Mexique, de l’Amérique centrale des Garifunas d’Aurélio Martinez, au Brésil en passant par l’Argentine.

L’édition de l’an passée a été un pont musical et culturel de la France aux Caraïbes avec une mise à l’honneur de Sainte Lucie avec Taj Weekes et d’Haïti par le biais d’une action pour les écoliers d’Haïti.

Le festival des Tribus d’Ailleurs 2015 était axé sur les Amériques du nord avec une thématique "Indians", Reggae, Rock et nouveauté de cette année, le festival s’est déroulé sur deux nuits pleines de 18h environ à un peu plus de 3h du matin.

Pour leur plus grand bonheur avec deux scènes en alternance les festivaliers qui ont répondu en masse chaque jour ont pu vibrer sur les musiques reggae, Folk, Blues, rock et musique traditionnelle native.

Au programme de cette année 2015 des grosses pointures musicales telles que Third World ambassadeurs internationaux du reggae, Pierpoljack qui a fait son grand retour, Yanis Odua de la Martinique qui même au bout de 20 ans de carrière a un roots et des lyrics qui pulsent toujours autant, Tom Frager et la sublime Mo Kalamity chanteuse de Reggae roots du Cap-vert.

Outre les têtes d’affiches il a eu aussi d’autres artistes qui ont su envoyer la gomme comme FM Laeti un groupe de soul, jazz, biguine de la Guadeloupe, The Excitements une formation de soul et Rhythm and blues, Tairo chanteur de Reggae dancehall, CatFish un duo rock, folk, le phénomène Last Train, Cap Roots, Sax Machine, Made J et The Mitchi Bitchi Bar qui a conclu le festival.

Des intermèdes de danses à différents endroits du festival étaient assurés par la troupe de danse locale, la troupe de danses tribales Troiata.

Pour la découverte musicale des cultures des peuples des Premières Nations il y avait dans leurs tenues traditionnelles autochtones les chanteurs, musiciens et danseurs apaches Kel Rainer et son fils qui ont ponctué leur prestation par une round dance et une snake danse géante.

D’ailleurs quelques jours avant le festival Kel Rainer s’était rendu dans les écoles de Plessé pour faire découvrir aux petits élèves de la commune ce que sont les natifs des Amériques du nord et un peu la culture apache.

Car le festival Tribus d’Ailleurs ce n’est pas une simple compilation d’artistes qui se succèdent sur scène, il y a aussi une aspiration profonde à mettre à la portée de la population la culture des tribus d’ailleurs.

Une dimension culturelle qui se décline également sur le site du festival avec le village associatif « Jungaï » qui accueille différentes associations qui amènent selon leur crédo un apport culturel ou/et un éveil à la conscientisation.

Avec comme principe original de choisir à chaque édition une association coup de cœur qui est aidée financièrement par le biais d’une grande tirelire citoyenne qui est mise sur le site à la disposition des festivaliers qui peuvent aider à leur convenance à la hauteur de leurs possibilités.

Pour l’édition 2015 en association coup de cœur une association locale Al’Fa Repit qui apporte de l’aide à la fois aux familles et aux malades atteint d’Alzheimer et l’ONG Sea Shepherd.

Etaient présentes également comme associations cette année au village « Jungaï » : 4 Winds organisatrice de festival, de conférence sur les cultures natives et de Pow Wow, De la Plume à l’écran qui promeut le cinéma amérindien, Idle No More France du mouvement mondial de défense des peuples autochtones et du vivant de la Terre, Regagner les Plaines rappelant le rôle des peuples natives venus défendre la France et apportant de l’aide logistique sur les réserves, Survival, La maison de la culture Rasta (MCR) et Cap Roots une association culturelle de promotion d’artistes.

Deux autres choses remarquables et qui sont à souligner c’est que premièrement plus largement Tribus d’Ailleurs est un festival doté d’une éthique louable.
En effet le crédo de promotion de défense de patrimoine culturel se décline également dans l’alimentaire du festival qui a proposé à ses milliers de festivaliers des produits du terroir, du vrai pain boulanger fait par les artisans boulangers de la ville, des légumes maraichers de la région, de la bonne viande bouchère fermière, des jus de fruits , du vin, des bières le tout venant de la région.

De fait il n’y avait aucune nourriture industrielle, aucuns produits issus des firmes Monsanto présents dans le festival et ce qui était proposé c’était sacrément bon, gouteux et agréable !

Comme quoi vivre avec ses ressources locales est possible et faisable y compris à grande échelle.

Du reste le festival draine une belle synergie dans la ville du Plessé où une large partie des petits commerces sont partenaires du festival, certains ont même en plus travaillé aussi bénévolement sur le festival. Et c’est une recette qui a fonctionné à merveille car en retour les festivaliers ont aussi donné un coup boost à leurs chiffres d’affaires en allant dans les commerces de la ville.

Tout le monde y a trouvé son compte les organisateurs du festival, les festivaliers et les commerçants de la ville du Plessé, le tout dans la joie et la bonne humeur conviviale. D’ailleurs en petite confidence récoltée les rares commerçants qui ne sont pas encore partenaires sont décidés à l’être l’an prochain.

L’autre point remarquable est l’organisation du Festival, soit une superbe organisation avec pas moins de 400 bénévoles venant des alentours qui jours et nuits se sont mis à disposition pour bien accueillir à la fois les participants et les festivaliers.

Il y avait de nombreux accès et dispositifs d’accès pour les personnes à mobilité réduite avec des bénévoles chargés de s’occuper des personnes concernées. Ainsi pas d’exclusion, tout le monde peut profiter de ce qu’offre le festival.

En somme le Festival Tribus d’Ailleurs forme un monde où les gens ont compris le sens réel et profond du vivre vraiment ensemble, un monde qui se nourri de ses ressources propres régionales avec ses produits et productions du terroir cultivés et fabriqués dans le respect de leur terre et où de fait Monsanto n'a aucune prise, un monde où la rencontre des ailleurs est un enrichissement pour tous, un monde où les jeunes festivaliers ont faim de ne pas être des enfants du système, un monde où sans artifices les gens sont et vivent tout cela en toute simplicité. C’est vivifiant !

En conclusion le festival Tribus d’ailleurs 2015 a été une franche réussite, de bonne facture, de qualité, enrichissant, sans couacs et le public ne s'y ait pas trompé car il a répondu en masse par milliers et sur les deux jours !
Vivement celui de l’année prochaine !
Emmanuelle Bramban, pour Idle No More France.

Pour plus d’infos et de photos sur le festival Tribus d’Ailleurs rendez-vous sur leur page fb et sur leur site :
https://www.facebook.com/Festival-TRIBUS-DAILLEURS-122879831129649/timeline/
http://www.tribusdailleurs.fr/



















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