lundi 2 mai 2016

1er MAI 2016 A PARIS AUX PARFUMS DE RÉPRESSION ET DE L'IRRESPONSABILITÉ GOUVERNEMENTALE


Cette année 2016 le 1er mai s’annonçait contestataire à souhait avec la loi El Khomri et foi de manifestant au 1er mai cette année on ferait sa fête à la loi travail ! Rendez-vous était donné pour la grande manifestions parisienne à 15h place de la Bastille pour arriver place de la Nation. Un parcours sur de larges artères qui théoriquement devait se faire assez vite, de façon à ce que tout le monde puisse profiter du reste de son 1er mai dominical. 15h05 Bastille était déjà pleine de monde,  la forte participation était là et le soleil au beau fixe contrairement au 1er mai 2015 qui était pluvieux et glacial. Bingo la grande manifestation du 1er mai 2016 s’annonçait comme un très bon cru d’affluence !

En tête comme depuis le début des manifestations contre la loi travail le 9 mars les cortèges de la jeunesse étudiante et lycéenne.

Avant eux un cordon syndical a eu du mal à se mettre en place pris de cours par un autre cortège composé d’une foule dense et hétéroclite de personnes sans étiquettes, avec des pancartes mais sans vraiment de banderoles définies.
C’est alors que des tirs se sont fait entendre et que les fumées des gaz se sont vu dans le ciel un peu en avant du début du défilé qui se mettait en place.
Aux avant-postes devant le début de la manifestation une première intimidation des forces de l’ordre voulant contenir le départ de la manifestation ou la gêner. La réponse de la foule présente par milliers a été immédiate sonore et puissante !
D’une seule voix les gens à l'avant ont crié à la police « Cassez-vous ! » et c’est la dessus que la manifestation s’est mise en branle.



Les cortèges de la jeunesse tambour battant, ont lancé leur défilés de façon encore plus déterminée, avec fougue ils ont entonné leurs slogans qui sont de plus en plus corrosifs et contestataires envers de cette loi et de son monde.
Régulièrement les déflagrations des grenades assourdissantes de la police se faisaient entendre et de boules lumineuses zébraient le ciel comme des feux d’artifice à croire que c’était le 14 juillet en plein jour, puis les fumées des gaz visibles montaient dans le ciel tels des cumulus de mauvais augures.
Qu’à cela ne tienne l’avancée du début de la manifestation rythmée et dynamique suivait son cours sans se laisser impressionner.

Puis aux alentours des 16h, une ambulance de pompiers gyrophares en marche sortant d’une rue adjacente au parcours de la manif et venant en contre sens du cortège par le large trottoir est arrivée. De façon humaine et aussi par réflexes civiles les gens ont laissé passer l’ambulance qui a voulu traverser la manif de part en part pour aller de l’autre côté dans la rue d’en face. C’est à ce moment précis que les CRS en faction qui se tenaient prêt se sont engouffrés dans la manif au niveau des cortèges étudiants et ont coupé la manif littéralement en 
deux !


...la manif du 1er mai à Paris coupée en deux et retenue en otage par les crs

Ils se sont positionnées en une ligne de séparation ou de démarcation nette, puis la première ligne c’est renforcée en un éclair d’une seconde ligne pour finir en bataillons entiers rangés, casques vissés sur la tête, boucliers levés, matraques et gazeuses à la main en action de pulvérisation.
Aucune situation de tension ou de violence ne justifiait une telle chose de leur part.
C’en était tout simplement incroyable !

Ne voulant pas se désolidariser du reste de la manifestation qui était coincée derrière les cortèges jeunes positionné à l’avant de la cassure ont refusé de bouger pour attendre que le reste de la manif soit libérée et poursuivre ensemble, c’est là que le tout début du le cortège qui était en amont du cortège de la jeunesse à lui aussi été coupé de la partie avant de la manif, un dispositif de crs sont venus "nasser" cette partie de la manifestation redécoupant à nouveau la manifestation en isolant les jeunes de la tête première du cortège et en arrosant de gaz les gens allègrement au passage.

Quand les gens à la tête première du cortège ont vu cela eux aussi ils se sont arrêtés et grâce au concours de la solidarité de la population riveraine ils ont pu contourner le dispositif policier et venir rejoindre les jeunes qui étaient coincés et pris en étaux, ils sont venus en renfort de foule et la manifestation a sa tête s’en est trouvée recomposée, ils sont été accueilli par des hourras !



Régulièrement les crs chargeaient la manifestation des deux côtés et surtout sur la partie avant, ils chargeaient, poussaient, tapaient et gazaient  vers les visages des gens pacifiques et avec du gaz poivre qui arrachait les poumons et coupaient littéralement la vue.

Une mamie qui n’en pouvait plus a osé leur dire d’arrêter en guise de réponse un crs lui flanqué du gaz pleine face directement dans le visage.
De façon acharnée ils sont restés ainsi à s’interposer à retenir en otage la manifestation du 1er mai comme cela durant 2h de temps. Et une manifestation du 1er mai coupée en deux de la sorte par les crs violentant la population de mémoire d’un ancien dans le cortège il ne l’avait jamais vu à Paris.
Face aux provocations policières les manifestants et notamment les cortèges jeunes qui à mesure que passent les manifestations sont de mieux en mieux auto-organisés, autogérés et surtout très solidaires sont venus se mettre en cordon humain pour faire face au crs sans répondre à leur violence de façon physique.

Ils ont été exemplaires !

La contestation a été forte des deux côtés, de façon puissante il a été demandé plusieurs fois aux crs « Cassez-vous ! Barrez-vous ! Libérez la manif !»
Beaucoup de gens bien qu’en colère ont tenté de faire appel à leur intelligence en leur disant d’arrêter de suivre des ordres aussi criminels, rien n’y a fait en guise de réponse de nouvelles charges arbitraires.

Juste devant les crs un militant du mouvement de défense des peuples autochtone et du vivant de la Terre « Idle No More France » est venu se positionner devant le cordon humain des jeunes juste devant les boucliers des flics pour leur faire face avec sa pancarte en guise d’étendard de paix et n’a eu de cesse à tenter de désamorcer la folie qui avait cours en cet instant au niveau des forces du désordre. Lui aussi a été arrosé de gaz mais il a tenu bon et n’a pas battu en retraite, il est resté comme cela un long moment en sentinelle avant, parfois des gens allaient avec lui pour ne pas le laisser seul.
C’était tendu il fallait tenir les rangs sous la pression des charges, ne pas céder aux provocations, sécuriser les gens de la violence des crs.



Plusieurs équipes « médic » composées de jeunes avec de quoi pour atténuer les effets corrosifs des gaz lacrymogènes étaient dans les cortèges déjà présent le 28 avril, ce 1er mai ces équipes volontaires s'étaient encore mieux organisées, elles se sont occupées des personnes touchées avec brio !

Et elles n’ont pas chômé dans ce qui était une bataille, un affrontement entre la résistance pacifique des manifestants et la violence et policière qui séquestrait la manifestation.

Du reste entre manifestants il y a eu une grande solidarité, on se passait sans problème sérum physiologique et citron, l’entraide pour tenir bon a joué à fond !

Dans le cortège nassé à l’avant il y avait beaucoup de journalistes de la presse qui eux aussi étaient effarés par ce qui se passait. Un d’eux m’a confié que eux les journalistes ne diffusent que ce qu’ont leur demande de diffuser et que les images que lui prenait il ne pouvait pas dire si elles seraient diffusées.
Un peu avant 18h la seconde partie de la manifestation a profité d’une micro brèche dans la ligne de crs et a fait une seule grande et vigoureuse poussée ce qui a eu pour effet de disloquer les lignes de crs et cela sans les violenter, face à la foule arrivant d’un seul homme les lignes de crs qui nassaient l’arrière de la première partie de la manifestation a été contrainte de s’écarter.
De grands cris de victoire ont retenti, des applaudissements aussi, la manifestation après deux longues heures a été enfin ressoudée, victoire au peuple dans l’instant !



La manifestation a pu repartir et cette fois en dehors des formations syndicales plus personne ne défilait vraiment en formation, tout le monde s’est mélangé, la répression policière a eu pour effet de réunir et de rassembler les gens.
Parmi les cordons de de crs disloqués, un petit groupe c’est fait coincer sur un mur pour qu’ils ne retentent pas à nouveau de disloquer la manif et chaque tentatives qu’il y a eu par la police de se s’immiscer à nouveau dans la manif ils se sont fait repousser par la foule, l’ambiance était électrique ! De colère et pour le railler aussi, par acte contestataire adressé à Hollande une foule importante au début de la manifestation a criée d’une seule voix « nous sommes tous des casseurs !»

Enfin le début du cortège a pu arriver place de la Nation aux alentours de 18h20 !
Assez vite la place de la Nation a été noire de monde comme à Bastille, il était visible à l’œil nu que nous étions énormément de monde. La CGT a annoncé 77 000 personnes, il y en avait bien plus !

Là sur la place un peu partout où ils le pouvaient les gens se reposaient pour souffler un peu et se refaire et contents d’avoir pu arriver au bout de ce qui a été un cauchemar. Mais cela a dû être un trop doux moment au gout de la préfecture et puis qu’il y ait autant de gens sur la place car dès 19h15 cela a recommencé à gazer.
Les crs se sont lâchés sur les gaz ils ont arrosé la place pour la vider.
Des micros affrontements épars de caillassage également se sont fait entre des petits groupes et les crs.
Des gens ont commencé à partir de la place comme ils le pouvaient entre les nuées fortes de gaz tandis que d’autres ont décidé de ne pas quitter la place de suite pour ne pas se laisser imposer un nouveau diktat.
Il y a eu des tirs tendus, une personne a été touchée et comme le jeune à Rennes son œil aurait été touché, on reste dans l’attente du verdict médical la concernant. Beaucoup de blessés ont été signalés à Nation.
Les provocations et la répression se sont poursuivies plus tard place de la République en marge de la nuit debout et du concert du 1er mai.



En résumé la façon dont le 1er mai parisien a été « géré » par les autorités est une faute grave !
Si la préfecture doit assumer sa part de responsabilité ses donneurs d’ordre au gouvernement et à la présidence de la république ont également des comptes à rendre.

Il est clair et net que le pouvoir a voulu museler la contestation sociale de son projet de loi travail de façon abjecte mais surtout de façon irresponsable, car sans le sang froid de la jeunesse francilienne, le bon sens des gens cela aurait pu être encore et largement pire.
Si les deux parties de la manifestation avaient réussi à faire les rouleaux compresseurs et à foncer sur les crs pour les faire gicler, les dégâts eut été mortels y compris chez les crs qui pour le coup aurait fait office de chair à canon pour le haut patronnât du MEDEF.
Sur ordres manifestement ils ont créé de toute pièce des situations de violence qui auraient pu donner lieu soit à une émeute géante ou à un début de guerre civile sur le macadam parisien, c’est dire le seuil de dangerosité des décisions irresponsables qui ont été prises hier par le pouvoir étatique.



Le 3 mai la loi travail va commencer à être présentée à l’assemblée nationale, d’autres mobilisations sont prévues il serait temps que ce gouvernement revienne à la raison, arrête de servir de façon aussi aveugle la bande à Gattaz et entende son peuple !


Emmanuelle Bramban, le 2 mai 2016.

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