jeudi 18 août 2016

L'inexorable ascension des jeunes


Un parfum de scandale sur les jeux. Cette fois ce n’est pas en provenance des athlètes mais de la gouvernance du CIO. L’irlandais Patrick Hickey président du comité olympique européen est compromis dans une vaste organisation de vente illégale de billets, certains billets , ceux de la cérémonie d’ouverture auraient atteint le prix de 7100 euros. Il a été arrêté au petit matin mercredi par la police brésilienne. La corruption ce fléau qui touche toute les gouvernances du sport ne semble pas ralentir. Le CIO qui espérait avoir fini avec les scandales de corruption depuis celui des JO de Salt lake City (2002) retrouve ces vieux démons.



Décidément Rio n’avait pas besoin de cela pour remplir ses stades à l’exemple du stadio Olympico Engenho Dentro reste tristement vide. L’athlétisme mondial ne fait plus recette ? Force est constater que l’après Bolt sera dur à gérer. Bolt un réel produit d’appel attire, fait vendre. C’est ce qui attire le plus le public brésilien venu voir son sacre sur 100m. Hier soir encore après les demi finale du 200m le stade c’est vidé. 



Un public plus réceptif au football, une vraie religion. Le perchiste français Renaud Lavillenie, en grande forme mais battu a lâché des mots malheureux envers la foule stade ; elle lui a montré son désapprobation lors de la cérémonie de remise des médailles ; si elle n’est pas experte d’athlétisme, cette foule est joyeuse, festive on observe aucune forme d’hooliganisme, d’hostilités. Les réactions du public brésilien envers le perchiste sont loin des éloges de la presse portées à Gael Monfils "Menino de Rio" traduisez L’homme de Rio. Heureux du climat il désire revenir jouer l’open de Rio en février. 

La team France trouve son rythme de croisière dans la course aux médailles, 31 médailles dont 8 en or. La huitième place qu’elle occupe reste loin des résultats des USA intouchable avec 93 médailles dont 30 en or. C’est en voisin conquérant tel un rouleau compresseur que l’Oncle Sam déploie ses ailes au Brésil.



L’élimination-correction de l’Equipe de France de Basket en quart de finale contre l’Espagne marque la fin d’un cycle d’une génération merveilleuse, une densité de grands joueurs évoluant dans de grandes franchises qui n’ont gagné qu’un titre européen. Parker, Gélabale, Pietrus, Diaw, méritaient une autre sortie du concert international ; les jeunes qui arrivent les Gobert, Ajinca devront se faire un nom dans un basket laissé en jachère par Collet. Les jeunes générations de Guadeloupéens menées par Michineau auront des places à prendre.


C’est bien le vent annoncé du renouveau qui souffle fort sur les pistes. Les jeunes arrivent en trombe et prennent le leadership. A rio on rebat les cartes. Au 110 m haies le jamaïcain Omar Mc Leod tire une nouvelle génération d’hurdleurs,le Cubain Ortega le Martiniquais Dimiri Bascou suit cette trace. Cette année, c’est bien un sans faute après son succès européen. Cet athlète discret et fidèle à ses convictions confirme tout le travail effectué de longue date avec son coach Giscard Semba ; un travail pas forcément assez reconnu à la hauteur du travail réalisé loin de la doxa. En sprint le Canadien confirme et ce qui c’est vu hier au 200m risque de refaire le même tiercé en finale avec Merrit qui reste le seul américain à faire de la résistance. Gatlin pourtant devant, à relâché fatalement son effort qui lui coûte aussi une fin de carrière sans voir cette finale olympique qui lui était promise. Les américaines sonnent la révolte dans le sprint US dans une phase creuse face à l’hégémonie jamaïcaine. 


Le triplé aux haies atteste de la vigueur des haies américaines en absence d’Harrisson la recordwoman du monde restée à la maison car non qualifiée lors des trials. D’autres jeunes talents arrivent, le 3000 m steeple n’est pas en reste, Kipruto offre le record olympique au Kenya permettant d’atténuer la disqualification de son compatriote Kimboi, permettant au français Mekhisso d’engranger le bronze. Sur cette distance note les progrès des américains avec Jager, 2ème en argent. L’avènement de la Kenyane Kipyegon au 1500 m dans un style d’une grande vitesse prolongée revigore cette distance en créant de grands dégâts dans le peloton. La journée d’hier a confirmé la Jamaïque comme le barycentre du sprint mondial avec le doublé de Thomson au 200 m féminin faisant trébucher au propre comme au figuré la championne du monde 2015 la néerlandaise Schippers qui prend la deuxième place.


Harry Méphon









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