jeudi 1 septembre 2016

Les archives sont cruelles


Le vendredi 17 décembre 2010, le Gabonais Jean Ping était à Abidjan pour tenter une médiation entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara qui disaient l’un et autre avoir gagné l’élection présidentielle ivoirienne, alors que la tension était vive dans le pays. Les partisans de Gbagbo et Ouattara campaient fermement sur leur position et étaient prêts à en découdre. Face à cette intransigeance de part et d’autre, nous étions quelques-uns à demander qu’on reprenne carrément le scrutin à zéro et qu’on revote tout simplement. Je me souviens d’avoir écrit à l’époque une tribune libre à ce sujet, restée hélas lettre morte:Côte d'Ivoire : Et s'il était déjà trop tard.

Laurent Gbagbo avait, quant à lui, demandé un recomptage des voix. Mais lorsque Ping est venu le voir ce vendredi 17 décembre 2010, il n’a rien voulu entendre, d’autant qu’il était missionné par le président de la Cedeao, lettre officielle à l’appui, pour demander à Gbagbo de quitter le pouvoir au profit de Ouattara, en échange d’une complète immunité. Six ans plus tard, le même Jean Ping se dit victime aujourd’hui d’un hold-up électoral de la part d’Ali Bingo qui affirme avoir remporté le scrutin présidentiel au Gabon. Ping demande à son tour un recomptage des voix mais Bongo ne veut rien entendre. Ce matin, les détracteurs de Ping se moquent de lui sur les réseaux sociaux, en faisant référence à sa médiation ivoirienne. En attendant, la situation est tendue en particulier à Libreville. Si j’étais gabonais, je demanderais, comme en 2010, qu’on reprenne le scrutin à zéro et qu’on revote. C’est possible, à condition de le vouloir vraiment, aussi bien dans la population que dans la classe politique !! C’est d’ailleurs ce que vont faire prochainement les électeurs haïtiens, à la demande de la Commission électorale de leur pays qui a recommandé la reprise de l’élection présidentielle controversée de 2015.


Serge Bilé

Aucun commentaire: