samedi 18 octobre 2008

Le ciel est vide

      Texte de Alain Foix
      Mis en scène par Bernard Bloch
      Avec Philippe Dormoy, Hassane Kouyaté, Morgane Lombard, Anne Azoulay, Dominique Aru
      Du 2 au 19 octobre 2008
      A 20h30 sauf le dimanche à 16h (relâche le mercredi)
      Théâtre Berthelot
      6 rue Marcellin Berthelot 93100 Montreuil
    Réservations 01 41 72 10 35
      Production: Le Réseau (théâtre) avec le soutien de la DRAC Ile-de-France (CAP)* avec le soutien de la Région Ile-de-France, du Conseil Général de Seine-Saint-Denis et de la Ville de Montreuil.
      Coproduction : La Filature (Mulhouse), le Théâtre Jeune Public (Strasbourg).
      Contact presse


Le ciel est vide

Présentation
      Texte de Alain Foix
      Mis en scène par Bernard Bloch
      Assistant à la mise en scène Paul Allio
      Scénographie Didier Payen
      Images Dominique Aru
      Costumes Charlotte Villermet
      Musique Rodolphe Burger et Yves Dormoy
      Lumières Luc Jenny
      Son Thomas Carpentier
      Régie générale Michaël Serejnikoff
      Avec
      Shylock Philippe Dormoy Othello Hassane Kouyaté
      Desdémone Morgane Lombard Jessica Anne Azoulay
      La preneuse d’images Dominique Aru
      Production: Le Réseau (théâtre) avec le soutien de la DRAC Ile-de-France et (CAP)* avec le soutien de la Région Ile-de-France, du Conseil Général de Seine-Saint-Denis et de la Ville de Montreuil.
      Coproduction : La Filature (Mulhouse), le Théâtre Jeune Public (Strasbourg).
      Création
      Du 2 au 19 octobre 2008
      A 20h30 sauf le dimanche à 16h (relâche le mercredi)
      Théâtre Berthelot
      6 rue Marcellin Berthelot 93100 Montreuil
      (Métro ligne 9 - Mairie de Montreuil - Arrêt Croix de Chavaux (Jacques Duclos)
      ou Bus 127, 122)
      Réservations 01 41 72 10 35
      Plein tarif : 15 euros
      Tarif réduit : 8 euros
      Entrée libre pour les Rmistes de Montreuil


Le ciel est vide

Présentation




      Serait-ce cela l’enfer ?
      Shylock et Othello errent depuis quatre siècles dans un purgatoire infini de solitude, de ressentiment et de jalousie. Absolument seuls, ils ignorent que Jessica et Desdémone – la fille renégate de l’un et l’épouse assassinée de l’autre – marchent elles aussi dans ce désert, sous un ciel vide et sans étoile.
      Deux mondes parallèles, deux purgatoires l’un féminin, l’autre masculin. Serait-ce cela l’enfer ?

      Othello, le grand guerrier noir qui a tué la très belle Desdémone dans un accès de jalousie et Shylock, trahi par sa fille Jessica pour l’amour d’un chrétien, marchent côte à côte depuis quatre siècles. A dire vrai, ils tournent en rond. Ce qu’ils ignorent, c’est que l’épouse de l’un et la fille de l’autre partagent le même sort, et s’accompagnent elles aussi l’une l’autre dans un purgatoire rigoureusement vide.
      Depuis que la mort les a projetés, quatre siècles plus tôt, dans ce vaste désert, océan monotone et sans étoiles, le drame de la jalousie pour Othello et du ressentiment pour Shylock constituent toujours encore le cœur obsessionnel de la question. Expulsés du répertoire shakespearien, ces personnages sillonnent pour l’éternité une immense page blanche.
      Cette désolation qui ignore le temps est traversée, parfois, par des images qu’ils ne comprennent pas. Elles viennent d’ailleurs, du monde réel, là où l’histoire a continué d’avancer sans eux, de haines en conflits et de dominations en charniers. Depuis leur huis clos, Othello et Shylock perçoivent le surgissement de ces images, où ils discernent, de temps à autre, les visages de celles qu’ils ont jadis tant et si mal aimées.
      Le seigneur de guerre et le banquier cherchent une issue à leur impasse, en disputant sans cesse de leurs relations avec les femmes. Ensemble, l’époux noir et le père juif s’épuisent à ressasser leur rapport à l’autre, comme si en ruminant leur passé ils resserraient un peu plus l’univers qu’ils hantent.
      Le dénouement – le renouement – ne pourra venir que des femmes, de ces êtres à la fois si proches et si étrangers. Car c’est bien dans la reconnaissance tardive de cette altérité-là, dans ce qu’elle a de plus radical, que l’histoire, l’espérance et la relation redeviendront possibles. Que les personnages réintègreront l’Histoire, notre histoire.



Le ciel est vide

Le texte




    Othello : Où est ma Desdémone ?

    Shylock : Où est ma Jessica ?

      Othello : J’ai beau crever mes yeux sur ces images d’enfer, je ne vois pas l’amour. Où est-elle enfermée ? Son port, ses pas, ses mouvements délicats, aucun suaire, aucun linceul, ne peuvent les effacer. Une entre mille, je la distinguerais dans cette foule de damnées.

      Shylock : Rien ne saurait l’enfermer. Petite, déjà, elle se postait à la fenêtre comme un petit oiseau aux barreaux d’une cage. Avec ses yeux rêveurs. Elle sautillait dès les caresses d’aurore sur les rideaux de tulle et venait s’y poser à regarder le jour embrasser l’horizon. Ses yeux rêveurs à peine le jour s’était levé ! Ne te penche pas, ma Jessica, tu me donnes le vertige. C’est dangereux, le monde est dangereux. Elle revenait vers moi, assise sur mes genoux, se blottissant sur mon épaule les yeux fermés tandis que je crevais les miens sur mon livre de comptes. J’étais heureux.

      Othello : Où est-elle maintenant ? Le ciel est vide, aucune étoile. Je suis perdu. Le monde n’est plus qu’un vieux navire allant à la dérive sous un ciel effacé. J’étais un amiral et les étoiles brillaient au ciel. Elle était mon destin, mon étoile polaire. Un froissement d’étoffe, joli froissement, horrible froissement, elle est partie et le ciel l’a suivie me laissant seul, un assassin d’étoiles, et les mains vides. Le grand livre du ciel sur moi s’est refermé. Ô chariots ! Ô Cassiopée, constellations amies, caresses des nuits, où êtes-vous parties ?

      Shylock : Elle est partie. Partie et envolée par la fenêtre ouverte. Une belle nuit, une mascarade, et les païens chantaient. Elle est partie me laissant seul et les mains vides, les yeux qui pleurent sur mon grand livre à regarder danser les chiffres. Les chiffres, mes seuls amis. Les chiffres ne trompent pas. Ils m’ont volé ma fille, ma chair, mon sang. Ils le paieront comptant.

      Othello : Les étoiles portent le voile d’une nuit sans étoile. L’aurore est étouffée dans son lit de lumière. Où es-tu Desdémone ?

      Shylock : J’ai compté les étoiles. Un affreux scintillement sous un rideau de larmes. Des milliers, des millions, des étoiles carnivores accrochées aux poitrines, une infâme voie lactée, un chemin de calvaire et ses brumes sans fin. Absolue perdition. Horreur, malédiction. Est-ce un rêve ?

      Othello : Est-ce un rêve ? Mais Shylock, nous rêvons, pour des siècles maintenant. Ces images, ces mirages, ces cauchemars. Ces peaux noires étouffées d’une nuit sans espoir. Ces voiles noirs, ces étoiles jamais vues sur le corps d’êtres humains, des étoiles à vomir prenant l’âme des damnés. Cette nuit, enflammée d’une infâme jalousie, lasse de voir les humains admirer les étoiles, les aura découpées sur le cœur des vivants.

      Shylock : Enfer ! Enfer ! Damnation ! Chacune réclame son dû, sa part de chair, sa livre de chair à même le cœur. Pitié ! Oui, pitié ! Quelle est la loi ? Quel est le juge ? Quel est le prix ? Quelle rançon ?







      Othello : Quelle rançon ? Il n’y a pas de rançon, il n’y a que rancune. La rancune prélève à la vie ce qu’elle ne peut payer. N’est-ce pas Shylock ? Une livre de chair contre une enfant perdue. Une livre de chair contre un amour trahi. Une livre de chair contre un honneur perdu.

      Shylock : Un cauchemar ! Notre chair a un prix. Ils la vendent. Ils la vendent et en font des bougies, des chandelles, du savon et des peaux d’abat-jour. Infernale machine qui prélève la chair sans effusion de sang. Ecoutez ce silence ! Un silence d’innocents. Pas un bruit. L’univers endormi et l’horreur qui chuchote à bas bruit.

      Othello : Un silence d’assassins. C’est au cœur des belles nuits endormies que les crimes innommables sont commis. Le sommeil est complice de la nuit. L’innocent est complice du silence qui étouffe l’innocent. Les étoiles sont muettes sous le voile du néant. Elles se meurent en silence.

      Shylock : Mais nous voyons la nuit. Mais nous voyons ces crimes, ces abominations. Nous assistons impuissants depuis des siècles et des siècles.

      Othello : Nous les voyons. C’est que nous ne sommes pas innocents. Tout cet enfer est notre enfer. Nous expions nos crimes en les voyant.

      Shylock : Je n’ai commis aucun crime.

      Othello : Tu en avais l’intention.

      Shylock : Je voulais seulement que s’applique la loi en réclamant mon dû.

      Othello : Tous ces grands crimes, tout cet enfer, c’est la loi qui s’applique, fatidiquement, mécaniquement, irrémédiablement sur ces corps de damnés.


      Extrait de Le ciel est vide, Paris, Galaade (à paraître)


Le ciel est vide

Notes d’écriture


      La demande de Bernard Bloch de travailler sur la question « noirs-juifs » me prit au dépourvu. Je savais qu’il était nécessaire et urgent d’apporter une réponse à cette absolue bêtise qui oppose par médias interposés, une position « dieudonnisienne » caricaturale et celle, non moins caricaturale, d’intégristes juifs. Ce combat guignolesque de victimes m’est toujours apparu comme insupportable. Cette question, je ne savais par quel bout la prendre. Alors, je l’ai prise à sa naissance et me suis reposé la question des origines de la représentation car le racisme et l’antisémitisme trouvent leur origine dans un mode de représentation historique. Et le théâtre m’a offert immédiatement deux personnages emblématiques du noir et du juif qui hantent notre mémoire collective et, qui plus est, sont du même auteur.

      Identités d’Othello et de Shylock
      Othello est un drame de la jalousie, Le Marchand de Venise un drame du ressentiment et ils sont portés respectivement par un noir et un juif. Je me suis toujours demandé comment Othello a pu exister comme Othello en étant noir. Si le problème, pour Shakespeare, n’est pas qu’Othello soit noir mais qu’il soit jaloux, celui de Shylock, en revanche, est de porter le masque du juif. L’antisémitisme est un rejet plus ancien que le racisme, dont le mot faut-il le rappeler est une création du XIXe siècle. Pourtant, je ne crois pas que Le Marchand de Venise soit une pièce antisémite, bien au contraire. Shakespeare prend acte de l’antisémitisme et le dénonce en poussant au bout ses conséquences logiques où se trouve le rapport entre la Chair et La loi. Shylock est victime tout à la fois de l’antisémitisme et de son légitime ressentiment contre les Chrétiens.

      D’hier à aujourd’hui
      Que s’est-il donc passé entre 1604, date de naissance d’Othello, et 2004, pour qu’apparaisse ce fléau dont nous subissons aujourd’hui encore les conséquences funestes: le racisme ? La réponse est pour moi d’une clarté éblouissante: la traite des noirs, la colonisation et la fabrication du masque noir comme masque de fer. Pour justifier ces actes inhumains, le noir ne devait pas être un homme comme les autres.
      Aujourd’hui, mettre en scène Othello face à Shylock, c’est reposer ces questions à la lumière de notre actualité : qu’est-ce qui les rassemble et qu’est-ce qui les sépare ? En quoi le juif Shylock porte-t-il quelque chose des noirs d’aujourd’hui et inversement ?

      La femme comme lien
      Mais on ne peut comprendre Othello sans Desdémone. Et on ne peut non plus vraiment comprendre Shylock sans Jessica. La femme est le pivot de la relation entre les hommes. Pivot social, pivot de la religion, pivot de l’amour. Donc, pivot du lien et pivot de la séparation.

      Du théâtre politique qui pose la poésie comme arme première
      Soyons clairs. Il s’agit bien de théâtre. De théâtre politique. Politique car il ne fait pas l’économie d’une problématique culturelle et sociale. Mais une politique qui pose la poésie comme arme première. Ainsi, Le ciel est vide est un miroir poétique, par nature réfléchissant (dans tous les sens du terme) qui amène des personnages d’hier à se poser comme miroirs des personnes que nous sommes.

      Alain Foix, Bondy, 24 septembre 2007



Le ciel est vide

Notes de mise en scène


      Quand je lui ai proposé d’imaginer avec moi ce que pourrait être un spectacle inspiré par cette absurdité qui oppose aujourd’hui les noirs aux juifs, je ne m’attendais certes pas à ce qu’Alain Foix compose ce dialogue philosophico-poétique à quatre voix qu’est devenu Le ciel est vide.
      La tête et le corps encore envahis par cinq années de travail passionné sur Lehaïm-à la vie, je pensais que le théâtre ne pouvait plus être que documentaire. Sans même en avoir vraiment conscience, je faisais ainsi l’économie du poète, je me débarrassais de l’auteur. Et voilà que, quelques semaines après ma proposition, Alain m’apportait la première version de son texte. Et quel texte !
      Très vite, il nous est apparu, à nous comme à nos auditeurs, que la question des noirs et des juifs, la question de la concurrence entre les victimes n’était plus la question centrale de la pièce. Elle n’était plus – et ce n’est pas rien ! - que l’étincelle qui avait servi de déclencheur au projet.


      L’altérité décisive
      Quel est l’autre le plus radicalement autre, si ce n’est l’homme pour la femme et la femme pour l’homme? Dans Le ciel est vide, Alain Foix opère un déplacement détonnant: la différence des peaux ou des cultures n’est rien à côté de celle qui sépare les hommes des femmes et le débat auquel nous assistons tourne en grande partie autour de cette question: comment nous dépatouillons-nous de nos relations avec l’autre sexe ?

      L’impasse de la fusion
      Pour Shylock comme pour Othello, la relation amoureuse, conjugale ou filiale, est déterminée par cette pulsion qui à la fois réunit et sépare : la pulsion de possession. Othello souffre pour l’éternité d’avoir tué celle qu’il aimait le plus. Shylock souffre d’avoir été trahi par celle qu’il aimait au point de l’enfermer pour l’empêcher de vivre sa vie.
      Je la veux toute disait Lacan à propos de ce désir de fusion. Mais qu’est-ce que cet amour qui se fonde sur la volonté de possession sans laisser la place à l’autre d’être ce qu’il est, c’est-à-dire radicalement autre ? Et si les diverses visions du monde qui nous opposent se résumaient aux diverses manières que nous avons d’inventer la relation entre hommes les femmes ?

      Pardonner l’impardonnable
      Comme le dit Derrida, la question du pardon n’a d’intérêt que s’il s’agit de pardonner ce qui est précisément impardonnable. Et pourtant le pardon est bien présent dans Le ciel est vide. Mais de quel pardon s’agit-il ? Ici, il prend une autre forme de ce que l’on entend en religion: il se «réduit» à une «simple» prise en considération de l’autre en tant qu’autre, une reconnaissance du visage de l’autre comme justification de son propre visage comme dirait Lévinas.






      L’image
      L’image occupe dans ce texte une place centrale. Sur le plan du sens d’abord : Shylock doit se libérer de son costume de vieux juif humilié et trahi, Othello de celui d’assassin de l’innocence. Mais c’est sur le plan de la forme même du texte que l’image occupe une place cardinale. Elle est le cinquième personnage de la pièce. C’est elle qui fait avancer les quatre protagonistes sur le chemin de leur retour dans l’Histoire.

      Humanité des personnages
      Un des émerveillements que procure cette pièce est de faire de ces mythes des êtres humains, nos contemporains, et de nous renvoyer ainsi à nos propres démons, à nos propres difficultés à nous débarrasser des fantômes qui nous enferment. Que demander de plus au théâtre que de nous permettre de ressusciter nos passions pour nous aider à les transformer?

      Bernard Bloch, Montreuil, 5 avril 2008



Alain Foix

Auteur



      Ecrivain et dramaturge, Alain Foix est aussi directeur de théâtres et de projets artistiques.

      Il a obtenu le premier prix Beaumarchais/Etc_Caraïbe avec Vénus et Adam (2005).

      Pour le théâtre, il a écrit : Rue Saint Denis (1986), Vénus et Adam (2004), Pas de prison pour le vent (éditions Jasor 2006), Le ciel est vide (2006), Trinité sur un rocher (2007), Duel d’ombres (2008).
      Il est aussi auteur de romans et de plusieurs essais. Sont parus chez Gallimard : Ta mémoire, petit monde (2005), Toussaint Louverture Folio (2007), Je danse donc je suis (2007), Histoires de l’esclavage racontées à Marianne (2007), Aujourd’hui en Guadeloupe (2008) ; aux éditions Galaade : Peintre Peint sur Papier Peint (2005), Vénus et Adam, le roman (2007).

      Il a dirigé la scène nationale de la Guadeloupe (de 1988 à 1991), Le Prisme, Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines (de 1993 à 1996), la Muse en Circuit, studio national de création musicale (de 1997 à 1999) et a fondé le Quai des Arts (2001).

      Egalement producteur de films de fictions documentaires, il a créé et animé Canal K de 1986 à 1988.

      Il a enseigné dix ans la philosophie (de 1977 à 1987).


      Son actualité
      Plusieurs de ses écrits sont à paraître : Le rire et la grâce (Galaade), Une nouvelle Marianne (Gallimard). Un album de BD pour adultes (premier d’une série, Gallimard) est en préparation. Deux scénarios de films sont en cours d’écriture. Enfin, il travaille à la mise en scène de Vénus et Adam.


Bernard Bloch

Metteur en scène



      Bernard Bloch est directeur du Réseau (théâtre), metteur en scène, comédien et auteur.

      Fondateur du Théâtre de la Reprise, de l’Attroupement, du Scarface Ensemble, il crée en 1996 Le Réseau (théâtre), compagnie en convention subventionnée par la Drac Ile-de-France. En 2003, il est l’un des membres fondateurs de (CAP)* (Coopérative Artistique de Production) qui dispose à Montreuil (93) d’un lieu intermédiaire de production et de recherche soutenu par les collectivités territoriales.

      Metteur en scène, il a monté 19 spectacles depuis 1978, notamment : Faust (1978/79), Nous irons tous à Cappella (1980/81), Antoine et Cléopâtre (1981/82), Vaterland (avec J.P.Wenzel, 1983/1984, Prix national de la critique 1983 pour la meilleure création en français), Tragédie dans les classes moyennes d’E. Marie (1985), Le Bouc de W. Fassbinder (1986), Tue la mort (1994/96) et Dehors/Dedans de T. Murphy (1997/98), Gouttes d’eau sur pierres brûlantes de W. Fassbinder (1996), Moi, quelqu’un d’I.Rèbre (1998), Les Paravents de J. Genet (2000/2001), L’Ouest Solitaire de M. McDonagh (2002/2003), Lehaïm-à la vie de H. Koelbl (2004), Hypothèse Mozart de F. Sounac (2006).

      Comédien depuis 1971, il a joué notamment sous la direction de Jean-Pierre Vincent, Jean Jourdheuil, Bernard Sobel, Robert Gironès, Jacques Lassalle, Jean-Paul Wenzel, Jean-Luc Lagarce, Agnès Bourgeois, Elizabeth Marie, Philippe Lanton, Matthias Langhoff, Arnaud Meunier, Denis Guénoun, Philippe Mentha, Vincent Goethals… Au cinéma et à la télévision, il est dirigé par Ken Loach, Yves Boisset, Jeanne Labrune, Richard Dindo, Philippe Garrel, Jacques Audiard, Michel Piccoli, John Frankenheimer, Romain Goupil, Antoine de Caunes, Philippe Leguay, Thomas Vincent, Anne Fontaine, Félix Olivier…
      Auteur, adaptateur et traducteur, il a écrit ou traduit 11 textes de spectacle, notamment Le prince et le marchand d’après Dostoïevski, Vaterland avec J.P.Wenzel (prix de la meilleure création en langue française en 1984), Lehaïm-à la vie ! (avec B.Chartreux) d’après Herlinde Koelbl.


      Son actualité
      Il jouera le rôle titre dans Le tribun / Finale de Mauricio Kagel, mis en scène de Jean Lacornerie, à l’Athénée (du 29 oct. au 1er nov. 2008), puis en tournée en 2009. Dès janvier 2009, il accompagnera la tournée de L’Ecole des femmes, mise en scène par Jean-Pierre Vincent, dans laquelle il a créé le rôle de Chrysalde aux côtés de Daniel Auteuil (à l’Odéon en 2008). Au printemps 2009, il jouera dans l’opéra de Philippe Hersant, Le château des Carpathes, à Quimper, Rennes et Paris (Salle Pleyel).


Philippe Dormoy

Comédien (Shylock)

      Au théâtre, Philippe Dormoy joue sous la direction de B. Bloch (Lehaïm à la vie d’après H. Koelbl), C. Dormoy (Ajour de V. Novarina), Ph. Lanton et le Cartel (Terres Promises de R. Fichet, La Mort d’Empédocle de Hölderlin), P. Haggiag (Le Chant des Chants, Les Cinq Rouleaux, Vers Jona, La Trilogie du revoir de B. Strauss). Il travaille aussi avec A. Arena (La Vie est un songe de Caldéron), J-D. Magnin (Le Roman de la Grosse), M. Morgaine (Dieu Grammairien), A. Zahmani (Leurre H de G. Tazartès), F. Paya (Thyeste et Les Troyennes de Sénèque), N. Guévara (Yout de J-D. Magnin), J. Giovanni (Le Malentendu d’A. Camus).
      Grand amateur de musique et de verbe, il est récitant et chanteur dans plusieurs productions, dont L’année du rat un opéra rock (Théâtre Dejazet). Il met en scène Kelma de F. Rossé (Opéra de Bordeaux), Silences et Eau Forte, deux pièces musicales contemporaines de V. Joly et Amer, chants de pleureuses de la Méditerranée. Il chante et crée un récital Boby Lapointe (La Maroquinerie) qui continue de tourner.
      Au cinéma, il tourne avec A. Zulawski, J. Giovanni, G. Krawczyk, P. Leconte, A. Kaurismaki, R. Goupil, J. Rivette, L. Fereira Barbosa ,Y. Boisset, C. Corsini, J. Balasko, J. Deschamps, P. Carpita, A. Raoust, M. Andrieu, F. Coste, Joël Farges (Esclaves de la mer, 2008).

Hassane Kouyaté

Comédien (Othello)

      Né au Burkina Faso d’une famille de griots, Hassane Kassi Kouyaté est conteur, comédien, musicien, danseur et metteur en scène.
      Après un apprentissage traditionnel, il joue d’abord dans plusieurs compagnies africaines avant d’aborder le théâtre européen. Au théâtre, il a joué, entre autres, dans Soundjata, Naissances, Taba Taba de B-M. Koltès, Le Chant de la vallée du paradis de M. Stalens, L’Ile aux milles saveurs, La Légende du Wagadu, Voyage en Barbarie de V. Poirier, Congrès des griots à Kankan de F. Bebey, Les Troyennes d’Euripide, Le Lien du sang d’A. Fugard, Le Ventriloque de L. Tremblay, Le Costume de C. Themba, L’Epopée Bambara de Ségou, Sozaboy et Monné (mises en sc. de S. Loïk), Mokhor (mise en sc. de P. Morand). Au cinéma, il a travaillé avec M. Hondo, J. Oppenheim, K. Riberholdt, J-M. Isabel, J. Laplaine, D. Amar, H. Salem, etc.
      Directeur artistique de la compagnie Deux Temps Trois Mouvements à Paris, il signe une quinzaine de mises en scène, dont Les Mouches de J-P. Sartre, Le Maître de musique (création avec 200 musiciens et danseurs pour la mission 2000), Le Papalagui, Da Monzon, Caravansérail des conteurs, En attendant Godot de S. Beckett, L’Humanité plage de S. Cotton.
      Il donne des stages de formation d’acteurs dans plusieurs pays, travaille sur le conte et compose la musique de différents films. Il a créé Tama Evènements, association qui produit et organise des événements culturels et artistiques.


Morgane Lombard

Comédienne (Desdémone)

      Parallèlement à une licence d’Etudes théâtrales à Paris X Nanterre, Morgane Lombard est élève de J-P Romond au Conservatoire National de Paris et suit les cours Véra Gregh-Balachova. Elle participe ensuite aux ateliers ou stages de J-C. Penchenat, C. Régy, B. Jacques, A. Serban, D. Pitoiset.
      Au théâtre, elle interprète aussi bien des textes classiques que le répertoire contemporain. Ses choix la conduisent à travailler sous la direction de P. Minyana, R. Cantarella, J.-P. Roussillon, E. Bierry, S. Lipszyck, M. Verschaeve, D. Ruiz, P. Haggiag, C. Chevallier. Au cinéma et à la télévision, elle est dirigée par de C. Corsini, C. Klapisch, F. Ozon, J-M. Moutout, O. Guignard, A. Issermann, J. Santoni, C. Carion, B. Malaterre, E. Sumer, O. Klein, Ch. Sonderreger, H. Pratt.

Anne Azoulay

Comédienne (Jessica)

      Au théâtre, Anne Azoulay a été dirigée par J. Tephany, S. Chevara, A. Laurens, N. Cyrulnik, S. Maurice, P. Vellez, A. Tephany, V. Dossetto, J.-P. Dumas, J.-L.Jacopin, J.-P. André, J.-L. Martin Barbaz, O. Cointepas, etc.
      Au cinéma, elle a tourné avec I. Broué, P. Ramos, H. Manning, V. Léon, B. Rolland, A. Cianci, L. Klotz, Y. Marciano, J. Barthélémy, Y. Caldas. Pour la télévision, elle a travaillé avec B. d’Aubert, S.Clavier, C. Bonnet, J. Santoni, G. Vergez, C. François, H. Basle. Elle a collaboré avec Jacques Taroni pour la radio.
      Elle a assisté Philippe Adrien dans sa mise en scène de Grand peur et misère du IIIème Reich et a écrit (avec B. Rolland) le scénario de Léa.

Paul Allio

Assistant à la mise en scène

      Dans les années 70, Paul Allio fonde et codirige, avec Corinne Atlas et Michel Boujenah, la Compagnie de la Grande Cuillère, collectif de création qui réalise une dizaine de spectacles représentés au Théâtre Essaïon, Théâtre Mouffetard, Théâtre de la Bastille, Le Palace, Théâtre de L’Aquarium et en tournées. À la même période, il joue sous la direction d’A. Gatti, C. Ackerman, R. Féret, avant de mettre en scène et d’interpréter sa première pièce Euphoric Poubelle. Par la suite, il choisit de placer les années 80 sous le signe du compagnonnage avec Les Fédérés, pour plus d’une dizaine de créations. Il écrit et met en scène un autre de ses textes, intitulé Méchoui.
      Comme comédien, il travaille avec J.-L. Hourdin, L. Février, B. Bloch et participe au spectacle La Baraque de Dromesko. Il joue aussi pour la télévision et le cinéma.
      Il est également l’auteur d’un roman et de plusieurs scénarios.


Didier Payen

Scénographe

      Ancien élève de l’École Supérieure d’Art Dramatique du Théâtre National de Strasbourg (TNS), Didier Payen travaille comme scénographe pour le théâtre, l’opéra et la danse.
      Il collabore notamment avec P. Sireuil, L. Hemleb, M. Dezoteux, P. Van Kessel, V. Thirion, M. Delval, J. Godinas, I. von Wantoch Rekowski, N. Rossier, G. Pasquier, R. Georges, P. Bonté, J.-F. Noville, L. Gousseau et A. Bourgois avec laquelle il crée Un sapin chez les Ivanov à la Comédie de Saint-Etienne en octobre 2008.
      Il est également metteur en scène.

Dominique Aru

Cinéaste

      Cinéaste, Dominique Aru réalise des courts métrages de fiction, des documentaires, des essais et participe à différents projets pluridisciplinaires.
      Elle crée avec Axel Guyot en 1993 une société de courts métrages, Viridiana Productions, où elle suit les auteurs et développe pendant dix ans de nombreux projets. Intégrant le grand atelier de scénario de la FEMIS en 2001, elle écrit son premier long métrage. Depuis 2003, elle participe à (CAP)* (Coopérative Artistique de Production), un laboratoire de recherche interdisciplinaire à Montreuil. En 2005, elle se lance, aux côtés de Philippe Lanton, dans le projet Montreuil/Blanc-Mesnil sur Monde. En 2007, elle termine La dépanneuse, un moyen-métrage produit par les Films d’Avalon et diffusé sur Arte (mai 2008). Elle se consacre actuellement à l’écriture d’un long métrage.
      Intervenante en cinéma dans différents collèges et lycées et dans le cadre de différentes manifestations (Un été au Ciné, Le centenaire du cinéma à la Maison du Geste et de l’Image, Banlieues’art), elle enseigne aussi l’histoire du cinéma, l’analyse filmique et le scénario à l’Ecole de cinéma IIIS.

Charlotte Villermet

Créatrice costumes

      Après l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique du TNS, Charlotte Villermet choisit de se consacrer, depuis 1989, aux décors et aux costumes qu’elle imagine pour S. Oswald, J. Dautremay, B. Sobel, J. Deloche, J. Rebotier, S. Serfaty, M. Didym, C. Anne, B. Bloch, C. Buchvald, B. Abraham-Kremer, V. Novarina, A. Mollot, A. Bezu, N. Fillion. Elle réalise également des scénographies pour des lieux d’extérieur (Festival de Gavarnie, décor pour J. Lavelli au Théâtre de Fourvière), des déambulatoires, ou des manifestations scéniques (Grande Halle de la Villette, Parc Floral, etc.).

Luc Jenny

Eclairagiste

      Depuis 1989, Luc Jenny a travaillé pour de nombreuses mises en scène de théâtre, de danse ou d’opéra. Depuis 2003 il collabore aux spectacles mis en scène par Bernard Bloch. Il a notamment mis en lumière L’Ouest solitaire et L’Hypothèse Mozart.
      Son parcours s’enrichit également de conceptions lumières pour des installations pérennes, des expositions de photographies, des performances.


Rodolphe Burger

Musicien

      En 1980, Rodolphe Burger a fondé le groupe Kat Onoma, groupe phare de la scène rock française qui publie sept albums. A partir de 1993, il entame une carrière solo avec l’album Cheval-Mouvement, suivi en 1999 de Meteor Show (grand prix de l’Académie Charles Cros), produit par Doctor L. Il multiplie alors les collaborations, avec F. Hardy, A. Bashung, ou encore récemment J. Higelin. Il se produit sur de très nombreuses scènes, en France comme à l’étranger.
      Il crée son label, Dernière Bande, et publie J. Balibar, J. Blood Ulmer, A. Bashung, Y. Dormoy, ainsi que des projets conçus avec les écrivains Olivier Cadiot ou Pierre Alferi. Il crée ensuite le festival C’est dans la Vallée à Sainte-Marie-aux-Mines (68).
      Artiste invité du Conservatoire National de Musique de Strasbourg (résidence 2006-2007), il a présenté une création avec les élèves dans le cadre du festival Musica.
      Il est aussi auteur de plusieurs musiques de films.

      Son actualité
      Son dernier album, No Sport, sorti en février 2008 (Capitol/EMI), est l’occasion d’une importante tournée.

Yves Dormoy

Musicien

      Compositeur, saxophoniste, clarinettiste et arrangeur électronique, Yves Dormoy participe dès le début des années 70 à diverses expériences d’improvisation collective avec l’Ensemble d’Improvisation, puis au sein du quartet Musique Aufhebung. La démarche musicale, radicale, s’inscrit dans le courant de la «Free-
      Music» européenne. En 1984, avec l’arrivée de Rodolphe Burger notamment, la musique s’organise et s’électrise sous le nom d’Oeuvre Complète. De cette famille musicale est né le groupe Kat Onoma.
      Depuis 1996, il développe une recherche personnelle, à travers de nombreuses créations radiophoniques pour France Culture, qui aboutissent à l’album J’ai longtemps détesté les villes. Début 2002, il revient au concert et se produit dans des festivals en France, au Japon ou en Ouzbékistan. Avec Rodolphe Burger, il développe le projet Planetarium, issu d’une création à la Cité des Sciences de Paris en 2003. Il signe régulièrement des installations sonores avec John Tchicai avec qui il travaille sur des projets articulés autour de l’ordinateur et de la composition électronique.

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