jeudi 28 janvier 2010

Haïti-Séisme : du sexe sous les tentes et ailleurs



En raison du séisme qui a basculé le quotidien des Port-au-Princiens dans l’horreur, ces derniers vivent un stress constant. Pour y faire face, certains fument énormément, d’autres multiplient les ébats sexuels.


« En dépit de tout ce que nous vivons, il y a des gens qui trouvent le moyen de penser à ça !», s’indigne un homme dans la quarantaine, choqué d’entendre que sous les tentes de fortune disséminées un peu partout, certains et certaines se livrent à des ébats sexuels.

En effet, plusieurs cas sont rapportés que même dans l’exiguïté d’une tente, ou en plein air, des sans-abris ne se privent pas des plaisirs des sens. Mais là, soulignent certains observateurs, il ne s’agit pas de plaisir mais d’un besoin physiologique, un coït pur et simple.

« Cela faisait plus de deux semaines que je ne n’avais rien fait, je n’en pouvais plus, catastrophe ou pas, la vie continue », confie Eddy, logeant avec sa copine dans un centre d’hébergement situé dans une école tenue par des religieuses à Carrefour.
Ils sont plusieurs à penser comme Eddy, surtout des jeunes. Pour eux, c’est un bon moyen de combattre le stress énorme causé par le séisme du 12 janvier et les multiples et inquiétantes répliques. Pour oublier, certains fument, d’autres s’accouplent, ou font les deux.

Ne trouvant plus d’endroits pour se rencontrer, les amants de la catastrophe trouvent leur compte dans tout lieu désert, isolé, des arrière-cours, des parcs, voire dans les camps de fortune.

Mais ces ébats n’ont pas l’air de plaire à tout le monde. Plus d’un se plaignent d’être dérangés la nuit par des amants plutôt bruyants et dont les jeux durent un certain temps.

« Les gens sont sans-gêne, ils font tout n’ importe où, le plus pénible c’est que les enfants doivent subir ça », s’énerve cette mère de famille.
D’autres enragent plutôt de tomber sur des scènes ou encore des personnes dans une position sans équivoque, comme c’est le cas par exemple à Pétion-Ville.
« Ceux-là, au lieu de se mettre ensemble pour prier viennent copuler ici », lance une vieille femme à la vue d’un groupe de jeunes gens enlacés dans un parc à la tombée de la nuit.

D’autres, plus vindicatifs, exhortent ces amants à se convertir et à abandonner le péché.
Ce qui favorise cette situation, opinent des observateurs, c’est d’abord la promiscuité dans un Port-au-Prince qui devient un immense dortoir à ciel ouvert. A ajouter aussi le fait que certains tabous et inhibitions sont tombés d’eux-mêmes. Des femmes se baignent toute nues ou font leurs ablutions au vu et au su de tous.
Certains craignent déjà un baby-boom et appellent à distribuer des préservatifs dans les centres d’hébergement.

Le sexe, un secteur victime

La catastrophe du 12 janvier a également frappé un secteur d’activité qui est celui du sexe. La plupart des hôtels de la Grand-rue sont détruits, les Dominicaines sont enterrées sous les décombres, comme c’est le cas de bien d’autres maisons closes à travers la capitale.

L’une des histoires à parcourir Port-au-Prince depuis le jour du séisme est celle d’un homme que la mort violente a surpris dans un hôtel en train de faire un cunnilingus. Il est resté plusieurs jours dans cette position scabreuse avant que la population ait mis le feu aux deux cadavres.

Par parer à la crise, à Carrefour, des prostituées sont allées offrir leur service aux clients à l’endroit où ils se trouvent, c'est-à-dire dans le voisinage des centres d’hébergement...


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