jeudi 14 janvier 2010

Une femme au milieu des décombres à Haïti ravagée par un séisme le 12 janvier 2010 Haïti, après le séisme Monde 14/01/2010 à 12h32 (mise à jour à 20h


Ne pas être oubliés. Les habitants de Jacmel, une localité de 30.000 personnes, à 40 kilomètres de Port-au-Prince, tentent de rendre compte de la situation dans leur ville. Après le témoignage du père Sauveur Content, Libération a reçu un mail du Cine Institute de Jacmel.

Andrew Bigosinski, directeur de ce centre de création et de formation, dont les infrastructures sont sévèrement endommagées: «Il n'y a pas de plan de sauvetage local. Pas de nourriture, d'eau, de couvertures ou de médicaments. L'hôpital Saint Michel s'est effondré. J'ai dormi avec 3000 autres personnes sur la piste d'atterrissage hier. On pouvait entendre les hurlements des gens pleurant dans la ville. Un cauchemar.»

Ces quelques photographies, transmises par le Cine Institute, montrent l'ampleur des dégâts.

http://www.flickr.com/photos/43596953@N06/sets/72157623203943468/show/

Le père Sauveur Content est prêtre et doyen de la faculté des sciences de gestion de Jacmel. Il raconte, pour Libération, l'ampleur du séisme, qui a frappé, bien au-delà de la capitale haïtienne.

«A Jacmel, l'hôpital ne fonctionne plus. Tous les médecins sont obligés de s'installer sur la piste d'avions pour offrir aux victimes les premiers soins. Quels soins ! Il y a des pieds amputés, des cas très graves. Le bas de la ville de Jacmel, entre autres, est dévasté. Deux établissements secondaires se sont complètement effondrés. Beaucoup d'élèves sont morts. Je ne peux estimer l'effectif. Des maisons privées, des églises catholiques et protestantes. Les plus importantes de la ville, la cathédrale par exemple, ne sont plus fonctionnelles.

»Les gens de la ville ont passé la nuit d'hier à l'avion [l'aérodrome, ndlr] sous l'ordre des autorités. Ce soir encore, et pour plusieurs jours. Il n'y a pas d'eau potable, pas de nourriture, pas de médicaments... Des dizaines de gens, peut-être beaucoup plus, sont encore sous des décombres. Ils crient, en vain, au secours. Ils mourront certainement. Les cadavres seront putréfiés dans deux jours. Ce sera dangereux pour la population. Des gens n'ont rien à manger. Beaucoup d'entre eux n'ont pas de maison. Ils ne savent pas ou aller. Le peuple est affolé. A Port-au-Prince, l'Archevêque est mort. Je ne peux pas rester davantage parce que dans quelques minutes nous pourrons connaître une autre secousse.»

Recueilli par JULIA PASCUAL

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