mardi 6 avril 2010

Intervention à la conférence des donateurs du 31 mars à New-York


Le Tremblement de terre qui a secoué Haïti le 12 janvier 2010, c’est une grande tragédie. Mais c’est aussi une opportunité pour le peuple haïtien de reprendre en main son destin et de construire la nation sur de nouvelles bases.

Les nombreuses pertes en vies humaines ainsi que les dégâts matériels enregistrés lors du séisme sont avant tout le résultat de l’exclusion qui a toujours caractérisé les rapports sociaux en Haïti. Nous voulons désormais une société plus inclusive, plus juste, plus humaine où les droits de tout un chacun sont respectés, où les femmes, les paysans, les personnes vivant avec un handicap, les vodouisants, etc. ne sont plus exclus. Il faut désormais faire des ruptures en Haïti : rupture avec l’exclusion, la centralisation à outrance, la dépendance…

Pour cela, il nous faut trouver, entre nous, un consensus sur les nouvelles orientations à donner à notre pays. Depuis la catastrophe, divers secteurs de la vie nationale se sont mobilisés, ont réfléchi et ont fait des propositions intéressantes sur la nouvelle Haïti qu’ils veulent, et je parle ici en leur nom. Tout en continuant à gérer l’urgence occasionnée par le séisme, il nous faut poursuivre ce travail de réflexion pour aboutir à un plan consensuel pour le futur d’Haïti.

Il n’y aura pas de développement en Haïti, sans le peuple haïtien. Il n’y aura pas de développement sans les femmes.

La majorité des groupes qui se sont exprimés sur la nouvelle Haïti, ont mis en avant l’éducation pour tous et toutes, la participation des femmes à tous les niveaux, la valorisation de la production nationale pour le bien-être d’abord de la population, l’utilisation des énergies renouvelables pour réduire la pression sur les ressources forestières, le respect des droits fondamentaux, comme priorité et orientations pour la nouvelle Haïti.

Nous remercions tous les pays et les peuples du monde qui se sont mobilisés après le séisme pour venir en aide à Haïti. Nous continuons de compter sur leur support pour passer ce mauvais cap. Mais pour que les fonds qu’ils vont accorder à Haïti dans le cadre de cette conférence donnent des résultats probants, à moyen et long terme, il faut appuyer les efforts du peuple haïtien dans toute sa diversité, pour forger aujourd’hui son destin.

Par Colette Lespinasse

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