vendredi 30 juillet 2010

FRANCE D'EN HAUT ET FRANCE DES ROUTES


Chronique hebdomadaire de Philippe Randa

Un événement en chasse un autre, une affaire en fait oublier une autre… Tout passe, tout lasse et l’imbroglio Bettencourt-Woerth, malgré ses rebondissements quasi-quotidiens sur fond de médiatiques auditions, de perquisitions inattendues, de sordides trahisons, de nauséabondes allégations, de généreux testaments, de petits services rendus entre amis et de témoignages achetés commençait à lasser le chaland. Et à agacer fortement cette “France d’en haut” qui n’aime rien moins que l’on fouine dans ses affaires, qu’on découvre ses petits arrangements et qu’on apprenne les enrichissements très particuliers de certains de ses représentants.

C’est dire si le gouvernement peut remercier “nos amis les Roms” d’avoir saccagé le village de Saint Aignan vendredi dans le Loir-et-Cher : ils lui ont ainsi fourni miraculeusement sur un plateau l’occasion de bomber à nouveau le torse, d’annoncer qu’on allait voir ce qu’on allait voir et de promettre toujours et encore tout et n’importe quoi, c’est-à-dire le soleil en pleine nuit, les glaces refroidies aux micro-ondes et la répression de la délinquance en France.

Étonnant, d’ailleurs, qu’il existe encore des brigands en France ! Du moins depuis presque une décennie : Nicolas Sarkozy n’a-t-il pas pris les rênes du ministère de l’Intérieur en 2002 ? Puis la présidence à la République en 2007 ? Plus de huit ans, donc, qu’il ferraille contre la criminalité, karchérise la délinquance, traque la fripouille et met à mal le banditisme…

Avec de stupéfiants résultats annoncés chaque fois avec force chiffres et statistiques par les porte-paroles successifs du Ministère de l’Intérieur : ça baisse, ça baisse… Payez vos impôts en paix… Ça baisse, ça baisse !
Hé oui ! Le crime, en France, n’en finit pas de baisser, c’est-à-dire de remplir les tribunaux toujours plus engorgés, les prisons toujours plus surpeuplées… et les points du permis de conduire de sauter les uns après les autres !
Le seul “hic”, c’est que les gens sont terriblement ingrats et les Français tout particulièrement : le nombre de ceux qui croient encore dans le bagout sarkozyste se réduit comme peau de chagrin.

Quant aux Roms, citoyens français ou non, ils auraient bien tort de s’inquiéter plus que d’habitude… L’été passé, un événement en chassera un autre, une affaire en fera oublier une autre… Les quelques camps que l’Opinion publique découvre avec stupéfaction illégaux – près de 300, tout de même ! – vont sans doute être fermés, tels qu’annoncés et pour respecter l’effet d’annonce du matamore de la place Beauvau, soit !(1)

Il fût néanmoins une époque où un camp d’outre-Rhin assurait sur son portail “le travail rend libre” ; il est certain que pour les gens du voyage, ce sont à l’évidence les kilomètres qui libèrent. D’un camp à l’autre. Tout les évacués de ces jours prochains feront un petit tour, sous le soleil estival, et reviendront ici, là ou ailleurs comme ils en ont l’habitude, de générations en générations.

La plupart d’entre eux continueront peu ou prou à respecter les lois françaises – au moins autant que la moyenne des /Gadjos/(2) – et, parmi eux, ceux qui n’ont d’autres vocations qu’à “voler les poules”, voir plus si affinités, continueront comme par le passé.

Comme d’autres continueront leurs petits arrangements, leurs enrichissements très particuliers, leurs généreux testaments et à se rendre de petits services entre amis du même Monde…

Le contribuable français, lui, continuera de compter les vols des uns et les vols des autres… en se demandant qui, en définitive, lui coûte le plus cher !

NOTES
(1) Le ministre a lui-même chiffré à environ 300 le nombre de “camps ou squatts” en France.
(1) /Gadjo/ : Terme employé par les gitans pour désigner ceux qui ne sont pas gitans.

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