jeudi 29 juillet 2010

Haïti - République Dominicaine : Une cohabitation fragile et dangereuse


Les manifestations humanitaires, largement médiatisé du Président Fernandez, l’aide concrète de la République Dominicaine à Haẗti depuis les premières heures qui ont suivi le séisme du 12 janvier dernier, ainsi que la multiplication des déclarations de fraternité entre les deux peuples qui occupent la même île (dictées le plus souvent par l’intérêt politique), ne doivent pas nous faire oublier que ces actes aussi louable soient-ils, et cette soudaine fraternité entre les deux peuples, ne sont pas partagé par l’ensemble de la population dominicaine. Tout au contraire, les foyers de tensions se multiplient au travers du pays, en cause, la présence de plus en plus visible de nos concitoyens haïtiens illégaux qui fuient la misère économique d’Haïti.

Sabás Burgos, ex-directeur des Migrations dans la zone Nord, prévient que l’« immigration massive d’haïtiens sans document sur le territoire dominicain est dangereuse pour la stabilité social du pays » Précisant qu’avant le séisme « la simple présence des agents des Migrations suffisait à faire fuir les illégaux mais aujourd’hui les illégaux s’en moquent ».

Il a expliqué que des rues, des quartiers et des champs à Santiago sont pleins d’Haïtiens illégaux. Il affirme que depuis 6 mois, Santiago ressemble de plus en plus à une nouvelle Haïti. Des enfants, des adolescents, des femmes envahissent la ville et ne cessent de mendier alors que d’autres vendent toute sortes de marchandises dans les rues.

Charles Lora, le président de l'Association des Commerçants du Centre Historique de Santiago, dénonce cette présence massive d’Haïtiens qui éloigne les touristes et affecte le commerce, « beaucoup de clients cessent de visiter nos établissements parce qu'ils sont harcelé » De plus précise-t-il, « plusieurs tours opérateurs ont modifié leurs circuits pour éviter aux touristes ces situations, causant des pertes économiques à la ville dont les revenus dépendent en grande partie des touristes ».

Le président dit avoir alerté à plusieurs reprises les autorités, de la situation, mais la réponse a toujours été la même « nous ne pouvons rien faire, les rapatriements sont suspendus depuis le séisme du 12 janvier dernier ».

Un inspecteur des Migrations affirme avoir reçu des menaces de morts et des insultes « ils m’ont dit [les haïtiens] que ce pays été à eux et qu’il le récupérait»

Il ne faut bien évidement pas généraliser ces témoignages, mais ils sont symptomatique d’une situation qui se détériore de plus en plus en République Dominicaine. Les interventions répétées du Président Fernandez auprès des États Unis quant au respect de la souveraineté de la République Dominicaine, le rappel à ses devoirs de la Minustah en Haïti, afin qu’elle assure la sécurité à la frontière ou le fait qu’un des sujets centraux de la Commission Mixte Bilatérale soit la migration confirment clairement l’existence d’un problème sérieux.

Rappelons que d’après les autorités dominicaines, près d’un million d’haïtiens illégaux vivent dans leur pays, soit 15% de plus qu’avant le séisme du 12 janvier dernier. Il est à craindre que la multiplication de ces incidents servent de prétextes à certains éléments radicaux de la population pour justifier «d’injustifiables» actes de violence envers les haïtiens ce qui, historiquement ne serait pas la première fois.

http://www.haitilibre.com/article-505-haiti-republique-dominicaine-1-million-d-haitiens-illegaux.html
http://www.haitilibre.com/article-679-haiti-republique-dominicaine-100-haitiens-expulses.html
http://www.haitilibre.com/article-417-haiti-republique-dominicaine-reseau-de-mendicite-d-enfants-haitien-confirme.html

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