Tous les candidats de la diaspora à la présidence ont été écartés de la course électorale. Le ministre des Haïtiens vivant à l'étranger (MHAVE), Edwin Paraison, dit regretter cette décision du CEP, tout en soulignant des points d'ombre dans la loi électorale et dans la Constitution sur le certificat de résidence de cinq ans.
Haïti: En exigeant des candidats à la présidence cinq ans de résidence consécutive dans le pays, ni la Constitution ni la loi électorale ne disent clairement combien de temps l'intéressé doit passer chaque année en Haïti, a souligné le ministre Edwin Paraison dans une note publiée le 23 août 2010. « La façon dont cet article a été écrit dans la loi mère peut donner lieu à n'importe quelle interprétation, a-t-il ajouté. Une réforme constitutionnelle ou une considération dans la prochaine loi électorale doit pouvoir faire la lumière sur la question. »
Par ailleurs, le ministre Paraison a rappelé que depuis l'année dernière, son ministère avait envoyé aux instances concernées un projet de loi sur le vote des Haïtiens vivant à l'étranger. « En dépit du fait que le tremblement de terre a changé les priorités, le MHAVE a maintenu le contact sur le sujet avec la présidence, la primature, les acteurs politiques, la diaspora et la communauté internationale », a-t-il expliqué.
En outre, à la fin du mois de juillet, le MHAVE avait soumis au Conseil électoral provisoire (CEP) un projet de loi pilote sur la mise en place des bureaux de vote en République domicaine, Miami, New York et à Montréal, a fait savoir Edwin Paraison. « Le fait qu'il n' y a pas eu de réforme électorale, l'installation de ces bureaux de vote à l'étranger n'a pas eu lieu », a-t-il regretté.
Le MHAVE dit aussi constater que l'inscription des candidats de la diaspora a fait beaucoup de vagues. Les gens se questionnent sur la représentativité de ces candidats dans la diaspora, du fait qu'aucun parti politique n'a véritablement un bureau à l'étranger, entre autres.
Avant de pouvoir répondre à toutes ces interrogations, le titulaire du MHAVE a réitéré son engagement à continuer à travailler avec la diaspora et à jouer son rôle de promoteur, des compatriotes vivant en dehors du territoire haïtien en vue de parvenir à l'intégration pleine et entière dans la vie politique nationale, .
« Il est temps que notre diaspora ne soit pas seulement une vache à lait, mais que l'Etat haïtien lui garantisse la jouissance de ses droits », a déclaré Edwin Paraison, comme un appel aux nouvelles autorités législatives et gouvernementales qui sortiront des prochaines élections.
Rappelons que tous les prétendants de la diaspora à la présidence ont été écartés de la course électorale. Qu'il s'agisse de Lavarice Gaudin, de l'homme d'affaires Voigt Charles Henry, du Dr Kessler Dalmacy ou de l'ancien ambassadeur d'Haïti à Washington, Raymond A. Joseph. Mais Wyclef Jean, étant plus populaire que les précédents, a bénéficié d'une plus grande attention des médias.
Deux autres candidats indépendants de la diaspora, Rodriguez Mario Eddy Gabriel et Cluny Duroseau Vilaire, ont été également écartés du processus électoral. L'un pour n'avoir pas soumis son titre de propriété et le document du ministère des Haïtiens vivant à l'étranger, l'autre seulement pour n'avoir pas soumis son titre de propriété, selon le CEP.
Quant à l'objection du ministre Edwin Paraison sur la résidence de cinq ans exigée aux candidats présidentiels par la Constitution et la loi électorale sans préciser combien de temps le candidat doit passer chaque année en Haïti, il convient de souligner qu'il s'agit de résidence consécutive de cinq ans, sans aucune interruption.
Robenson Geffrard
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