La rentrée scolaire 2010 est marquée par le sceau de la rigueur budgétaire qui caractérise le gouvernement avec beaucoup plus d’effets sur nos élèves dans la mesure où notre école accuse un retard important.
La mise en place de cette politique de non remplacement d’un enseignant sur deux, partant à la retraite, a des conséquences catastrophiques dans notre académie. Un grand nombre d’établissements subit des fermetures de classes, qui ne sont pas toujours justifiées, car certaines ont un effectif qui avoisine la moyenne académique.
Dans l’académie on dénombre 20 fermetures et 20 moyens remis au ministère. Cette politique restrictive a d’énormes conséquences sur la scolarisation de nos élèves puisque l’échec massif du système va s’accentuer avec la généralisation des classes à plusieurs niveaux et celles des classes surchargées.
Cette rentrée 2010 va voir l’application de la réforme de la mastérisation avec les PE2 et les PE stagiaires ayant eu le concours en juin qui seront mis directement sur le terrain encadrés par des MAT (Maîtres d’Accueil Temporaire) et des Maîtres Formateurs.
La politique comptable de l’administration donne une formation au rabais à ces jeunes collègues qui n’ont aucune pratique réelle du métier. De plus, le démantèlement des RASED s’accentue ; le nombre d’élèves en grande difficulté augmente d’autant plus que ces derniers se retrouvent dans des classes sans prise en charge particulière et que bien souvent le traitement de leurs difficultés est laissé aux enseignants dans la classe sans l’aide d’un enseignant spécialisé. En outre on assiste à la diminution du nombre d’AVSI. Toujours pour des raisons budgétaires les départs en formation de personnels spécialisés tels les psychologues scolaires ont été annulés au dernier moment, alors que les candidats avaient déjà été sélectionnés et préparaient leur départ.
Concernant les moyens de remplacement, les responsables du rectorat ont décidé d’enlever aux IEN la gestion des ZIL et des Brigades Congés et de centraliser dans un seul service, avec les BFC et BAR, tous les types de remplacement.
Une menace plane sur la formation continue que l’administration prévoit d’organiser hors du temps scolaire, le mercredi après-midi ou pendant les vacances.
Lors du mouvement 2010, les syndicats ont été à nouveau tenus à l’écart des opérations préparatoires du mouvement de mutation. L’administration, dans sa volonté farouche de reprendre seule la gestion du mouvement, a communiqué directement avec le personnel par leur boîte I-PROF avant de rencontrer les syndicats. Nous déplorons toujours l’absence de vrai dialogue entre le rectorat et les représentants du personnel, où ces derniers joueraient vraiment leur rôle de partenaires sociaux, en toute démocratie. Les opérations de passage en force des représentants de l’administration dans les instances paritaires continuent ; certaines décisions sont prises au CTPA, ou en CAPUD malgré l’opposition de l’ensemble des représentants des personnels et les attaques portées par le gouvernement contre l’exercice du droit syndical perdurent.
La politique menée dans notre Académie en matière d’enseignement, d’éducation et de formation est vectrice d’échec et malheureusement les premières victimes de ce système sont nos élèves. La réorganisation du système scolaire par le biais des réformes, n’a rien à voir avec les problématiques, les enjeux, les nécessités pédagogiques et culturelles de l’École en Guadeloupe. En outre, la réduction des moyens affectés à l’École, la modification du mode de recrutement des maîtres portent atteinte à l’emploi des Guadeloupéens et au droit de nos jeunes diplômés à travailler dans le secteur de l’Éducation. Pour toutes ces raisons nous devons rester vigilants et continuer à se battre.
Source : SPEG - SPEG/INFO N°1 - Septembre 2010
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