mercredi 20 octobre 2010

LEKOL A « NOU SE »

Katryem dè (quatrième saison)
Oktob 2010 – Mé 2011

Trois ans déjà ! Et voilà notre quatrième année. Une expérience inédite, qui dans la durée, s’inscrit dans les pas d’un peuple en quête de lui-même. « Lékol a nou sé », université populaire de YO TE POU NOU SE.

« APWANN… E KONNET. VWE LWEN »
APPRENDRE. CONNAITRE. SE PROJETER. 

« Aujourd’hui plus qu’hier, l’avenir dépend de la connaissance. Et d’abord pour un peuple, de la connaissance de soi, donc de son histoire » écrivions nous lors du lancement de « Lékol a nou sé » en 2007. Nous ajoutions, « comment croire pouvoir viser l’excellence, affirmer sa culture et son être au monde, pour un pays éduqué dans l’incompréhension de son passé ? »
La Guadeloupe, en dépit de l’impensable qui depuis des siècles tente de la maintenir en dehors d’elle-même, s’interroge, questionnant soubresauts et convulsions qui, constamment, la renvoient aux incohérences de son existence. Confrontée à l’effondrement de chimères vécues comme intangibles, désemparée face aux illusions perdues, déchirée, elle semble saisie d’une frénésie d’histoire. Comme si notre peuple pressentait la nécessité de trouver en lui-même, ressorts et ressources pour affronter l’incertain. 
Dès lors jaillissent de ses entrailles les multiples sources d’une pensée créatrice de soi. Une pensée, qui se nourrissant du passé, puisse se débarrasser des oripeaux du mimétisme, se libérer des entraves de la peur et concevoir l’univers à la lumière d’une expérience singulière. Une pensée indépendante nous permettant enfin de porter sur nous même et le monde, notre regard de peuple caribéen.

Poursuivant sa route, pas à pas, YO TE POU NOU SE participe de cette œuvre collective, essentielle à notre devenir. « Contribuer modestement à l’éveil civilisationnel de notre société, de ce qui l’a construit, des mécanismes qui depuis des siècles, président à notre émergence… », avions nous annoncé. Il y a trois ans.


« KI LEKOL A NOU SE ? »
QUELLE UNIVERSITE ? 

Plus que jamais les fondations de « Lékol a nou sé » restent vraies, s’articulant autour des cinq principes originels :

1 – La connaissance est un processus long, profond, cumulatif, basé sur le travail, excluant bavardage, approximation et m’as-tu-vu.
2 – L’histoire est une construction s’inscrivant dans une démarche combinant de multiples approches en vue d’appréhender la complexité du passé comme du présent. 
3 – Les cours de « Lékol a nou sé » ne sont pas des conférences-débat, mais des cours dans lesquels les élèves viennent acquérir un savoir.
4 – La transmission de la connaissance ne saurait s’effectuer sans vérification de celle-ci, une forme d’évaluation suivie d’une correction collective sera expérimentée.
5 – « Lékol a nou sé » est un espace de respect mutuel, respect des élèves, respect des intervenants qui bénévolement offrent leur savoir au service de tous.

« KATRYEM DE AN NOU »
NOTRE QUATRIEME SAISON

Riche de la diversité des treize intervenants ayant, depuis trois ans, accepté de partager leur savoir, « Lékol a nou sé », en accueille quatre nouveaux, dans le respect de leurs approches. Nous leur souhaitons la bienvenue.
L’équipe pédagogique et le comité d’organisation de « Lékol a nou sé » proposent les orientations suivantes :

- La thématique des trois prochaines saisons s’intitule : « La Caraïbe : espace, peuples et lieux d’histoire ».
- Les cours de « Lékol a nou sé » s’articulent autour de six modules de deux sessions chacun (chaque session étant de 2 h).
- Un seul séminaire décentralisé (de 4h) sera organisé cette année, vu l’importance de la sortie hors de Guadeloupe. 
- Deux sorties pédagogiques sur le terrain complètent le programme : découverte de vestiges à Morne-à-L’eau et pour la première fois un voyage pédagogique de quatre jours à Antigue.
- « Lékol a nou sé » est d’accès libre avec un droit d’inscription annuel de 20 € (10 € pour les étudiants et les chômeurs).
- Chaque session (les modules, le séminaire et le voyage) sera accompagnée d’un cahier de cours (les huit cahiers pouvant être achetés pour la modique somme de 10 €).
- Nous poursuivons la mise à disposition des cours précédents sous forme de D.V.D.
- La soirée habituelle de clôture associant élèves et enseignants tirera le bilan de la saison écoulée dans une atmosphère de convivialité.

Module 1 XVIIIe – XXe siècle 

Jean (B) BARFLEUR

L’habitation littorale, pivot d’une insularité singulière : le cas de Belle-Plaine Abymes (1725 – 1970)
« An fondas a on bannzil apa, bitasyon bòd lanmè : ka a Belplèn (1725 – 1970) »

Mardi 26 Octobre : cours
(18h30 – 20h30)
Mardi 9 Novembre : évaluation – échanges
(18h30 – 20h30)

L’occupation de l’espace insulaire des Petites Antilles, s’articule dès le XVIIe siècle à partir des habitations littorales. Comment en Guadeloupe, l’histoire de l’une d’entre elles, témoigne d’un rapport construit au territoire, fondement d’une culture et d’un peuple.



Séminaire 1 – Trois-Rivières

Nathalie SERRAND – Christian STOUVENOT

Lieux et thèmes d’histoire amérindienne
« La listwa ka palé, an tan mérendyen . »

Jeudi 11 Novembre
(8h30 – 12h30)

Les sites guadeloupéens, comme ceux des autres îles, illustrent les grandes phases de l’occupation précolombienne de la Caraïbe. De chacun d’eux émergent des thématiques éclairant la vie amérindiennes : alimentation et exploitation des ressources naturelles, céramiques, échanges et matières premières, habitations et occupation des espaces…

Module 2 XVe – XIXe siècle 

Raymond BOUTIN

Les fondements de l’organisation du territoire guadeloupéen (XVe – XIXe siècle)
« Teritwa Gwadloup, an nannan a karésol a’y (XVe – XIXesyèk) »

Mardi 07 Décembre : cours
(18h30 – 20h30)
Mardi 14 Décembre : évaluation – échanges
(18h30 – 20h30)

La mise en valeur et l’organisation du territoire guadeloupéen a été un long processus combinant aussi bien des facteurs économiques, administratifs et militaires que politiques, démographiques et culturels.

Module 3 XIXe – XXe siècle 

Juliette SAINTON

Parler après 1848. Les proverbes, témoignage linguistique d’un patrimoine culturel.
« Lapawòl pasé 1848. Pwovèb, on témwanyaj lengwistik a on patrimwann kiltirèl. »

Mardi 11 Janvier : cours
(18h30 – 20h30)
Mardi 18 Janvier : évaluation – échanges
(18h30 – 20h30)

Examiner les proverbes sous deux angles : un témoignage des structures de la langue créole a un moment de son histoire, un patrimoine culturel qui puise ses racines dans une vision du monde tirée de l’expérience commune.

Module 4 XIXe – XXe siècle 

Jean-Pierre SAINTON

La commune, territoire d’enjeux politiques à travers l’histoire
« Lakomin, la politik Gwadloup pran nésans é touvé’y maré. »

Mardi 1er Février : cours
(18h30 – 20h30)
Mardi 08 Février : évaluation – échanges
(18h30 – 20h30)

La commune est aujourd’hui une réalité inscrite dans le quotidien et le calendrier politique de la Guadeloupe. Au point d’en oublier qu’il s’agit d’une lente construction à l’aboutissement contemporain pour le moins paradoxal, entre droit commun français et socle socio-anthropologique issu de la société d’habitation.

Module 5 XXe siècle 

Lydia BARFLEUR

La société civile dans la sphère publique caribéenne : essai d’analyse juridique et politique (de 1973 à nos jours).
« Lasosyété sivil an karayib la : on analiz jiridik é politik (dépi 1973 jis a jodi jou) »

Mardi 22 Février : cours
(18h30 – 20h30)
Mardi 1er Mars : évaluation – échanges
(18h30 – 20h30)

Quel a été le rôle de la société civile dans l’émergence de l’intégration régionale caribéenne ? Comment perçoit-elle la prédominance du libéralisme économique au sein du mouvement régional en cours ? L’analyse de son rôle conduit à mesurer la portée de l’action de cette société civile dans le régionalisme des Petites Antilles, ainsi que les conséquences juridiques et politiques.

Sortie 1 – Voyage pédagogique à Antigue de quatre jours
du vendredi 04 au Mardi 08 Mars
Découverte thématique de l’histoire antiguaise (visites de sites et exposés)
- Le peuplement (des origines au XVIIe siècle)
- Les fortifications (XVIIIe siècle)
- Habitation et esclavage (XVIIIe - XIXe siècle)
- Les institutions (XXe - XXIe siècle)

Module 6 XXe siècle 

Pierrot ARMOUGON – Jean-Claude PLOCOSTE

De l’économie d’habitation à l’économie de transfert : la Guadeloupe face à la crise mondiale.
« Soti an bitasyon pou rivé adan on ékonomi a lajan voyé : Gwadloup an fas é kriz mondyal la. »

Mardi 29 Mars : cours
(18h30 – 20h30)
Mardi 05 Avril : évaluation – échanges
(18h30 – 20h30)

« Tous ruinés dans 10 ans… » prédit un économiste célèbre. Quel sera l’impact de la crise financière sur l’économie guadeloupéenne, qui d’une économie d’habitation s’est orientée, au détriment de l’économie réelle de production, vers l’économie de transfert ? La formation des prix, la valeur ajoutée, les coûts, la fiscalité, les ressources et les dépenses publiques locales seront abordés afin d’interroger la capacité de régulation du système par les acteurs économiques et sociaux. 

Sortie 2 – Dimanche 10 Avril. Morne-à-l’Eau

Soirée de clôture. Mardi 3 Mai 2011 (18h30)



Inscriptions : 0690 34 70 60 ou 0690 69 67 08
Email : contact@yotepounouse.com

Facebook : Yo Té Pou Nou Sé

www.yotepounouse.com (site en construction, mise en ligne prochainement.)

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