Dix-neuf candidats à la présidence, 120 candidats au Sénat, 900 pour la Chambre des députés et 66 partis. Les électeurs ne manquent pas de choix.
Entre séisme, cyclone et épidémie de choléra, les Haïtiens sont convoqués dimanche pour des élections présidentielle et législatives à haut risque.
LE bilan de l'épidémie de choléra dépasse maintenant les 1 250 morts à Haïti et il s'alourdit chaque jour de dizaines de nouvelles victimes.
Des émeutes contre les casques bleus ont éclaté dans le pays à la suite de rumeurs accusant le contingent népalais de l'Onu d'avoir été le vecteur du virus du choléra. Ces violentes manifestations compliquent encore un peu plus la lutte contre la maladie ainsi que l'organisation des élections.
Le gouvernement haïtien a néanmoins décidé de maintenir la date du scrutin et Edmond Mulet, chef de la Minustah, qui comporte 12 000 casques bleus, a déclaré que les dispositifs logistique, technique et de sécurité nécessaires à la tenue d'élections crédibles étaient en place.
La campagne électorale a été écourtée dans les régions du centre les plus affectées par l'épidémie de choléra et, dans le nord, elle a été perturbée la semaine dernière pendant plusieurs jours par des émeutes anti-Minustah qui ont fait au moins deux morts et plusieurs dizaines de blessés.
Le personnel de l'Onu a participé à la mise en place de bureaux de vote et à la distribution des bulletins. Mais ses ressources logistiques, déjà engagées dans la lutte contre le choléra, sont limitées.
Les violentes émeutes anti-Onu de Cap-Haïtien font planer des doutes sur la capacité des forces de l'Onu à assurer la sécurité du scrutin si elles sont elles-mêmes la cible d'attaques. L'Onu a rejeté la responsabilité de ces attaques sur des individus cherchant à faire capoter les élections.
Certains hommes politiques se demandent si, dans un pays dont l'économie a été ravagée par le tremblement de terre du 12 janvier, qui a fait plus de 250 000 morts, des électeurs dont la principale préoccupation est de survivre face au choléra et à la misère participeront au scrutin.
Des optimistes et des pessimistes
Mais de nombreux observateurs affirment que les risques de créer un vide du pouvoir en reportant les élections dépassent largement les défis humanitaire, logistique et de sécurité posés par la tenue du scrutin.
La crédibilité constitue aussi un défi de taille dans un pays où depuis des années, la vie politique a souvent été chaotique et violente, mais l'impartialité du Conseil électoral provisoire (CEP) a été mise en doute.
Des désaccords non résolus entre l'exécutif et l'opposition sur la composition du CEP et ce qui est perçu comme des préjugés en faveur du président sortant, René Préval, ajoutent au défi de crédibilité, notait le mois dernier un rapport de l'International Crisis Group (ICG) basé à Bruxelles.
Dix-neuf candidats à la présidence, 120 candidats au Sénat, 900 pour la Chambre des députés et 66 partis ont été admis par le CEP à se présenter aux élections. René Préval, qui n'est pas autorisé par la loi à briguer un troisième mandat, a rejeté des accusations d'ingérence dans les activités du CEP pour tenter de conserver une influence sur le prochain gouvernement.
Les plus optimistes voient dans le scrutin du 28 novembre une chance pour le pays de rompre avec un passé fait d'effusions de sang, de troubles et d'instabilité et d'échapper au piège de la pauvreté et de la dépendance qui a fait de lui une « République des ONG ».
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Mais les pessimistes pensent que les élections ne feront qu'ajouter un chapitre malheureux aux calamités - tant naturelles que créées par l'homme - qui ont jalonné l'histoire d'Haïti.
– Envoyé à l'aide de la barre d'outils Google"
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