DISCRIMINATIONS. George Pau-Langevin monte au créneau - Info - RFO - RFO: "DISCRIMINATIONS. George Pau-Langevin monte au créneau
La députée (PS) de Paris d’origine guadeloupéenne souhaite imposer une charte de la diversité à tous les partis lors de chaque élection.
George Pau-Langevin, députée PS de Paris © DR La discrimination et les inégalités sont aussi présentes dans le champ politique. C’est ce que rappellent pertinemment George Pau-Langevin, députée de Paris et vice-présidente du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, et Béligh Nabli, maître de conférences en droit public à l’Université Paris-Est-Créteil et à Sciences Po, dans une tribune intitulée « En finir avec la discrimination des élus issus des minorités visibles », publiée par Le Monde du 10 novembre.
« Ségrégation politique »
« La hiérarchisation de la société n’épargne pas la cité, ni sa figure centrale : le citoyen » notent les auteurs : « Non seulement les inégalités et autres discriminations sont à l’origine d’une citoyenneté à plusieurs vitesses, mais la ségrégation politique se concentre sur les mêmes catégories de citoyens, des femmes et des hommes issus en particulier des classes populaires et des 'minorités visibles'. Ces citoyens de droit sont l’objet d’une 'double peine' de fait : socio-économique et politique. »
Résultat, une « auto-reproduction » sociale incarnée par le symbole de l’élite républicaine, à l’Assemblée nationale et au Sénat, à savoir l’homme blanc, de plus de 55 ans, appartenant aux couches sociales dites supérieures. « D’après les données statistiques fournies par l’Observatoire des inégalités, à peine 6 % des députés proviennent du rang des employés et des ouvriers, alors qu’ils représentent plus de la moitié de la population active », relèvent George Pau-Langevin et Béligh Nabli. En ce qui concerne la parité hommes femmes, il n’y a que 22% de femmes élues au Sénat et 18,5% à l’Assemblée nationale.
« Le fait d’être visiblement issu d’un segment particulier de la société semble être une source d’illégitimité ou d’incapacité politique » dénoncent également les signataires du texte. « Dès qu’il s’agit d’assurer une fonction exécutive locale ou un mandat de représentation nationale, une forme de ségrégation implicite et implacable s’abat sur nos concitoyen(ne)s noir(e)s, arabes ou asiatiques. »
Propositions
Comment donc assurer la diversité et le renouvellement générationnel du personnel politique ? George Pau-Langevin et Béligh Nabli proposent deux mesures : « l’interdiction du cumul des mandats (en nombre et dans le temps) et l’introduction d’une dose de proportionnelle pour les élections législatives ». Toutefois, expliquent les auteurs, « l’ouverture ainsi escomptée ne pourra se faire contre mais avec les partis politiques, qui doivent se départir de leur conservatisme pour mieux assumer et incarner le pluralisme de la société. Une telle prise de conscience doit se traduire en actes au moment stratégique des procédures d’investiture. Cette responsabilisation des partis doit être accompagnée, non pas d’un dispositif juridiquement contraignant, mais d’un engagement volontaire. »
Pour « mesurer l’évolution des moeurs partisanes », George Pau-Langevin et Béligh Nabli proposent également que le modèle de la Charte de la diversité, destiné à l’origine aux entreprises, soit appliqué aux partis politiques. Ces derniers seraient ainsi tenus remettre un rapport à la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) avant et après chaque élection des députés et sénateurs. « Sources de transparence, ces deux documents dresseraient le bilan des pratiques (candidats désignés) et des résultats (candidats élus) des partis, afin de les mettre face à leurs responsabilités respectives en matière de représentativité de la société », concluent les auteurs du texte.
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