dimanche 19 décembre 2010

Haïti: l’enjeu actuel est le même que 1804, la souveraineté.



Les Haïtiens sont campés dans la même position que leurs ancêtres, devant les mêmes adversaires et les mêmes ennemis.

  Si le passé était leçon, ils n'en seront pas là aujourd'hui:«En me renversant, on n'a abattu à Saint-Domingue que le tronc de l'arbre de la liberté des nègres; il repoussera par les racines, parce qu'elles sont profondes et nombreuses». Telles furent les paroles de Toussaint L'Ouverture piégé en raison de sa complaisance à vouloir négocier la reconnaissance de l'être souverain haïtien.

 A l’aube de 2011, le même enjeu et la même présence: celle d'une communauté africaine en Amérique.

 En 206 ans d'indépendance, Haïti n'a aucun allié politique sur qui elle peut vraiment compter. La condescendance  ou la pitié n'est garante d'aucune amitié.  Haïti survit en étant isolée, méprisée et mystifiée.

  La feinte d'ignorance  des dirigeants haïtiens des enjeux politico-historiques  d'Haïti  à l'occasion des relations diplomatiques est une part d'aliénation qui résulte du détournement de leitmotiv politique engendré par l'instrumentalisation de l'aide internationale. 

 Le titre de bénéficiaire d'aide  est un frein quant à l'affirmation de la souveraineté d'Haïti et c'est aussi une stratégie opportuniste d'ingérence dans la gestion interne  du  pays. 

  Il appert qu'au fil des ans, diverses sphères de la vie du peuple haïtien sont convoitées dans le but de créer chez lui une fausse conscience destructrice «des racines» dont parle Toussaint L'Ouverture.  Une conscience de soi autodestructrice de l'identité haïtienne. De cette façon, on veut  s'assurer que  les Haïtiens ne soient plus en mesure   de se rassembler pour constituer une force et ce, même  autour du Vodou.  La présence  des missions d’évangélisation n'est pas une initiative innocente, quand on regarde l'effet socio- politique de leur implantation massive.

  L'arme idéologique est un poison lent, quand il fait effet... il est capable d'anéantir un peuple.

 Pour revenir à la situation actuelle, il est fort à parier que le Gouvernement de monsieur René Préval voudrait garder le pouvoir, mais quand on analyse la situation d’un point de vue «macro-sociopolitique», on se rend compte qu'à son insu ’il est en train de mettre en place les dernières conditions d’une tutelle formelle, voire la destruction de l’État haïtien déjà à l’agonie.

 Il revient aux dix-neuf candidats à la présidence de profiter du cadre des élections pour faire échec au régime «diviser pour régner», dont le but est  la perte du gain obtenu à la guerre de l’indépendance : « la souveraineté».

 Vertière est aux Haïtiens ce que le ciel est à la terre. Nul ne peut voler la gloire de ce pays. 

 L’enjeu actuel est le même que 1804, la souveraineté.

 Par Lydie Bruno

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