"Après la Martinique et la Guadeloupe, le chef de l'État s'est envolé pour Washington, où il doit rencontrer Barack Obama.
Bain de foule en Martinique et vœux républicains en Guadeloupe. Avec, entre-temps, l'annonce d'un hommage solennel à Aimé Césaire, en avril prochain, au Panthéon à Paris. Comme l'année dernière à Mayotte et à la Réunion, Nicolas Sarkozy est allé chercher outre-mer l'accueil chaleureux qui le change du climat morose de la métropole. Accompagné de son épouse, Carla, il a mêlé les deux registres, préélectoral et républicain, annonçant la couleur de 2011... mais aussi de 2012. Il a d'ailleurs fait allusion à l'inévitable climat préélectoral lors d'un échange avec le président du conseil régional de Martinique, Serge Letchimy (apparenté PS), qui lui proposait de graver ses engagements sur le tourisme dans un «contrat de projet» . «Vous me faites confiance, parce qu'il y en a pour quelques années», a dit le chef de l'État, ajoutant : «Si on fait tous les deux un contrat sur six ans, ça va faire jaser, Serge… Alors, je vous propose un contrat de deux ans.» Dimanche, le président de la République a présenté ses vœux aux 2,6 millions d'ultramarins, depuis Petit-Bourg, non loin de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe.
Nicolas Sarkozy a d'abord adressé un message aux Guadeloupéens, en demandant «de la stabilité et de l'apaisement» après la grève générale du début de l'année 2009 qui avait paralysé l'île pendant un mois et demi. «Je veux vous dire que l'État mettra la même force à trouver avec vous ce chemin qu'il en met à lutter contre ceux qui souhaitent déstabiliser ce territoire, contester la légitimité de ses institutions démocratiques, et forcer le peuple à choisir un destin qu'il ne veut pas», a lancé le chef de l'État, allusion aux appels à l'indépendance d'Élie Domota, le leader indépendantiste du LKP. «Aussi longtemps que je serai président de la République, rien ne sera fait qui puisse remettre en cause votre attachement à la République», a-t-il promis, en ajoutant sous les applaudissements : «La Guadeloupe, c'est la France !» Devant environ deux mille Guadeloupéens, il s'est aussi félicité de «l'accompagnement de la Martinique, de la Guyane dans la modernisation de leurs institutions» de «la transformation de Mayotte en 101e département français» d'ici au mois de mars, et de «l'engagement de la réforme électorale en Polynésie» annoncée l'année dernière, ou encore de la mise en place de la télévision numérique terrestre dans l'ensemble de l'outre-mer. Et il a redit le «lien nouveau» qu'il entend construire avec les collectivités ultramarines : moins d'assistanat et plus de développement économique local.
Après une «année 2010 difficile», il a donc demandé des efforts de rigueur budgétaire. «Quand l'État - comme c'est le cas aujourd'hui - doit faire des efforts pour réduire ses déficits, vous y participez au même titre que n'importe quel autre territoire de la République», a expliqué Sarkozy en citant en exemple la diminution des subventions à l'énergie photovoltaïque, ou encore la limitation de la défiscalisation des investissements immobiliers. «Sur les dix milliards d'économies qu'il a fallu trouver pour le budget de cette année, nous avons demandé à l'ensemble des outre-mer un effort spécifique d'environ 300 millions d'euros», a-t-il résumé. Pour compenser des aides d'État moins importantes, Nicolas Sarkozy a de nouveau insisté sur le «développement endogène» pour «réduire la part de produits qui viennent d'ailleurs pour être consommés sur place» et «créer davantage de valeur ajoutée locale». Il a annoncé notamment la nomination de commissaires au développement endogène, et la nomination de représentants de l'État dans l'outre-mer, issus des collectivités ultramarines.
Enfin, le chef de l'État a lancé l'Année de l'outre-mer et annoncé son voyage en Nouvelle-Calédonie, au mois d'août, pour y ouvrir les Jeux du Pacifique. Signe du soin qu'il apporte à prendre son temps depuis le début de ce déplacement, Nicolas Sarkozy ne s'est pas envolé aussitôt pour Washington, où il a aujourd'hui un déjeuner de travail avec Barack Obama. Il a préféré rester en Guadeloupe jusqu'au lundi matin, avant de partir pour les États-Unis, avec son épouse, qui doit déjeuner avec Michelle Obama à la Maison-Blanche.
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