Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Comment peut-on faire une si grande fête alors que près d'un million d'Haïtiens vivent toujours dans les rues ? Les détracteurs du carnaval critiquent avant tout l'engagement du gouvernement dans le financement des défilés. Le coût du carnaval est estimé à plus de 90 millions de gourdes dont 40 millions, soit un peu plus de 700 000 euros, sont payés par l'Etat. Une somme qui aurait pu, expliquent les opposants à la fête, servir pour combattre le choléra ou pour aider au relogement des sinistrés du séisme.
Les autorités annoncent agir pour soutenir la création culturelle et permettre au pays d'avoir un temps de distraction, de retrouver une vie normale. Mais le message ne passe pas et les principaux groupes de la diaspora, qui d'ordinaire sont les têtes d'affiche du carnaval à Port-au-Prince, ont annoncé qu'ils ne composeraient aucune nouvelle chanson pour l'occasion.
Le défilé ne pourra, par ailleurs, pas se tenir comme d'ordinaire sur le Champ de Mars, car la place est toujours occupée par des dizaines de milliers de personnes qui vivent sous les tentes.
Ce carnaval 2011 est vraiment source d'inquiétude. Lors des défilés pré-carnavalesques, les danseurs et groupes musicaux ont été les cibles de jets de pierres par ceux qui refusent de voir des foules s'amuser non loin des camps de fortune.
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