Le Président Gbagbo serait à Korhogo. Une ville de l’extrême nord ivoirien dont le choix intrigue des observateurs de la scène politique ivoirienne. Car, il s’agit d’un des bastions des Forces nouvelles de Guillaume Soro. Korhogo est la zone de prédilection des redoutables chefs de guerre, des forces rebelles transformées par une ordonnance d’Alassane Ouattara en Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI).
Gbagbo est détenu à Korhogo, sans aucun mandat, sans acte d'accusation, en dehors de toute légalité. Ses avocats n'ont pas la possibilité de le rencontrer. Les contours de la présence du Président Gbagbo à Korhogo ne sont pas élucidés.
Son épouse, Simone Gbagbo, député d'Abobo, présidente du groupe FPI à l'Assemblée nationale, est aussi assignée à résidence dans le nord et retenue dans des conditions pas du tout réjouissantes. Soupçonnés de lui avoir fait subir des sévices sexuels, ces geôliers l'exposent sur internet comme un trophée de guerre.
Les arrestations arbitraires et les assassinats continuent. Deux militaires des Forces de défense et de sécurité (FDS), venus faire allégeance à Ouattara au Golf hôtel, y auraient été exécutés sans autre forme de procès. Mais, Alassane Dramane Ouattara a d’autres problèmes à gérer. Entre autres dossiers brûlants de l’heure, le Premier ministre Guillaume Soro dont le remplacement pourrait créer des problèmes au président Ouattara.
L’énigme Soro
Alassane Ouattara a peut-être commis l’erreur de promettre la primature à tour de bras. Alors que le Pdci-Rda d’Henri Konan Bédié attendait tout sagement ce qui lui revient au terme de la campagne présidentielle, M. Ouattara maintenu Guillaume Soro qui ne serait plus prêt à perdre son poste de Premier ministre.
De sources diplomatiques, la France ferait une impressionnante pression suivie de menaces à peine voilées sur Alassane Dramane Ouattara. Afin que celui nomme un cadre de la majorité présidentielle (LMP) au poste de Premier ministre. Pour faciliter la réconciliation nationale et faire revenir la confiance au sein des populations civiles. La France exigerait que ce cadre de LMP soit« un proche du Président Laurent Gbagbo ».
Il est difficile à Alassane Ouattara de faire partir Guillaume Soro contre son gré du poste de ¨Premier ministre. Ce dernier a fait irruption en politique avec des hommes chargés de fusils d’assaut, lui-même arborant un ensemble vert treillis et chaussé de brodequins. Le premier de ses atouts reste et demeure son armée. Les Forces nouvelles toujours prêtes à lui obéir à l’image des Issiaka Ouattara alias Wattao, Touré Hervé alias Vétcho, Morou Ouattara, Fofié Kouakou et bien d’autres chefs de guerre qui ont jusqu’ici constitué l’épine dorsale des stratégies de pression de Guillaume Soro dans toutes les négociations et accords politiques.
Guillaume Soro se serait retranché avec son cabinet politique à Bouaké, son fief du nord où il peaufine sa stratégie. Laissant en base arrière à Abidjan quelques fidèles en arme dont Wattao sous chef d’Etat-major des Fafn. C’est un signal fort que le Secrétaire général des Forces nouvelles entend ainsi envoyer à quiconque voudrait le priver de son butin de guerre : la Primature.
En attendant que le couple Sarkozy-Ouattara trouve la solution à l’énigme Soro, des nouvelles boîtes de pandores se sont ouvertes, béantes les unes que les autres. Parmi elles, l’insécurité ambiante dans le District d’Abidjan et toutes les villes de Côte d’Ivoire. Tout le monde s’en inquiète, même les guerriers venus du nord.
Une bonne partie des troupes du chef d’Etat-major des armées ivoiriennes a pris la poudre d’escampette en emportant les armes de dotation et certaines de guerre. Les chefs d’unités spéciales ne sont plus visibles depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo. C’est pareil partout dans les villes qui abritent des garnisons.
Les populations ivoiriennes ne savent plus à quelles autorités se fier.
Les mouvements rebelles une fois arrivés à Abidjan se sont jetés dans la course aux pillages systématiques. Les populations du District d’Abidjan font face à des forces parallèles qui foisonnement à tous les coins de rue. Les combattants de M. Ouattara se sont tristement distingués par les pillages et exactions sur leur passage. Des sociétés d’Etat ont été pillées et tous les véhicules ayant l’immatriculation de l’Etat ivoirien étaient emportés.
Bien que Laurent Gbagbo ne soit plus à la tête de l’Etat ivoirien tel que l’a voulu la communauté internationale pilotée par Nicolas Sarkozy, Barack Obama, Ban Ki-Moon, Y.J Choï, l’Onu, l’Union africaine, la Cedeao et les militants du Rhdp, l’ombre de Laurent Gbagbo continue de planer sur la Côte d’Ivoire. Un coup d’Etat ne semble pas suffire pour effacer Laurent Gbagbo dans l’esprit des Ivoiriens.
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