jeudi 5 mai 2011

51% des seniors en dessous du seuil de pauvreté

L’INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques) a publié ce jeudi 5 mai 2011 deux études concernant les personnes âgées de 65 ans et plus à La Réunion. Sur l’année 2008, plus de la moitié d’entre elles ont un niveau de vie mensuel concentré entre 633 et 1000 euros. Malgré les minima sociaux, 51% des seniors vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Sur l’année 2008 à La Réunion, 51% des seniors ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté national, fixé à 911 euros par mois. Ce qui représente 32 100 personnes âgées de 65 ans et plus. Le minimum vieillesse, dénommé l’ASPA (Allocation de Solidarité aux Personnes Agées) assure la garantie d’un revenu minimum de 633 euros par mois pour une personne seule et de 1136 euros par mois pour un couple. Entre 2008 et 2012, le minimum vieillesse connaît une revalorisation de 23%. Son montant est fixé à 742 euros en 2011 et à 777 euros en 2012. 

Les minima sociaux, dont l’ASPA représente la majeure partie, s’élèvent en moyenne à un quart des ressources des personnes âgées. Sans eux, 40% des seniors auraient un niveau de vie inférieur à 633 euros et 10% vivraient avec moins de 220 euros par mois. Malgré les minima sociaux, la pauvreté n’épargne pas les seniors, plus particulièrement dans le Sud de l’île, où elle touche 58% des seniors, contre 39% dans le Nord. Selon Pascal Chevalier, directeur régional de l’INSEE, la raison est la suivante : "Le Sud héberge un plus grand nombre de personnes âgées, et c’est une région agricole où le chômage est plus fort". Les taux de pauvreté des seniors dans l’Est et l’Ouest sont respectivement de 52% et 53%.

En 2008, 45% des Réunionnais âgés de 65 ans et plus vivaient de l’allocation minimum vieillesse. Un nombre en baisse depuis 2000, mais qui reste élevé par rapport à la métropole, où seulement 5,4% des seniors touchaient le minimum vieillesse en 2004. 

La part des allocataires au minimum vieillesse chez les seniors s’accroît avec l’âge. Elle est plus importante chez les plus de 75 ans. À partir de cette tranche d’âge, 60% des allocataires sont des femmes. Explication d’Edouard Fabre, chef de projet à l’INSEE : "D’une part, elles ont une espérance de vie plus longue que celle des hommes ; d’autre part, elles ont eu une plus forte inactivité au cours de leur vie, et donc moins de droits à la retraite". 

Samia Omarjee pour www.ipreunion.com

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