Le président PS de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac, a jugé mercredi Nicolas Sarkozy "imprudent" de faire fi des "nuages judiciaires" qui pèsent au-dessus de Christine Lagarde, se demandant s’il veut faire "un nouveau remaniement gouvernemental" en l’envoyant au FMI.
"Je trouve les autorités françaises imprudentes. Incontestablement, des nuages judiciaires assombrissent la perspective de carrière de Mme Lagarde, dont je veux dire et redire que le personnage lui-même est parfaitement respectable", a-t-il déclaré, invité de "Questions d’Info" LCP/France Info/AFP.
"Je m’explique mal" le soutien du chef de l’Etat à sa ministre de l’Economie, a-t-il dit, "sauf peut-être s’il veut en profiter pour un nouveau remaniement gouvernemental six à huit mois après le dernier qui était censé mettre au gouvernement des professionnels".
"On sait ce qu’il en a été. Les choses ont été modifiées" avec le départ de Michèle Alliot-Marie, "alors peut-être veut-il faire un nouveau remaniement gouvernemental et donc proposer pour Mme Lagarde une sortie par le haut ? Si tel était le cas, l’inélégant ne serait pas celui que l’on croit", a ajouté M. Cahuzac.
Tous les députés UMP se sont insurgé de ses propos, a indiqué mercredi l’entourage de leur président, Christian Jacob.
"Nous sommes choqués par les propos péremptoires tenus par Jérôme Cahuzac. Nous n’avons pas de leçons à recevoir de lui ! L’acharnement du parti socialiste est inexplicable et inexcusable. Il n’est pas digne du débat politique", indique un texte contre-signé par les 313 députés UMP.
"En agitant les contrevérités, les socialistes espèrent faire oublier que l’affaire Tapie n’est qu’un des multiples avatars du scandale du Crédit Lyonnais, qui aura coûté quinze milliards d’euros aux contribuables. Mais ils ne trompent personne, car la facture aurait pu être beaucoup plus salée", indique le texte qui souligne "le sens des responsabilités et de l’intérêt général remarquables" de Christine Lagarde.
"Nous rappelons à certains socialistes qui contestent déjà l’hypothèse d’une candidature de Christine Lagarde au poste de directeur général du FMI qu’ils sont les mêmes qui, en 2007, réclamaient l’union sacrée autour de Dominique Strauss-Kahn au nom des intérêts de la France. Cet objectif, qui devrait transcender chaque parti, semble avoir été oublié par le président de la commission des Finances", ajoute le texte.
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