Michel Martelly investi Président de la République d’Haïti

 Photos de l'investiture de Michel Martelly président circulant sur Facebook

Vainqueur du second tour de l’élection présidentielle du 20 mars 2011, Michel Joseph Martelly est devenu, ce samedi 14 mai 2011, le 56e Président de la République d’Haïti. Après avoir prêté serment au Parlement, il s’est adressé solennellement, au Palais national, aux plus de 9.000.000 de ses compatriotes.

« Aujourd’hui, c’est l’immense espoir du peuple, sa foi en des lendemains meilleurs, son extraordinaire  attente  qui sont pour moi une obligation puissante ». Des attentes auxquelles le Président s’engage à « apporter des réponses concrètes ». « Je mesure l’immense responsabilité qui m’incombe, celle de vous représenter tous, filles et fils de cette terre si souvent éprouvée mais tellement fière de son passé glorieux », a-t-il  affirmé avec force.

« La marche vers cette victoire aura été longue et douloureuse et a mobilisé toute notre détermination et notre courage. Sans l’aide de la communauté internationale, une fois de plus, une fois de trop, le vote populaire aurait été confisqué. Que le peuple en soit fier, et que les amis d’Haïti en soient remerciés », a rappelé le Président d’Haïti qui a aussi souligné que désormais Haïti était plus que jamais réconciliée avec elle-même.

La cérémonie d’investiture s’est déroulée en présence de nombreux dignitaires nationaux et internationaux, dont le Président de la République dominicaine voisine, Leonel Fernandez, le Président du Surinam, Desiré Delano Bouterse, le Président du Honduras, Porfirio Lobo Sosa, l’ancien Président des Etats Unis, William J. Clinton, par ailleurs Envoyé Spécial du Secrétaire général pour Haiti et co-président de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH).

Etaient également présents,  la Vice-secrétaire générale des Nations Unies, Asha-Rose Migiro, le Secrétaire général adjoint pour les opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Administratrice associée du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Rebeca Grynspan, le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Haïti et chef de la MINUSTAH, Edmond Mulet, et l’Envoyée spéciale de l’UNESCO pour Haïti, Michaëlle Jean.  

Devant le Parlement réuni en séance extraordinaire M. Martelly, 50 ans, a reçu de son prédécesseur, René Préval, l’écharpe présidentielle devenant ainsi le 56e président d’Haïti. Le Président de l’Assemblée nationale, Jean Rodolphe Joazile, avait auparavant tenu à remercier la communauté internationale qui a toujours accompagné Haïti dans les moments difficiles.

Après la prestation de serment,  M. Martelly, accompagné de son épouse, a déposé une gerbe de fleurs au Musée du Panthéon national haïtien (MUPANAH) à la mémoire des héros de l’indépendance d’Haïti.

Autre moment fort de l’investiture, la cérémonie religieuse célébrée au Palais national par Monseigneur Louis Kébreau, Archevêque de Cap-Haïtien et Président de la Conférence épiscopale d’Haïti. « Je crois, Monsieur le Président, que l’heure est venue de nous réapproprier notre destin hypothéqué », a déclaré ce dernier, qui a également estimé que  « l’heure est venue de construire nos propres capacités pour susciter et faciliter un nouveau leadership pour affronter les défis des temps présents et futurs. L’heure est venue pour une vraie renaissance de l’Haïtien et l’Haïtienne en vue d’une nouvelle Haïti ou, mieux, d’une Haïti renouvelée ».

« Vous avez envers ce peuple, Monsieur le Président, le devoir de la vérité, de l’honneur et du respect de la parole donnée (…). Votre investiture à la magistrature suprême de l’Etat est un signe, un symbole exprimant le désir de tous ceux qui ont placé en vous leur confiance et, en général, de tous les Haïtiens et Haïtiennes, dont vous êtes le Président ».

« L’union fait la force » a quant à lui souligné le Président Martelly dans son adresse à la Nation, en appellant à la collaboration de tous afin de reconstruire Haiti, batir un Etat de droit, et   réduire la dépendance du pays.  Entre autres actions prioritaires pour y arriver, il a estimé qu’il était essentiel de créer un climat de sécurité pour tous. «Je ne tolérerai pas la violence et l’instabilité. Pas de kidnapping. Pas de violence contre les femmes. Assez de crime. Assez d’instabilité. La justice sévira contre les bandits », a martelé le Président, selon qui « les investisseurs ont besoin de sécurité pour venir investir en Haïti ».

Au nombre des réactions, celle de Joanas Gué, ministre sortant de l’Agriculture. « J’espère que le nouveau Président fera beaucoup plus d’efforts pour changer la situation de la population tout en continuant à garder les acquis démocratique ». Pour sa part, Michaelle Jean croit que le moment est venu de présenter une autre image d’Haïti, et pour cela, « chaque Haïtien doit participer au développement du pays ».

M. Martelly et son épouse ont ensuite été les hôtes des chefs de délégations pour un déjeuner clôturant la cérémonie.