jeudi 19 mai 2011

Nafissatou Diallo : une « musulmane pieuse », « une femme merveilleuse et travailleuse », selon la presse américaine

Nafissatou Diallo

Après le choc des images, l’électrochoc des symboles ! L’affaire DSK, qui n’en est qu’à ses prémices, crée un précédent cataclysmique à maints égards, sur le point de faire exploser la chape de plomb à la française qui empêchait, des années durant, la vérité d’éclater au grand jour.

Alors que le spectre de l’affaire Roman Polanski - le cinéaste fugitif, coupable de viol, accueilli comme un prince par la France, et notamment par ses premiers adulateurs, nos tout-puissants princes du parisianisme, BHL et Frédéric Mitterrand en tête - plane sur DSK, l’agression sexuelle dont il est accusé est une terrible collision frontale entre deux mondes, que la couleur de peau et la révélation de l’islamité de la jeune femme, victime présumée, mettent en pleine lumière.

Témoin privilégié du drame vécu par cette mère célibataire méritante, son frère de 43 ans, gérant de restaurant et originaire de Harlem, dont l’identité n’est pas dévoilée, a dépeint sa sœur comme “une femme merveilleuse, travailleuse,” qui a une fille de 15 ans. Elle est “très en colère parce qu’elle adore son travail.” s’est-il exclamé.

Un portait corroboré par la direction du Sofitel qui l’avait recrutée il y a trois ans, chacun s’accordant, selon le New-York Daily News, à la qualifier de “ très bonne employée”, “très religieuse”, résidant et travaillant de manière “légale” aux Etats-Unis, et la décrivant “complètement bouleversée” par ce qui lui serait arrivé.

Le site d’information américains DNAinfo, pour sa part, a enquêté auprès des voisins de Nafissatou Diallo, et les commentaires vont tous dans le même sens : “c’est une fervente musulmane, très religieuse, très timide et très calme. Elle est très pratiquante de l’islam et prie dans une mosquée voisine", soulignant qu’elle ne porte pas le voile, mais se couvre les cheveux.

DSK, aujourd’hui reclus dans une cellule de 12m², passera vendredi devant un jury populaire.

Au-delà de sa propre responsabilité, si elle est attestée, une autre responsabilité est à présent pointée du doigt, celle de son clan politique, de ses zélés serviteurs et amis, de tous ceux qui, avec diligence, ont soigneusement dissimulé sa face sombre pour faire reluire une respectabilité de façade. Bref de tous ceux qui étaient chargés de nous faire avaler de très grosses couleuvres, jusqu’à nous l’imposer, par sondages interposés, comme Le présidentiable idéal, attendu comme le messie. Libération rapporte d’ailleurs l’entretien du 28 avril dernier, dans lequel DSK se voyait en « homme providentiel », déclarant visionnaire :« Je suis aujourd’hui la concordance de tout ce que veulent les Français »…

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