jeudi 2 juin 2011

Ségolène Royal et la pédophilie



« La condamnation de la pédophilie a régressé depuis l'affaire d'Outreau » : telle est l'opinion -alarmiste- de Ségolène Royal. Elle l'a exprimée avec force dans l'interview qu'elle a accordée mercredi matin à France-Soir. La candidate aux primaires du PS rappelle qu'elle a depuis longtemps -lors de sa campagne présidentielle de 2007 mais aussi bien avant, quand elle était, par exemple, ministre de la Famille dans le gouvernement Jospin- condamné la pédophilie, défendu les enfants qui en sont victimes et regretté l'omerta qui entoure cette autre forme de viol. « Nous vivons dans une société où règne la loi du silence sur les questions de harcèlement moral et de harcèlement sexuel », insiste Ségolène Royal. « Les victimes pensent qu'elles sont les seules à subir cela, et ont peur de révéler ce qui se passe... ».
Mais, aux yeux de la présidente de la région Poitou-Charentes, si les femmes arrivent aujourd'hui mieux qu'hier à se faire entendre (alors qu'il y a en France, statistiquement, « un viol toutes les deux heures ») et si l'affaire DSK doit, du moins peut-on l'espérer, aider à « libérer » leur parole, le destin des enfants victimes de la pédophilie, lui, ne s'améliore pas. Bien au contraire.

« On n'a pas reconnu la parole des enfants »

« On vient de découvrir dans l'affaire d'Outreau », dit Ségolène Royal àFrance-Soir, « qu'une partie au moins des parents dont on a dit qu'ils avaient été injustement accusés se sont bien prêtés à des actes sexuels avec des enfants : on a retrouvé des cassettes chez un des couples ! ». Et la candidate socialiste d'ajouter, sans craindre de bousculer les consensus trop commodes et les nouvelles idées reçues : « Or on a accablé un juge (le juge Burgaud. NDLR), on n'a pas reconnu la parole des enfants... ».

Dans son élan, Ségolène Royal n'hésite pas à parler, songeant aux adultes, des « soi-disant victimes de cette affaire ». « La loi du silence est très lourde », conclut-elle, visant, bien sûr, les agressions (de tous ordres) contre les femmes mais, sans doute d'abord, les enfants, si seuls, ici et ailleurs, face aux pédophiles. L'ex-candidate à la présidentielle estime qu'on a gravement tort de ne pas prendre au sérieux la parole des enfants victimes. Ce qu'ils disent, laisse-t-elle entendre, est 9 fois sur 10 l'exacte vérité. Une vérité évidemment dérangeante.
Dominique de Montvalon

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