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vendredi 15 juillet 2011
Gousse joue sur le temps
Le Premier ministre désigné, Bernard H. Gousse, s'est présenté jeudi, comme prévu, au Sénat de la République. En lieu et place de ses pièces, Me Gousse a remis une lettre au bureau du Sénat pour demander le report du dépôt de ses pièces à jeudi prochain. Le suspense perdure !
Haïti: Bernard Gousse n'a pipé mot au parterre de journalistes rassemblés au Sénat de la République en laissant le bureau du sénateur Rodolphe Joazile. Les deux hommes se sont entretenus pendant plus d'un quart d'heure. Le report du dépôt des pièces du Premier ministre désigné a été l'objet de la rencontre. Une lettre demandant le report du dépôt de son dossier à la huitaine a été remise par Bernard Gousse au président du Sénat, Rodolphe Joazile. « M. Gousse a dit qu'il a besoin de quelques jours supplémentaires pour constituer son dossier », a expliqué Rodolphe Joazile.
Programmé pour mardi dernier, le dépôt des pièces du Premier ministre désigné a été reporté à jeudi sur la demande de l'éxécutif qui cherche à convaincre les parlementaires hostiles à Bernard Gousse de ratifier son choix. La mission paraît plus difficile que ne le pensait le président Michel Martelly. Aucun des 16 sénateurs ayant signé la pétition rejetant le choix de Bernard Gousse comme Premier ministre n'a fait défection. « Le dossier de Bernard Gousse est classé, a répété mercredi, le sénateur du Nord, Moïse Jean-Charles, après la brève visite du président Martelly au Parlement. Le président devrait relancer le processus en vue de la désignation d'un nouveau Premier ministre. »
Plusieurs rencontres, selon les informations disponibles, ont eu lieu en début de semaine entre l'éxécutif et des parlementaires, dont le sénateur Kély C. Bastien et Wanceslcass Lambert. Si le sénateur Kély C. Bastien a reconnu avoir affectivement rencontré le président Michel Martelly, il nie toutefois être passé dans le camp des pro-Gousse. Le sénateur Evallière Beauplan, un autre signataire de la pétition, reste lui aussi ferme sur sa décision. Il dit ne pas voir comment un sénateur ayant signé la pétition va revenir sur sa décision.
Habitué à des revirements spectaculaires des parlementaires, comme ce fut le cas lors du vote de la loi sur le salaire minimum à la 48e législature, le Premier ministre Bernard Gousse veut espérer quand même. La demande de report du dépôt de ses pièces est interprétée par certains parlementaires comme une stratégie pour gagner du temps dans les négociations avec les parlementaires hostiles à son choix. Surtout que l'impatience affichée dans certains secteurs du pays pour la mise en place d'un gouvernement légitime joue en sa faveur.
Parallèlement à la pétition des sénateurs du Groupe des parlementaires du renouveau (GPR) conduit par le sénateur Joseph Lambert, cinq parlementaires - Youri Latortue, Edwin (Edo) Zenny, Willy Jean-Baptiste, Francisco Delacruz et Michel Clérié - ont invité le bureau du Sénat à remanier la commission sénatoriale spéciale chargée d'étudier les pièces de Bernard Gousse. « Cinq des neuf membres de la commission ont signé la pétition rejetant le choix de Bernard Gousse », a dénoncé le sénateur Youri Latortue. Pourtant, a-t-il expliqué, les membres de la commission devraient faire montre d'un devoir de réserve. Dans ces conditions, il estime que le rapport de la commission ne pourra pas être impartial. La demande des cinq sénateurs devrait être examinée à la plus prochaine séance du Sénat de la République.
Entre-temps, certaines informations font croire que l'éxécutif commence à entreprendre des démarches pour trouver un autre candidat à la Primature, au cas où le choix de Bernard Gousse serait rejeté. Un important homme d'affaires et un ancien ministre seraient sur la liste des candidats pressentis.
Le sénateur de l'Ouest, Steven Benoît, estime que le pays se trouve dans un carrefour difficile, marqué par un climat de confusion. Pour sortir le pays de l'impasse, il conseille au président Martelly de rencontrer l'ancien président René Préval, le sénateur Joseph Lambert et les responsables de Fanmi Lavalas, des personnalités politiques influentes qui pourraient lui prodiguer des conseils.
Jean Pharès Jérôme
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