mardi 12 juillet 2011

Gousse Remercié : Deuxième Gifle à l’Arrogance




Décidément, tout angélisme est banni. Bernard Gousse est rejeté, avant les dépôts de ses pièces, par seize (16) sénateurs de poigne se souvenant d’un passé impardonnable qui a vu mourir nombreux innocents, a exilé des patriotes, a divisé des couples et a odoré les flammes d’une pléiade de maisons.

Jean-Baptiste Bien-Aimé se recueille souvent sur les ruines de sa maison incendiée par des GNBistes; Moïse Jean-Charles se lamente toujours sur la croisade ouverte contre sa personne en 2004 ; Jocelerme Privert revit mal les cicatrices de son incarcération et Évalliere Beauplan songe encore à éviter d’autres campagnes de dénigrement. Ils sont tous membres de la quarante-neuvième (49eme) législature ! C’est-a-dire, les règlements de compte sont loin d’être oubliés.

Ministre de la Justice sous la transition de 2004-2006, Bernard Gousse s’est chargé, à l’inverse, d’un Ministère d’Injustice. Le ministre a vite installé un climat de terreur contre les partisans de Jean-Bertrand Aristide fraichement déchu, sous prétexte de rétablir l’ordre. Gousse a appliqué parcimonieusement les trois formules de l’Haïtiannerie: venger, combattre et exiler, ignorant que la poule ne se réjouit de l’abattage de la dinde.

Aujourd’hui, le voici en face de la réalité et ne sait à quel saint s’adresser.

Certainement, celui qui mérite le plus sévère des blâmes est Sweet Micky d’avoir été trop têtu et incrédule. Des voix de toutes sortes se sont élevées en vain pour prévenir le chanteur-président de ne pas commettre cette bêtise.

Les ténors des amis, les sopranos des organisations des droits de l’homme, les altos de nombreux sénateurs n’ont été suffisants pour offrir un concert harmonieux à l’oreille du chef d’État. Seules les basses détonnées de certains flatteurs du Mickysme ont été écoutées: « on choisit Gousse ! S’ils le rejettent le peuple les dévora ».

Autrement dit, ce deuxième choix est bien un piège, provocant les parlementaires anti-mickytes. Crétinisme! L’heure est au dialogue. Dans un régime parlementaire la négociation est reine pour une saine cohabitation des pouvoirs. C’est connu. Les législateurs haïtiens n’œuvrent pas toujours pour le progrès du pays. En témoignent les récents scandales éclatés au sein des législatures antérieures. Néanmoins, un président de souche pro-putschiste ne peut en aucun cas être un donneur de leçon.

Les périodes totalitaires de notre histoire sont révolues. Les menaces de *la Rue est préjudiciable. Dr Jean-Bertrand Aristide doit, en partie, ses deux exils au manque de freinage populaire. La plupart de ses ennemis ont infiltré des manifs en sa faveur pour créer le chaos. Alors que souvent ces protestations étaient non nécessaires.

Dans ce contexte, Micky doit avoir une mémoire en désordre oubliant le corollaire du Caporalisme. Ses amis Michel François et Raoul Cédras peuvent le raconter les séquelles de l’exil.

L’irrecevabilité de la désignation de Gousse est patriotique, même si certains de ses artisans sont imparfaits. C’est un vaccin contre le virus « mickysme ». L’arrogance de Sweet Micky est, une nouvelle fois, maitrisée. Gousse va vivre de ses dollars maculés de sang des pauvres des bidonvilles empochés durant l’ère technocrate (2004-2006).

*la Rue: les manifestations populaires voulant un changement radical ou le maintien du statut quo, en faveur ou contre un système.


André Jean-Rony Monestime

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