WASHINGTON/NEW YORK (Reuters) - Les procureurs de New York n'envisagent pas un abandon des charges pesant contre Dominique Strauss-Kahn, a indiqué jeudi une source proche du dossier.
Lors de la rencontre qui s'est tenue mercredi avec les avocats de l'ancien directeur général du Fonds monétaire international, le ministère public n'a pas cherché à dégager une solution concertée après que la crédibilité de l'accusatrice de DSK a été mise à mal par de récentes révélations.
Le bureau du "district attorney" de Manhattan a indiqué que les procureurs souhaitaient disposer de deux ou trois semaines supplémentaires pour enquêter sur Strauss-Kahn et sur son accusatrice.
Un abandon des charges pour agression sexuelle n'est pas "attendu", a précisé cette source ajoutant qu'aucune "offre de conciliation n'a été proposée" lors de la réunion de mercredi.
La crédibilité de la femme de chambre qui accuse DSK de tentative de viol a été remise en question la semaine passée, des éléments étant apparus montrant que la plaignante avait pu mentir à plusieurs reprises, notamment sur ce qu'elle avait fait après son agression présumée.
Les avocats de Strauss-Kahn ne considèrent pas que l'affaire est close bien que "les choses aient évolué" en faveur de l'ancien patron du FMI.
Dans le camp DSK, des doutes se sont fait jour concernant les motivations de la femme de chambre qui aurait pu imaginer un stratagème après que la direction du Sofitel eut affiché une photo de l'ancien ministre français dans la salle du personnel pour signaler la présence d'une personnalité dans l'établissement.
Lors de leur enquête les procureurs ont découvert l'existence d'une conversation téléphonique entre la plaignante et son petit ami détenu dans une prison en Arizona.
La jeune femme, âgée de 32 ans, aurait affirmé à son interlocuteur que Strauss-Kahn était quelqu'un qui avait beaucoup d'argent et qu'elle savait ce qu'elle faisait.
Le ministère public avait indiqué mercredi que l'enquête se poursuivait.
Ronald Kuby, célèbre avocat pénaliste du barreau de New York, a dit ne pas être surpris que le procureur Cyrus Vance Jr ne soit pas prêt à refermer le dossier pour l'instant.
"Après avoir tiré des conclusions hâtives en affirmant que la femme de chambre était une femme irréprochable qui avait fourni une histoire spectaculaire d'agression par un ressortissant étranger, il (Vance Jr) peut avoir besoin d'un peu de temps avant de faire une déclaration allant totalement dans l'autre sens. Cela serait prudent", a jugé Ronald Kuby.
L'avocat a également avancé l'idée que le procureur Vance "cherche à obtenir de DSK l'aveu de certains mauvais comportements. Je crois que Vance pense que cela pourrait sauver une partie de sa réputation", a-t-il ajouté.
Selon lui, "cette affaire ne peut pas aller à un procès", la plupart des affaires d'abus sexuels étant difficiles à juger et celle-ci en particulier.
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