On bat les coqs, chaque samedi après-midi, chez Matéus, à Pétion-Ville.
Les coqs sont lâchés. Le silence se fait, tous les regards se tournent vers les animaux. Altiers, ils s’inspectent posément puis ergots d’acier dressés, se ruent furieusement l’un contre l’autre. Chocs sourds, bruissement des ailes, respirations saccadées : la fureur est dans l’arène avec une intensité qui nous frappe jusqu’au vertige. Vient l’assaut : les deux coqs prennent leur élan et se frappent en plein vol. Encore un assaut, puis un troisième. Les spectateurs réagissent bruyamment, à chaque coup, des cris, des soupirs, puis un mot terrible, crie à l’unisson : « mort ! »
(Tiré dans des Hommes et des Bêtes, un texte de Marie Cegarra).
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