CI/ PARTAGE DU BUTIN/ LE FILS DE BEDIE REPREND LE MARCHE DU RIZ

Le vieux Bédié dans sa retraite de Daoukro, se frotte surement les mains en attendant son décret de nomination comme président d’honneur de «l’association Côte d’Ivoire».

Son fils Patrick Bédié vient de décrocher le jackpot. Du moins, Il retrouve les bonnes vieilles habitudes, comme à la belle époque de son père président. Ce n’est quand même pas pour rien qu’il a livré le Pdci mains et pieds liés à Ouattara, le cheval de la France en Côte d’Ivoire. Patrick Bédié vient d’avoir le quota de distribution de riz sur le marché ivoirien. Le fameux sésame lui a été cédé le lundi 15 de ce mois de septembre par le groupe Olam, une multinationale Singapourienne qui importe le riz en Côte d’Ivoire. Ce groupe est par la même occasion, dans le capital de la puissante Sifca, un autre groupe auquel la famille Bédié n’est pas étrangère.

Le quota a été obtenu après un long processus dirigé de bout en bout par le régime Ouattara lui-même. et pour l’occasion, Sunny verghese, le patron de cette multinationale s’est déplacé à Abidjan en début de ce mois de septembre. Il a rencontré Ouattara en personne. C’est après cette audience qu’il a été décidé de céder le quota de distribution du riz au fils de son ennemi-intime. 398 millions ont été exigés alors à Patrick Bédié avant cession de l’agrément. Sur place, le fils du père a payé la somme de 200 millions de nos Francs en attendant de verser le reste à une autre échéance.

Comme on le voit, c’est bien le retour de la Côte d’Ivoire des quotataires et des affairistes ou les tenants du pouvoir, par des entreprises interposées, disputent les marchés avec le privé qu’il était pourtant censé encadrer. Il est bien clair que Patrick Bédié a décroché ce marché sur instruction dupalais présidentiel qui reste redevable à son père. L’homme est pour sa part responsable du département café-cacao de novel Commodity, une autre multinationale basée en Suisse. Ce groupe est en plus dans le négoce du riz et du sucre. Patrick Bédié retrouve ainsi un marché perdu depuis décembre 1999, après le coup d’Etat qui a renversé son père. Il revient avec un très long retard, puisqu’il y a déjà dans ce secteur plusieurs entreprises qui se sont fait un nom dans le domaine.

Mais Ouattara qui est à la base de ce coup, tente bien de consoler son allié qui en novembre dernier, sous la menace de la France s’est vu totalement contraint de mettre le Pdci à sa disposition et les Ivoiriens connaissent la suite... Pour cette fois, iront-ils jusqu’à piétiner les autres quotataires au nom des Bédié & Co? Les Ivoiriens qui sont de grands consommateurs de riz restent les bras croisés. Mais bien plus, ce sont tous les projets rizicoles susceptibles de donner à la Côte d’Ivoire une autosuffisance en riz qui seront relégués aux oubliettes. Car il faut bien garantir les intérêts du clan et des multinationales auxquelles le pouvoir reste redevable. Ce sont de gros intérêts qui sont en jeu dans l’importation et la distribution du riz en Côte d’Ivoire.

Source : Le Temps